AC, 40 ans de lutte politique inutile ?

Par-delà sa gestion cavalière de la Guinée, c’est la portée  même de la lutte politique  de quatre décennies, combat de toute une vie, d’AC  une fois parvenu  au pouvoir, qui intrigue. Depuis l’Association des Etudiants Guinéens en France (AEGF) dans les années 60 et le militantisme
de la FEANF dans les années 1970,  beaucoup d’eau ont certes coulé sous les ponts.

 Du MND (1977) avec le professeur Alfa Ibrahima Sow au RPG (1991), de  l’Arc-en-ciel à aujourd’hui au statut de Président de la république, les temps ont bien évidemment changé  et…les hommes avec .Mais lorsque l’implacabilité naturelle du temps  érode l’homme et ses idées, ébranle les convictions à priori inébranlables. Il ya lieu  de s’interroger sur l’essence et la raison d’être de ces dernières.

Si l’histoire a déjà inscrit AC au rang de ceux qui ont dirigé la Guinée ; cela était peut-être écrit. Reste à savoir, au vu de la gouvernance actuelle, le legs qu’il laissera à la postérité…

Perversité du  tout pour le  pouvoir ou imposture de 40 ans ?

Quoiqu’on puisse dire, AC aura sans doute réussi à accéder au  pouvoir après 40 années d’activisme  politique. Mais en seulement  dix (10) mois de gestion de celui-ci, la Guinée a sombré dans  un recul  sans précédent bien plus grave que l’état fort déplorable d’avant.

Avec AC, la crise sociopolitique guinéenne, sur fond de conjoncture économique chronique, s’est dangereusement muée en tensions sociétales, politiques et interethniques explosives jamais vues dans l’histoire du pays. A ce jour, la Guinée est en alerte et son sort  inquiète  plus d’un.

A quoi donc auront servi ses 40 ans de combativité politique ? Si au final, la longue carrière d’opposant n’aura  pas permis à AC d’échafauder un projet de société pour son pays.

La quête du pouvoir vaille que vaille ? Serait-ce l’ultime  finalité de la politique et  d’AC ?  Tout ça…pour ça !

Franchir allègrement les limites de la convenance. Aller du cynisme primaire au machiavélisme forcené à chaque instant contre son propre peuple, alors qu’on a le monopole du  pouvoir. Quelle gloire, quelle paix d’esprit en retire-t-on ?

N’offrir que tourments  et supplices et non bien-être à son peuple ? Est-ce cela faire de la politique ?

Pourrait-on changer la Guinée avec le  système Sékou Touré  qui a  laissé sur le carreau pas moins de 50.000 Guinéens, 2millions d’exilés, un pays en lambeaux.

AC n’aurait que la politique du pire  à proposer aux Guinéens ? Pourquoi ?

Une évidence tout de même : La cohorte des déçus du chef de file du RPG et de l’arc-en-ciel grossit au fil des  déboires et gaucheries politiques en crescendo du Président Guinéen.

La politicaillerie  justifie  à suffisance la perte de la foi  en la politique par bien de gens.

C’est ce bon vieil Ernest Hemingway  qui semble  tout comprendre: «  chacun de mes contacts avec la politique m’a donné l’impression de boire dans un crachoir »

Oury Baldé

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