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Alpha et les paysans : fuite et faim

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I) Ou le libéralisme d’Etat dans toutes ses splendeurs 

 
Le nouvel "élu" avait prévenu. Il prendrait la Guinée là où l'Autre l'avait enterrée. De fait, non seulement cette profession de foi n'était pas nouvelle, mais elle se révèle fausse. Somparé avait rêvé à côté de Lansana Conté, bâtir un libéralisme enraciné dans la quadrature du PDG. On sait comment cela a fini. Un pays, non seulement son Etat, rendus grabataires, en même temps que celui qui l'incarnait au sommet. 

Et vint l'Opposant historique.

En voulant bâtir un Etat nouveau, selon la terminologie européocentriste des manuels de droit public parlant des royaumillons des Tropiques, "le camarade Alpha" (François Soudan) ne fait que bidouiller un stalinisme tropicalisé dans un salami d'idées libérales, aussi confuses que les topos élaborés par des aventuriers, ces "investisseurs qui remplissent nos hôtels", il paraît, entre deux « tchin tchin » de wisky ou de vodka, avant d'aller faire queue leu leu à Sékoumachinyah.
Donc la campagne 2011 fut un échec.
Réussir celle de 2012 est un impératif catégorique. Le temps ne suspend pas son vol. Les années du mandat non plus. Le FMI attend. Aussi, M. le ministre des finances, celui-là même qu'on débarqua de l'avion présidentiel pour avoir osé être fidèle à lui-même, être toujours en retard alors que le Président était à bord et que..
J'étais à la Présidence..
Léon Chase, faux vice-gouverneur, vrai toubab fraîchement débarqué (fin 85 ?) de son Congo wallon venu aider le Gouverneur qui n'avait jamais tâté des questions de « banking » à Sciences Po, mais il apprend vite, le véritable gouverneur était rouge comme une tomate. Même Mobutu n'aurait pas osée."Sacrée Guinée", aurait dit Reagan qui confondait Stallone avec Rambo, son personnage musculeux des écrans planétaires. Donc El Phiraouna, tel était son sobriquet à la Banque centrale où il a sévi 11 ans, Yans la glisse, était sollicité à chaque pose populiste des envolées présidentielles. Il doit tel Harry Potter, s'arranger avec "mon guichet unique" pour acheter le riz, que dis-je, toutes les céréales, les tomates, les raisins et même ces dattes qu'on ne voit qu'à la Mecque, oui les acheter avec des jetons à nos paysans, pour que ces derniers les revendent presque gratis au populo, tout en "manageant" au passage son bénef, sinon on risque d'entendre : "quand est-ce qu'il va finir lechangement", une manière de rafraîchir le fameux :
"C'est quand la fin de l'Indépendance " !
Attention, ce n'est pas parce que "de toute façon l'Etat va acheter," que les prix ne sont pas homologués, nous sommes aussi sous la férule libérale de l'offre et la demande, n'est-ce pas, donc, mollo mollo avec les prix !"
Justement l'Etat qui a déjà racheté les intrants volés par je ne sais plus quel ministre, pour en faire quoi d'ailleurs, qu'un autre ou peut-être le même a vendu les produits phytosanitaires à des prix défiant tout populisme que..
Bon M. Le ministre des finances, vous verrez ça avec la Faim monétaire des Indépendances, enfin le FMI, est-ce qu'il y a des journaleux dans la salle, Pivi est là ? Où ça au TPI, déjà ? J'avais bien dit : Tiéba, euh Babemba, TIEGBORO, merde à la fin, il est malinké ou buveur de, celui-là ?! Donc M. le ministre de mes..finances, allons- y vite aux PPTE, et que ça glisse ou que ça saute, mais qu'on en finisse avec cette interminable campagne que je dois mener alors que je suis démocratiquement élu !
Voilà, on tire des plans (on y est dans, le quinquennal) sur l'avenir. On donne ce qu'on n'a pas. Mais quand on stock-optionne ce qu'on n'a pas semé, on risque de bouffer du vent. Et quand on se remplit le ventre de vent, on ne produit que du vent : P péter, euh, je vous demande pardon ? C'est ce qui est arrivé au destinataire du Mandat. Pas celui qui nous accable en ce moment en Guinée, qui menace de durer 5 ans. Je parle du célèbre film de Sembene Ousmane, Le Mandat. Un pauvre quidam de quartier reçoit un avis de mandat, qu’« emprunte » un préposé véreux des P et T, déjà corrompu par cette Indépendance. Sitôt annoncé un mandat par le préposé, notre "millionnaire" convoque le quartier, et tous les parents du quartier rabattus du village. Festins, agapes, frasques. La fresque des pauvres, ce pouvait être le sous-titre du Mandatou le titre d'un de ces soap-opéras venus du Nigéria, consommés dans nos entrées-couchers en même temps que la mangue à l'huile rouge.
Quand c'est notre tour..
 Guinea's back ! 
  
Le PDG plus le libéralisme. 
 
Aux heures criminelles de l'Autre, on buvait à gorge déployée le miel de la Parole unique. Avec le slogan ci-dessus, obtenu suite à des prolongations électorales, après l'interminable Transition, nous en sommes aux tirs aux buts, les bien nommés coups de pied arrêtés en tête du peloton des Pays Très Endettés. 
 Plus entêté tu meurs. 
  
II) Il arrive le premier Hilton 
 
Largué par un hélico.  
 Tout arrive en Guinée. Un train qui tamponne un bateau. William Sassine. Un jour, je l'ai écrit ailleurs, mais les contes, on ne s'en lasse pas au pays des hommes qui lisent les yeux fermés et écoutent en se bouchant les oreilles. Donc nous allions à Labé, invités par Madame le ministre de l'Education d'alors, Aïcha Bah, sur financement, comme d'habitude, de l'autre, en l'occurrence, l'UNICEF, par les bons soins de Justin Morel Junior. On a pris l'avion. Façon de parler. Nous nous sommes engouffrés par la soute à bagages. Dans ce magbana qui devait dater "des soviets plus l'électricité (Lénine), il manquait des bougies pour se guider et trouver nos places. C'était enfumé. Mais une fois assis sur nos chaises achetées au marché de Madina, nous comprimes que c'était l'espèce de vapeur dégagée par la climatisation. Et alors commença la longue marche, presque maoïste de notre phénix en phase d'éclipse. 
 
Cela commençait à devenir longuet. 
 On va où Sassine ? 
 
Toi-là ! A Labé, voyons.  
 Ah ? 
 
Par la route.  
 Ainsi viendra le premier hôtel Hilton, 5 étoiles, aire d'atterrissage d'hélico, salles de congrès, tous les congrès, ceux de la vérité et ceux des mensonges, du premier au huitième.. Il y en a eu combien du temps de l'Autre qui nous a laissé ça ? Ce pays en vrac ? Ah oui, 6 étages, des suites présidentielles, ce qui est une redondance. Le changement en Guinée, c'est une succession de présidents qui font la même chose, c'est-à dire rien. 
 
(Mais)pourquoi y a-t-il donc de l'étant et non pas plutôt (le) Rien ?  
 Ainsi s'interrogeait le philosophe Heidegger, grand oncle de l'existentialisme. Fichtre pour ceux qui n'étaient pas nés bien avant les années 60. Ils ne savent pas l'importance de la création de mille emplois dans un seul hôtel. 203 chambres pour désengorger les hôtels de passe où s'entassent les investisseurs qui ne peuvent pas venir par hélico. 60 millions de dollars. Des jetons pour ce milliardaire américain venu en parler en direct, enfin par haut-parleur, un certain Michel Billard. Cela ne s'invente pas. Donc, n'oublions pas les casinos et autres salles où les 200 salopards viendront s'encanailler. 
 
Il y a près d'un demi-siècle, l'Hôtel Président à Yamoussoukro était classé parmi les 5 premiers "réceptifs" de la planète. C'était au temps où l'homme/peuple avait pris conscience qu'il avait fait prendre à son peuple la route de l'Histoire en empruntant le phénix(1) qui nous avait emportés à Labé par la route infinie de. L'Hôtel Président devrait toujours exister. Passent les Forces nouvelles, Licorne, les Escadrons de la mort. Pendant ce temps, notre peut-être premier Hilton (comme notre défunt Air peut-être),ne fait que vagir comme le singe de la République de Doumbélane : 
 Place je vais naître !  
 
On a déjà dit à Sékouba Bambino et à ses grands copains de la World music : 
 Akwaba ! 
 
Enfin la Guinée sera digne de sa culture, et cette dernière de la world culture. Vous avez compris, la culture ce sont les palaces. Façon de parler. Le dernier monument historique du cinéma en Guinée vient d'être mondialisé, sans doute pour en faire un hôtel Sheraton. N'est-ce pas, il faut jouer à fond la concurrence américo-yankee. Ce cinéma avait nom Le Palace. Les populeux cinémas Vox, Rialto, Triomphe et Club, Gone with the Wind, emportés par le vent de l'inculture qui soufflera ses 54 bougies à Boké. La ville d'où seraient probablement partis les protagonistes, rejetons de la Niara Belli qui ont inspiré ce chef-d’œuvre hollywoodien. 
 Comme si le touriste étranger lambda ou milliardaire venait pour se prélasser dans nos "réceptifs" ouverts même aux moustiques, malgré les clims Split. J'en ai rencontrés dans les avions, et même à l'hôtel Président de Yamoussoukro ! Les touristes, qu'il soient toubab ou zébraïne, copain de Soros ou rasta avec dreadlocks, vont voir Louxor, Chéops, peut-être Toutânkhamon, Notre Dame, le Louvre, Le Voile de la Mariée, le Sosso Bala ou le Colisée, le Capitole, Big Ben ou les Falaises de Bandiagara, au pays Dogon, les temples du Monomotapa..  
Novotel, Mariador ..
En bombant le poitrail !
D'ailleurs la manne touristique vient du simple chercheur de cultures, sac au dos, dedans, sa couche et son "réceptif".
Le Président avait commencé avec l'agriculture. Il termine avec la culture. Assommante assonance, cette culture assimilée à un salon où peut atterrir un hélicoptère. Cela s'appelle salon de l'agriculture, occasion de bains de foule présidentiels.
Guinea's backstage !
La Guinée est dans les coulisses.
Cependant Alpha n'est pas le seul intellectuel qui se complaît dans l'analphabêtise parmi nos "acteurs" politiques; ils ont tous un penchant à confondre culture et agriculture. Tous, en période électorale, quand on leur parle culture, tous sans exception, vous gratifient d'un sourire agricole. Large et gras comme un salon du même attribut bucolique.
A bientôt, peut-être..
Khaïdara le lointain, le bien proche Khaïdara.
Note (1) : Phénix : oiseau mythologique et éternel qui meurt tous les 500 ans et renaît de ses cendres..
Transmis par Saïdou Nour Bokoum
www.nrgui.com
 

Transmis par Saïdou Nour Bokoum

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