Mon séjour en Guinée

Après onze ans d’absence, je retrouvais ma chère patrie.

 A N’Zérékoré : 

J’y ai commencé mon séjour et j’ai été bien reçu par la famille d’abord, ensuite par les responsables de la Mairie ; ce fut une occasion pour les interviewer ; ensuite ce fut une bonne réception par Monsieur le Gouverneur qui fut un compagnon de foot à l’enfance.

A Zébéla :

Photos et interview de l’un des petits fils de Zébéla Togba Pivi, ce résistant dont on parle peu en Guinée ; c’est le thème de mon prochain documentaire.

 

A Conakry :

D’abord au  petit bateau lors d’une rencontre organisée par « Epsilone », une entreprise d’audit et de conseils, j’eu le privilège d’interviewer les grands artistes Tonton Souleymane Koly de Kotéba (un cousin), Monsieur Amidou Bangoura des ballets africains, l’entrepreneur Alexendre Camara un ami de promotion ; la cinéaste et animatrice TV Kadija Bah, etc. ; ensuite au centre culturel français ; ce fut des artistes, un photographe, un humoriste bref du beau monde.

De quoi faire plusieurs shows et des chroniques sur nos aînés.

 

Ma rencontre avec Monsieur Mohamed Touré.

 

N’ayant toujours pas reçu de suite à ma demande d’interview de Madame André Touré, mon complice cameraman Souleymane Bangoura et moi, décidèrent d’aller chez elle ; après présentation, le gardien nous laissa entrer et une autre personne emporta ma carte de visite bref.

Après quelques minutes d’attente sur les sièges de la véranda, Monsieur Mohamed Touré fit son apparition ; il me connaissait à travers le net ; après les salutations d’usage et l’objet de notre visite, il promit d’en parler à sa mère qui est bien placée pour parler du passé.

 

A deux reprise, je me leva croyant l’entretien terminé mais curieusement, Monsieur Mohamed Touré se décida à nous parler, il nous parla du complot Kaman Diaby, de l’agression de 22 Novembre, de Petit Touré, du complot des enseignants, de ses 4 ans passés en prison, de ceux de sa mère ; de la liquidation de ses oncles directes ; du PDG, de sa ligne de conduite et de ses objectifs futurs bref ; il nous parla en vrac (selon ses termes) pour nous donner une idée ; il me conseilla en plus de faire attention car ‘Ils’ se servent de moi pour faire passer leurs messages ; j’ai voulu répondre mais il me déclara que ce n’était pas grave bref il ne me laissa pas parler. Rencontre qui dura trente ou quarante bonnes minutes.

 

Quelques jours plus tard, il était en voiture, il demanda à son chauffeur de s’arrêter pour me serrer la main et la troisième fois ce fut au centre culturel français ; cette fois-ci mon complice alla lui demander la suite de notre requête et il déclara que sa mère était réticente.

 

A ce propos, un ami, fils d’une des victimes du camp me déclara que faire des documentaires sur le foot ou la culture est productif mais que les témoignages politiques sont contre-productifs car le clivage est très grand et les blessures profondes ; fin de citation.

 

 

Ma rencontre avec le Hafia77

 

La raison principale de mon séjour en Guinée était le tournage du documentaire sur le Hafia77 ; que de moments inoubliables ; ils étaient tous disponibles et sympas avec moi.

Imaginez Papa Camara, sur la pelouse du stade du 28 septembre m’indiquant son emplacement et ses « une deux » et l’inscription du but de la victoire ; les interviews de Souleymane Chérif, Petit Sory, Jacob Bangoura bref ; pendant plus de deux semaines, j’étais avec eux.

Le seul petit regret est que Monsieur Camara, ancien directeur sportif et ancien directeur du comité olympique qui sait énormément sur le Hafia (je l’avais interviewé au tel), sur qui je comptais comme personne ressource ; n’y était pas ; décédé avant mon arrivée.

 

Ma conclusion :

 

Comme Monsieur Mohamed Touré ne m’a pas laissé l’opportunité de parler et ne m’a pas non plus préciser qui sont « ILS » ; je tiens à lui préciser que je n’écris pas pour plaire, ni pour déplaire ; je ne suis la marionnette de personne ; c’est par conviction et par amour pour notre pays que je participe au débat de notre société.

Je respecte la réticence de Mme André Touré donc je ne demanderai plus d’interview.

Je ne suis pas de ceux qui pensent que tous les complots en Guinée sont vrais ou faux, je crois que la vérité est quelque part au milieu ; il faut la chercher.

 

A mon ami (je veux taire son nom), je dirai que mon travail n’est pas contre-productif ; je veux recueillir les témoignages de nos aînés qui serviront d’outil de travail aux futurs historiens de notre pays puisque nous n’avons pas d’archive.

Au dire de Petit Sory, Monsieur Camara est parti avec beaucoup de connaissance sur le football guinéen ; voilà une illustration parfaite de ma démarche ; si nous ne recueillons pas les témoignages des anciens, ils partiront tous sans rien nous laisser.

 

Le seul conseil que j’ai retenu de mon complice Souleymane Bangoura, est de ne pas faire d’analyse sur les témoignages recueillis ; que je peux traiter un sujet et faire une analyse mais pas à la fin d’un témoignage pour ne pas donner l’impression d’appartenir à un camp ; de continuer à tendre mon micro à tout le monde ; conseil retenu.

 

Je tiens à exprimer toute ma gratitude aux intervenants qui m’ont permis de faire un travail fantastique ; ils m’ont comblé.

 

Aux joueurs du Hafia77, comme les mots me manquent, je dirai tout simplement, MERCI.

 

J’espère de tout cœur que ce documentaire arrivera à faire ressortir toute ma passion et mon admiration pour cette équipe.

Ce travail sera l’accomplissement d’un des rêves de ma vie à savoir immortaliser mes héros.

 

Inutile de vous dire que je suis revenu de la Guinée reluisant de bonheur.

 

Paul Théa

Paul THEA

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