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La 5ème édition du festival « Miroirs et cinémas d’Afriques » a réchauffé l’automne marseillais par le « Printemps arabe » et les soleils d’Afrique

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Le rideau est tombé sur cette cinquième édition du festival " Miroirs et Cinémas et d'Afriques", qui s’est tenue du 29 Novembre au 4 Décembre. Fête du cinéma organisée chaque année par le "Djigui théâtri" animé par Naky Sy Savané et Kélétigui Coulibaly, jeunes Ivoiriens qui ont dû fuir les escadrons de la mort au seuil des années 90.

Il fallait choir entre l'exil et la bunkérisation de l'art, voire la mort. En une décennie, ils ont pu se faire une place artistique au soleil méditerranéen, d'abord en imposant un espace théâtral certes modeste, mais devenu nécessaire pour un public fidèle en quête d'une Afrique loin des clichés banania, et un Festival convivial qui, malgré le brouhaha  du siècle particulièrement secoué ces quelque derniers 8 mois  par des tragédies qui laissent peu de place à l'émotion et au plaisir esthétiques, a réussi cependant à attirer un public fidèle, curieux de voir et d'entendre les violences furieuses, les espoirs, les beautés et parfois les laideurs venues d'Afrique au travers des miroirs ciselés par des cinéastes jeunes et moins jeunes, tou(te)s amoureux du 7è art.



Des œuvres présentées, toutes de qualité, ont émergé, trois grands prix, et une "Mention spéciale" du Jury.

- le premier a couronné "FALLEGA 2011", du Tunisien Rafik Omrani, qui emporte la figurine immortalisant Sembene Ousmane,

- le second est revenu au Marocain Chérif Tribak qui obtient le prix Youcef Chahine pour "TEMPS CAMARADES"

Ces deux œuvres, la première, un documentaire, la seconde une fiction, nous restituent des pans entiers du "Printemps arabe" passé au filtre esthétique d'une inspiration et de talents réels.



- "Le prix Jeune public", attribué justement par un jury de jeunes, est revenu à la jeune Burkinabé Eléonore Yaméogo pour son premier documentaire, "Paris, Mon paradis ". Un regard renouvelé et neuf du drame de l'émigration.



Quant à la "Mention spéciale du jury", c'est un coup de cœur et de chapeau à Salma Bargach, jeune réalisatrice marocaine pour ce premier long métrage, "La cinquième corde", qui nous transporte au cœur d'une culture qui emprunte la voie initiatique, dans une véritable quête spirituelle où la musique joue le rôle principal, en faisant office de maîtresse de cérémonie, au sens sacré du terme.



Les lauréats sont déjà assurés de participer au festival inaugural que les animateurs de "Djigui théâtri" organiseront en Côte d'Ivoire au premier trimestre de 2012. Ce grand retour au pays natal a été déjà amorcé à Abidjan le 10 Novembre 2011. Cependant, la cité phocéenne ne renvoie pas Naky  et Kélétigui au "Bled" : ce sera un pont culturel jeté entre la Méditerranée et la cité de la Lagune. En effet, le festival " Miroirs et Cinémas d'Afriques" continuera de vivre en même temps à Marseille.



Le Jury

François Koundou Cayatte est reporter photographe. Son parcours, commencé il y a vingt cinq ans, se fait principalement dans le photojournalisme. Il met un pied dans le monde de la réalisation cinématographique avec un premier court-métrage, "Marie ou un rêve d'en France". Aujourd’hui, il propose son savoir-faire avec sa structure, Fck.

Fatima Alaoui Bel Hassan. Chef décoratrice et artiste plasticienne (Maroc). Elle a fait une brillante carrière à la télévision et au cinéma. Pionnière de sa spécialité, elle a été honorée au dernier festival de femmes de Salé au Maroc.

Saïdou Nour Bokoum, né en Guinée, est enseignant à l'université de Paris 8 Saint-Denis. Fondateur du Kaloum tam tam avec notamment Ahmed Tidiani Cissé (actuel ministre de la culture de Guinée) et Souleymane Koly (Ensemble Kotèba d'Abidjan), il est auteur et metteur en scène de plusieurs pièces de théâtre, dont "En attendant mon groto", prix du FESTAD en Côte d'Ivoire avec notamment Naky Sy Savané. Il est auteur d'un roman, Chaîne, édition Denoël, 1974. Saïdou Nour Bokoum est Chevalier du mérite national ivoirien.

Ousmane Dienne est d'origine sénégalaise. Il est diplômé en Affaires économiques et sociales, et est depuis 1997, directeur de l'Acelem qui gère 6 espaces-lecture sur la ville de Marseille.

Ousmane William Mbaye est sénégalais. Réalisateur et producteur (Les films Mame Yande), il est l'auteur de nombreux films dont notamment Mère-bi, Xalma-plume, Diali-Diali, etc.

transmis par El Hajj Saïdou Nour

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