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Le comité d'organisation de la commission de consolidation de la paix (CCP) a inscrit la Guinée à son orde du jour

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Assemblée générale CCP/78 du 23/02/2011. Le Comité d’organisation de la Commission de consolidation de la paix (CCP) a inscrit, ce matin, la Guinée à son ordre du jour.  La Guinée rejoint ainsi le Burundi, la Guinée-Bissau, le Libéria, la République centrafricaine et la Sierra Leone sur l’agenda de la CCP.

Comme l’a précisé le Président de la Commission de consolidation de la paix, M. Eugène-Richard Gasana, du Rwanda, cette décision d’ajouter la Guinée à l’ordre du jour de la CCP a été prise à l’issue de consultations entre les membres du Comité d’organisation qui avaient été saisis, le 24 janvier dernier, d’une lettre du Ministre guinéen des affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger, M. Edouard Niankoye Lama.  Dans celle-ci, M. Niankoye Lama demandait à la CCP « d’accompagner son pays sur la voie de la consolidation de la démocratie et de l’état de droit afin de jeter les bases d’un développement socioéconomique durable en Guinée ». 

 

Le Comité d’organisation a également procédé à l’élection, par acclamation, de la Représentante permanente du Luxembourg auprès de l’ONU, Mme Sylvie Lucas, à la présidence de la formation « Guinée » de la CCP, qui sera créée très prochainement. 

 

Mme Lucas s’est félicitée de ce que les membres du Comité d’organisation aient donné une suite « rapide et favorable » à la demande de la Guinée de l’accompagner vers la sortie de crise, et ce « dans un contexte régional difficile ».  Elle s’est dite prête à contribuer à la stabilité du pays et de sa sous-région tout entière, mettant l’accent sur la nécessité de résoudre la question du chômage des jeunes et de la criminalité organisée. 

 

« En coopération avec le Gouvernement guinéen, les présidents des autres formations de la CCP en Afrique de l’Ouest, de la société civile - en particulier les organisations de femmes -, des représentants de l’ONU sur le terrain, des institutions financières internationales et des organisations régionales et sous-régionales, nous veillerons à répondre aux besoins identifiés par les Guinéens eux-mêmes », a-t-elle assuré.  Après avoir annoncé qu’elle se rendrait bientôt à Conakry, capitale de la Guinée, pour discuter des priorités avec le Gouvernement guinéen, Sylvie Lucas a indiqué qu’une réunion de la formation Guinée serait ensuite organisée pour que soit entérinée une déclaration d’engagement mutuelle sur les piliers de l’action de la CCP que sont l’emploi, la promotion de la réconciliation nationale et la réforme du secteur de la sécurité.

 

Le Représentant permanent de la Guinée auprès des Nations Unies, M. Alpha Ibrahima Sow, a estimé qu’à la lumière des événements récents, « qui reflètent la gravité des crises dont héritent le Gouvernement et le Président démocratiquement élu, M. Alpha Condé, on ne peut que se rendre compte de l’urgence des défis à relever ».  A cet égard, M. Sow a évoqué en particulier la politique d’emploi des jeunes et des femmes; la promotion de la réconciliation nationale; la réforme du secteur de la sécurité; l’achèvement de la transition démocratique et l’intensification de la lutte contre la corruption; l’impunité; le détournement des fonds publics; et le trafic de drogue et l’insécurité « qui gangrènent les institutions de la Guinée ».

 

Concernant la réforme du secteur de la sécurité, le représentant a rappelé qu’un rapport avait déjà été présenté conjointement par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine (UA) et l’ONU en mai 2010.  « Ce rapport a été bien accueilli par les partenaires internationaux de la Guinée et les parties prenantes nationales, qui le considèrent comme un point de départ d’une réforme pertinente en Guinée », a-t-il fait observer. 

 

Des délégations ont ensuite pris la parole pour, à l’instar de celle du Japon, suggérer la mise en place d’une mission chargée de veiller au suivi des opérations de la CCP dans le pays.  « Comme l’ajout de la Guinée à l’ordre du jour de la CCP n’a pas été décidé par le Conseil de sécurité, il serait judicieux que la Commission notifie de manière formelle le Conseil que la Guinée figure désormais sur son agenda, cela dans le but de garantir la meilleure coopération possible entre les deux organes », a ainsi déclaré le représentant japonais.

 

Le représentant du Canada a estimé de son côté que la création d’une nouvelle formation de la CCP témoignait du fait que « la Commission devient une source d’appui efficace aux pays sortant d’un conflit ».  « Les formations de la CCP dans la sous-région d’Afrique de l’Ouest doivent adopter une approche commune », a-t-il aussi préconisé, « en particulier dans les domaines de la lutte contre le chômage des jeunes et de la lutte contre la criminalité organisée. »

 

La délégation des États-Unis a renchéri en estimant que la CCP possédait à présent « une voix qui porte ».  Jugeant que le principal défi de la Commission en 2011 serait de répondre aux attentes en matière d’appropriation nationale dans les pays où elle est engagée, le représentant des États-Unis a également souhaité que soit établie une présence de la CCP en Guinée.  « Nous devons aussi identifier rapidement des homologues et des partenaires de confiance à Conakry », a-t-il dit.  Cette demande a été appuyée par le représentant de la France.

 

Outre les pays déjà cités, les délégations des pays dont la liste suit sont intervenues dans le débat: Égypte; Tunisie; Allemagne; Royaume-Uni; Brésil; Ukraine; Chine; Hongrie -au nom de l’Union européenne (UE)-, et Bénin.

 

Le représentant de la Belgique, pays qui préside la formation « Centrafrique » de la CCP a noté pour sa part que la création d’une nouvelle formation représentait « une valeur ajoutée à l’engagement de la CCP auprès de pays sortant d’un conflit, qui ont bien saisi que la Commission peut les accompagner vers la paix et le développement socioéconomique ».

 

Le représentant du Burundi, pays inscrit à l’ordre du jour de la Commission de consolidation de la paix, a quant à lui appelé la Guinée à tirer profit de l’appui de la CCP et a assuré que les autorités burundaises étaient disposées à aider un « pays frère ».

 

Créée en 2006, la Commission de consolidation de la paix a reçu pour mandat de la part du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de réunir tous les acteurs intéressés afin qu’ils mobilisent des ressources et proposent des stratégies intégrées aux fins de la consolidation de la paix et du relèvement après les conflits à traves le monde. 

 

La Commission a également été chargée d’aider à obtenir un financement prévisible pour les efforts initiaux de rétablissement, et des investissements financiers durables sur le moyen et le long termes.  Elle a également reçu pour mandat de définir des meilleures pratiques, en collaboration avec d’autres acteurs pertinents, dans les domaines de la politique, de la sécurité, des activités humanitaires et du développement.

 

La prochaine réunion de la Commission de consolidation de la paix sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

 

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