Le déclin de l’épidémie d’Ebola stagne en Afrique de l’Ouest

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Avec plus de 26 000 personnes contaminées et 10 823 décès selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’épidémie d’Ebola n’en finit décidément pas de décliner en Afrique de l’Ouest.

Dans son bilan communiqué jeudi, l’OMS a confirmé que la baisse du nombre hebdomadaire de nouveaux cas en Sierra Leone et en Guinée (le dernier cas recensé au Liberia date de la semaine du 22 mars) avait atteint un plateau. Depuis 3 semaines, il y a entre 21 et 28 nouveaux cas hebdomadaires en Guinée, et entre 9 et 12 cas au Sierra Leone. « Pour accélérer le déclin de l’épidémie et atteindre le "zéro cas", il faudra un engagement plus ferme de la communauté internationale, améliorer la recherche des contacts et le dépistage précoce », affirme l’OMS.

Problèmes de suivi des contacts

Pour améliorer la recherche des contacts, encore faut-il que la population se montre coopérative, ce qui n’est toujours pas le cas plus de 16 mois après le début de l’épidémie. Ainsi, la police sierra-léonaise traque depuis mardi dernier sept habitants de Freetown qui ont fui leur bidonville après la mort d’un membre de leur famille ayant succombé à une infection par le virus Ebola. Selon le porte-parole de la police cité par l’AFP, les sept proches de la victime ont pris la fuite, malgré les mesures de quarantaine, et auraient trouvé refuge dans une localité de pêcheurs située à 30 km à l’ouest de la capitale.

Selon un médecin français de retour de Guinée consulté par « le Quotidien du Médecin », le déplacement de l’épicentre de l’épidémie vers les régions côtières entre Conakry (capitale de la Guinée) a forcé la rencontre entre la maladie et des centres de santé mal préparés : « Les cas ne sont pas immédiatement signalés, les malades passent plusieurs heures au milieu d’autres patients avant d’être adressés à un centre de traitement spécialisé. »

À l’issue de la cinquième rencontre du comité d’urgence réuni par l’OMS, les experts de l’agence avaient également fait part de leur inquiétude face au fait que la moitié des cas repérés en Guinée et en Sierra Leone ne sont pas reliés à des cas confirmés, ce qui est le signe que l’épidémie n’est toujours pas sous contrôle.

Premiers résultats positifs du TKM Ebola

Au chapitre des bonnes nouvelles, le Dr Thomas Geisbert, de l’université du Texas, a fait part dans une correspondance adressée à la revue « Nature » des résultats positifs du traitement expérimental TKM Ebola chez des macaques rhésus. Le TKM Ebola est un cocktail d’ARN interférant, développé par la firme canadienne Tekmira Pharmaceuticals, qui peut être « adapté à la souche Ebola que l’on cherche à combattre et produit en seulement huit semaines », précise le Dr Geisbert. Trois singes infectés par le variant « Makona » de l’espèce Ebola-Zaïre ont survécu grâce à ce traitement, alors que le taux de létalité d’une infection par le virus Ebola est de 100 % chez les grands primates. Trois autres singes infectés, mais non traités, sont d’ailleurs décédés au cours de la même expérience. Le TKM Ebola avait déjà été administré à des malades humains rapatriés aux États-Unis, mais ces derniers avaient reçu d’autres traitements expérimentaux en même temps. L’expérience menée par l’équipe du Dr Geisbert est donc la première démonstration d’une efficacité du traitement quand il est administré seul.

Par ailleurs, on apprenait mercredi dernier la condamnation à perpétuité de 11 personnes suite au meurtre de huit membres d’une mission de sensibilisation à Ebola en septembre dernier. Le parquet avait requis la peine de mort contre 15 prévenus et la relaxe pour les 11 autres pour délit non constitué, tous étant poursuivis pour les mêmes faits.

 

Damien Coulomb

Source: Lequotidien du médecin.fr

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