Le dernier Grand Maitre

 niyo.jpg
 
Dans la situation politique actuelle de la Guinée qui n’est pas reluisante, une petite dose de musique pour adoucir les cœurs et amener à la raison.
Sur le plan artistique, notre pays a produit des géants, des baobabs ou des grands, peu importe l’appellation ; des artistes qui dans leur domaine ont fait la fierté de la Guinée sur la scène internationale.
Figurez-vous que tous ceux qui composaient la section vent de l’orchestre Balla et ses Balladins et ceux de l’orchestre Kélètigui et ses Tambourinis, ne sont plus de ce monde et la section vent est l’ensemble de ceux qui jouent aux instruments à vent.
 
L’instrument mythique de cette section qui fait rêver tant de mélomanes est le saxophone et des maitres saxophonistes, la Guinée en a connue ; permettez-moi de citer deux ici ; le Maitre Kèlètigui et le Maitre Momo Wandel avec sa voix particulière.
 
On dit bien  que l’on ne remplace pas un artiste mais on le succède, donc le successeur de ces Maitres qui ne sont plus de ce monde, est Monsieur Mamadou Aliou Barry, connu sous le nom de Maitre Barry.
 
Il est le dernier grand saxophoniste qui nous reste d’où mon titre le dernier grand Maitre ; c’est aussi le titre du documentaire sur lui, qui sortira fin Avril 2013.
 
Un documentaire simple dans lequel Maitre Barry raconte son enfance et son parcours ; le tout accompagné par des prestations avec son orchestre Africa groove.
 
Je ne sais pas s’il faut parler de hasard ou de concours de circonstances ; de toutes les façons, lors du tournage du documentaire sur le Hafia, je fus invité à une rencontre au petit bateau ; Maitre Barry et son orchestre y animaient ; Souleymane Bangoura les  filma et ce fut aussi ma rencontre avec Elh Hamidou Bangoura des Ballets Africains.
 
J’avais mis ces images sur youtube ; notre seconde rencontre fut lors du tournage du documentaire sur Papa Kouyaté dans un hôtel de la place ; Maitre Barry y joua une superbe salsa avec Papa ; la troisième en Janvier 2013, un frère est venu m’informer que Monsieur Jean Baptiste Williams était dans son restaurant ; je l’ai trouvé avec Maitre Barry.
C’est de notre conversation que l’idée vint de faire ce documentaire ; ainsi commença cette nouvelle aventure.
 
Pour la petite histoire, à la mort de Maitre Momo Wandel, les organisateurs de plus de trente spectacles du vieux ont eu un choix difficile ; annuler les concerts ou trouver un remplaçant ; ce dernier choix fut le bon, car Maitre Barry pu rendre exactement ce qu’il y avait sur l’album de Wandel avec le saxo de Wandel ; ne manquait au tableau que la voix spécifique du Maitre défunt.
Je crois que ce fut la passation de service et aujourd’hui, Maitre Barry est le seul restant de cette lignée ; son regret est de ne pas voir des jeunes solliciter son enseignement.
« S’ils ne viennent pas, je ne peux pas les forcer » dixit Maitre Barry.
 
Pour ma part, ce fut un plaisir de connaître un homme sympa et un saxophoniste de talent.  Il a sorti un album « Niyo » que vous pouvez trouver à la FNAC de Paris.
 
Voici la photo de l’album, une vue de Conakry sur la musique Tala de son album et enfin, un extrait du documentaire.
 
Paul Théa.
 
m7-1.jpg

Paul THEA

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire