Le manque de latrines publiques, talon d’Achille des autorités

5a11a2b6bca4a401004803La journée mondiale consacrée aux toilettes publiques ce dimanche, pour sensibiliser le grand public sur les questions d'hygiène publique à l'échelle planétaire est célébrée dans une quasi indifférence en Guinée, a constaté APA.

Et pourtant le manque criard des latrines publiques constitue à la fois le talon d’Achille des autorités sanitaires et un déficit majeur de santé publique en Guinée.

A Conakry, par exemple, ce besoin se fait sentir surtout au niveau des lieux publics comme dans les écoles, les universités, les stades, les marchés, les bureaux, les sièges des ministères, les lieux de culte, les gares routières, les cimetières, les hôpitaux.

Dans ces endroits, les latrines sont ou insuffisantes, ou fermées, ou sales et puantes.

Par contre, dans certains milieux publics, très fréquentés comme les restaurants, les banques, l’aéroport et les lieux de loisirs, il existe des toilettes payantes ou des douches internes propres. Le prix varie, selon les lieux, entre 100 à 200 francs CFA.

Mais c’est surtout à l’intérieur du pays comme dans les bidonvilles que le manque de latrines se pose avec acuité. Par endroits, les toilettes sont inexistantes. Dans d’autres, les citoyens se soulagent à l’air libre.

Pourtant, neuf mois après sa nomination, le gouverneur de la ville de Conakry, le général Mathurin Bangoura, ancien ministre de la junte militaire (2009- 2012), avait présidé, en décembre 2016, à l’ouverture des parkings et toilettes publiques payantes au marché Madina, le plus grand du pays. Un acte salué par les occupants.

Ces infrastructures sont composées de vingt toilettes utilisables pendant 24 heures, reparties sur une superficie de 16 000 m², plus trois bureaux et un parking d’une capacité d’accueil estimé à 1 700 voitures.

Aujourd’hui, au marché Madina ou à la gare routière de Bambéto, l’aménagement de ces toilettes publiques constitue un ouf de soulagement pour les occupants mais une source de revenus pour non seulement les tenanciers, ainsi que les gérants.

Elhadj Mamadou Diouldé Diallo, commerçant au Marché Madina, ne supporte pas les douches puantes. « Quand nous allons acheter nos marchandises en Chine ou à Doubaï, tu n’as même pas envie de revenir au pays. Il faut voir leurs toilettes comment elles sont propres, entretenues, aseptisées et parfumées. Tu peux y dormir ».

Mais chez nous, enchaîne-t-il, c’est la démission totale. « Il faut voir les toilettes dans certaines de nos mosquées; c’est inacceptable et même révoltant. C’est le laisser-aller. Or, avec un minimum d’organisation, certains pourraient y gagner leur vie ».

Pour régler définitivement la question de l’insalubrité devenue si préoccupante à Conakry, le président de la république, Alpha Condé, a mis en place, au mois de décembre 2016, l'Agence Nationale de l'Assainissement et de Salubrité Publique (ANASP).

Mais depuis sa création, l'ANASP se heurte à des difficultés comme le problème d'accès à la décharge, l'insuffisance et la vétusté des véhicules de transfert des déchets.

D'après un de ses cadres, en février 2017, 14 000 tonnes de déchets ont été transportées à Conakry contre 14.475 tonnes en mars et 22.375 tonnes en avril 2017.

Source: APA

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