Le massacre du Lundi noir, était-il imprévisible ?

J’avoue que j’étais de ceux qui avaient cru, de bonne foi, à la capacité du CNDD, d’opérer le changement tant souhaité en Guinée. Je peux aujourd’hui admettre ma désillusion. Je vois que, comme beaucoup d’autres compatriotes, je me suis lourdement trompé. Mais cette erreur de jugement peut être comprise dans la mesure où je n’étais ni medium ni devin pour prédire avec exactitude ce qui allait se produire cet autre lundi noir, désormais tristement mémorable dans notre Guinée.

Aucun terme ne saurait décrire avec exactitude, l’état dans le quel je me suis trouvé, après avoir vu les images et lu les déplorables récits du massacre humain, survenu á Conakry ce lundi 28 septembre 2009. J’en suis encore sidéré. Car, je ne peux comprendre que des putschistes qui ont été accueillis en héros, dans la ferveur populaire, puissent dégainer leurs armes contre ceux qui leur ont apporté un soutien ferme, envers et contre toute hostilité, bien que justifiée de la part de la communauté internationale. Oh qu’ils sont cruels, ces démons du carnage, ordures et criminels ingrats de la nation.

Le 23 Décembre 2008, on a cru que le CNDD a évité le bain de sang à la guinée. Hélas, c’était de l’utopie. Car le pire qu’on a craint et qui n’a été de fait que retardé, s’est finalement produit, quand bien même qu’on imaginait à peine le CNDD capable d’allumer un brasier en Guinée, plongeant la nation dans les abysses de la guerre civile.

Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, les traitres archers du CNDD, ces marchants de la mort, ont bien frappé au cœur de la Guinée. Le résultat de leur répression est un spectacle affreux. Rues ruisselant du sang et des tripes des infortunées victimes, criblées de balles tirées à bout portant sous la caution morale d’un chef d’Etat incapable. Ce chef qui prétend diriger une nation cependant qu’il n’a ni l’autorité ni l’intellect encore moins le courage d’imposer la discipline à une simple milice. L’incohérence est pathétique. Il endeuille la nation, et veut ouvrir une enquête internationale. Non ! Cette fois ci, la distraction ne marchera pas.

Non mon cher Dadis, les coagules du sang des martyrs de la nation sont encore fraiches. La nation gémit encore de douleur et sa diaspora frémit de colère et de rage. Elle ne veut plus souffrir vos troupes incultes et incubes qui maitrisent plus l’art du vol et du viol que la déontologie de leur profession. Non et non, on ne veut plus de cette milice sans décence qui s’abreuve du sang de citoyens sans défense. Vous et votre CNDD sont une honte pour la nation.

L’on n’a vraiment plus rien à espérer du CNDD, cet avatar institutionnel encore plus raté que le CMRN qu’il dépasse aujourd’hui en ignominie. Les membres de ce machin sont à la base du maelstrom insurrectionnel de ce lundi. Mais ils sont si malhonnêtes qu’ils déclinent toute responsabilité du massacre qui en a résulté. Ils préfèrent plutôt accuser ceux qu’ils ont lâchement et sauvagement écrasés et dont le seul tord a été d’exiger pacifiquement que les engagements pris par le CNDD soient respectés. Quelle cynique ironie de la part de ces hommes au dessein sordide et à l’instinct meurtrier?

De par ses gestes sanglants et barbaresques, le CNDD à souillé une date symbolique pour la Guinée, le 28 Septembre. Et, cette date historique est désormais devenue le synonyme de deuil national pour le peuple, qui s’est senti, une fois encore trahi, humilié et meurtri.

Et aussi longtemps que vivra la nation guinéenne, le peuple de Guinée se rappellera de l’horreur des corps qui baignent dans la marre du sang versé par les sinistres membres du CNDD. Que « les caporaux » Pivi, Dadis, Konate Korka et autres sachent que les images sanglantes de ce lundi noir, l’affreuse scène de cadavres jonchant des rues de Conakry resteront á jamais gravées dans la mémoire du peuple. Qu’ils sachent que le souvenir macabre du charnier á ciel ouvert, ne cessera de visiter en salves la mémoire des guinéens. D’ores et déjà, cette journée du 28 septembre 2009 est devenue un épisode lugubre de notre histoire qui si lourde de perte et si chargée de tristesse. La Guinée la commémora désormais, dans une atmosphère morose pleine de chagrin et d’amertume.

Qu’il me soit permis de m’incliner ici à la mémoire de ces braves hommes, femmes et enfants tombés pour l’implantation de la démocratie chez nous. Que leurs familles éplorées trouvent ici, l’expression de mes condoléances les plus attristées.

Ma gratitude et ma reconnaissance vont aussi à nos leaders politiques qui ont su reconquerir l’estime de leurs électorats en ce moment de morne conjoncture. Ils ont bravé les canons des traitres, risqué leur vie pour le changement. Leur acte de courage doit être salué par tous. Ainsi, que Cellou Dalein, Sidya Touré Louceiny Fall, Jean Marie Doré, Mouctar Diallo et bien d’autres en soient vivement remerciés. Ils ont honoré le peuple de Guinée. Au peuple de les honorer en retour. Pour ma part je crois que ces hommes œuvreront à l’émergence d’une nation Guinéenne économiquement forte, politiquement saine et socialement soudée.

Vu la gravité de la situation politique actuel, les sieurs Alpha Condé dont l’intransigeance est connue, et Lassana Kouyaté devraient écourter leur séjour étranger, quelles qu’en soient les raisons pour venir reprendre le flambeau de la lutte pendant que la majorité des leaders de l’opposition est en train de recevoir des soins intensifs dans nos hôpitaux.

Ils devraient reprendre la lutte la ou les autres l’ont laissé pour des raisons médicales, veiller à ce que les mesures suivantes soient entreprises :

1 -L’ouverture d’une enquête pour traquer et traduire en justice les préparateurs de ces crimes crapuleux. 2 -L’institution d’un système de suivi médical pour la gestion de l’état de traumatisme dans le quel se trouvent nos sœurs violentées et violées par la bande de scélérats soudoyés par le CNDD. 3- L’appel aux esprits de bonne volonté, aux organisations charitables et humanitaires du système des Nations Unies, pour qu’elles viennent en aide á la Guinée et aide à sortir le pays de cette situation de cataclysme politique qui assombrit l’avenir de la nation.

Pour finir je lance un appel vibrant a tous les fils et fille du pays vivant dans le royaume uni de venir ce vendredi 2 Octobre 2009 devant esplanade du Number 10 Downing street, soutenir notre marche contre ces impénitents fauteurs de troubles, obstacles sur le pavé du développement national

Paix aux âmes de nos illustres disparus.

 

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