Guinée : Alerte à la communauté nationale et internationale

Moussa Dadis Camara et la junte prépareraient activement la guerre civile.

Le Capitaine des putschistes qui est au pouvoir à Conakry depuis le 23 décembre 2008 est sans état d’âme. Il ose sans sourciller accuser les Forces Vives d’être les acteurs des massacres.

Beaucoup d’observateurs se demandent comment de telles horreurs ont pu se produire en un laps de temps. C’est- à- dire, en moins d’une heure car le massacre a été expéditif et extrêmement odieux.

Un côté du voile commence à se lever et, j’estime que mon devoir, c’est de donner la piste pour aider l’opinion guinéenne et internationale à se faire une idée de la planification de la boucherie du stade national de Conakry.

C’est entre le 15 août et le début septembre que Moussa Dadis a commencé d’acheminer des troupes vers la capitale guinéenne dans le but de renforcer sa garde rapprochée. Les gens croyaient qu’il s’agissait de recrutement à caractère ethnique pour enrôler les siens dans l’armée.

Quels sont les principaux bourreaux de la journée tragique du 28 septembre ?

A part les commanditaires des massacres que sont Dadis, le CNDD et le gouvernement guinéen solidaire de la junte, les bourreaux de nos populations sont des mercenaires qui ont été renforcés par la garde rapprochée du Président de la junte et des agents de l’ordre.

En réalité, Dadis et la junte ont fait venir au camp Alpha Yaya les mercenaires de l’ULIMO majoritairement mobilisés à l’époque des guerres civiles du Liberia et de la Sierra- Leone par le gouvernement Conté. Parmi eux, il y aurait également des éléments du RUF de Sam Bockarie dénommé Général Mosquito.

Ce sont ces mercenaires qui sont actuellement au Camp alpha Yaya et qui contrôlent tout. Introduits par le canal de Coplan Pivi, Toumba, Thiégboro, Kolié, Konaté et Koly Kourouma, les hommes de mains de Dadis, ces voyous sont sans pitié parce qu’ils sont drogués  à longueur de journée.

Quelle est leur mission ?

Ces mercenaires ont des ordres très précis. Aller en mission commandée pour des tâches bien définies. Une fois leur besogne accomplie, ils sont encadrés et immédiatement embarqués pour rejoindre le Camp Alpha Yaya

Ce sont ces consignes qui ont été appliquées le 28 septembre 2009. Une fois que Thiégboro s’est assuré que tout est mis en place  au stade ; que les manifestants sont dans l’euphorie de la réussite de leur marche, il a immédiatement envoyé le signal à Pivi et à la garde rapprochée de Dadis.

En  l’espace de quelques minutes, ces bandits sont arrivés avec des cibles bien précises : tuer le maximum de personnes. Cellou Dalein Diallo, la bête noire de Dadis, faisait partie des personnes à liquider.

Bastonner les autres leaders était la deuxième consigne. Faire de Jean- Marie Doré un exemple  en l’humiliant publiquement la troisième.

Enfin, le sale boulot terminé Pivi et Toumba Diakité, Thiégboro devraient immédiatement rejoindre Dadis au Camp Alpha Yaya en rembarquant tous les mercenaires et ne laisser que les bérets rouges, les bérets verts et les autres forces de l’ordre sur les lieux.

Dadis était entouré, à l’occasion, de certains de ses conseillers et de notables acquis à sa cause. Autant dire que ce qui s’est passé le 28 septembre 2009 était longuement préparé.

Comment vivent ces mercenaires ?

Ces vétérans des guerres civiles de l’Afrique de l’Ouest ne sont pas difficiles à entretenir, alimentairement parlant. Leur exigence  prioritaire, c’est la drogue et les filles. Ces deux ingrédients explosifs sont abondants au Camp Alpha Yaya transformé en première maison de clause du pays. Les proxénètes étant certaines femmes et filles introduites auprès de la junte dès les premières heures de la prise du pouvoir par la bande de Pivi et Dadis.

Quel serait leur nombre et leur revenu ?

Le chiffre exact est inconnu. Il s’agirait de  1 500 à 2 500 hommes et femmes dont près de 1000 viendraient des récents recrutements opérés par Dadis et Pivi, Kolié etc. en région- forestière. La garde présidentielle est majoritairement composée des alliés directs de Pivi et Dadis.

Il est quasiment impossible d’évaluer le revenu de ces mercenaires parce qu’ils  accomplissent des missions commandées et tirent une bonne part de leur indemnité du butin. Cela augmente d’autant plus leur salaire qui varie entre cinq cent et huit cent mille francs guinéens.

Il reste que le petit déjeuner de chaque mercenaire oscille entre cinquante et quatre vingt mille francs guinéens. Le prix de la drogue et des boissons s’ajoutant à tout cela.

Comment la journée  macabre du 28 septembre a- t- elle été préparée ?

Toute la semaine qui a précédé la journée tragique du 28 septembre a été consacrée aux répétitions. Les journées du 26 à la matinée du 28 septembre auraient été consacrées exclusivement à la drogue et autres produits toxiques. Notamment à l’alcool.

Ainsi, ce serait des gens totalement ivres, drogués et incontrôlables qui se sont déchaînés sur les populations qui ont répondu à la marche contre la dictature de Dadis. Elles se prépareraient actuellement à de nouveaux crimes.

De nouvelles attaques des leaders et des populations  ne seraient pas exclues

 Dadis est sans état d’âme et prépare le deuxième scénario : l’attaque des leaders rescapés et des populations civiles par ses bandes armées. La moindre occasion pourrait conduire à un nouveau bain de sang.

En faisant dire aux rescapés que ce sont les leaders politiques qui étaient responsables des massacres et non ses mercenaires, Moussa Dadis compte sur le renversement de l’opinion. Qu’à tout cela ne tienne.

Dans les jours qui suivent, les leaders politiques risquent d’être inquiétés à nouveau. Ils ne sont pas à l’abri de nouvelles exactions de « bandes dites incontrôlées » mais réellement en mission commandée.

 Dadis et la junte  considèrent déjà que la communauté internationale tardera à intervenir. Cependant, il ne serait plus le maître du jeu car Sékouba Konaté est là qui guette malgré le handicap que Pivi constitue pour lui. Cependant, cet autre homme aux lunettes fumées et qui ne bronche jamais, pense qu’il est  plus enclin à rassembler autour de lui les autres membres du CNDD afin d’isoler Pivi, Dadis  et leurs bandes.  Mais, ni Sékouba ni Pivi, ni aucun autre membre du CNDD  n’arrange la Guinée.

Un scénario serait projeté dans les prochains  jours 

Aller dans les quartiers de Bambéto, Cosa, Hamdallaye, Wanindara, Enco 5 et Enta pour massacrer les gens. Ainsi, la population majoritaire de ces quartiers se retrouvera isolée des autres.  Se sentant abandonnée à elle- même au moment où les autres ethnies se terrent dans la peur, Dadis et ses acolytes mettront en œuvre le pogrom. Ce scénario est  rôdé bien avant la tournée de Dadis au Fouta.

Mais, le peuple doit éviter de tomber dans le piège de Dadis et de la junte en restant uni pour sauvegarder l’unité nationale !

Les dessous de la tournée  de Dadis en Moyenne- Guinée et ses visées sataniques

Dadis a été  persuadé par ses alliés originaires de la moyenne- Guinée et adversaires de la démocratie de se rendre dans cette région qui lui serait des plus hostiles que les autres pour faire une opération de charme.

En même temps, il a été convaincu que la tournée lui permettrait d’acheminer ses mercenaires déguisés en civils pour une mission de reconnaissance. D’où ce transport de troupes de Conakry à Labé. Le terrain étant reconnu et la popularité jaugée, Moussa Dadis croit encore que la conquête du reste de la Guinée n’est qu’une question de temps. Un temps très court et cela qui expliquerait son fantasme de faire d’autres tournées à l’intérieur.

Qui commandent ces bandits et criminels de guerre ?

Ces mercenaires se sont imposés à tel point que seuls Pivi et Thiégboro les contrôleraient en partie. Du reste, aucun membre du CNDD n’a prise sur eux. Mais, dans la réalité, le CNDD et Dadis se sont montrés si nécessiteux de leur aide, que ces voyous échappent à tout contrôle. Il n’est pas exclu que dans les jours et heures qui suivent qu’ils sèment la plus grande terreur à Conakry.

Le Camp Alpha Yaya pourrait tomber sous leur contrôle car les choses sont en train d’échapper aux principaux parrains. Dadis commence à paniquer et c’est Pivi qui risque de devenir le nouveau maître des lieux en les éliminant du premier au dernier.

Cela, est possible si Konaté ne réagissait pas vite ou s’il n’arrivait pas à convaincre la troupe qu’il a plus de chance que Pivi d’être écouté. Il reste que la tête de Dadis est à moitié adjugée.

Enfin, les heures et jours qui s’annoncent seront déterminants. Nul ne peut prédire ce qui va arriver. Une chose est cependant indiscutable : le peuple de Guinée court un risque majeur !

Que faut- il faire pour éviter une guerre civile en Guinée qui compromettrait la paix de toute la sous- région ouest- africaine ?

- Le départ sans délai ni condition de Dadis, de la junte et du gouvernement actuel du pouvoir.

-  L’intervention sans attendre de la communauté internationale.

- La mise en place d’une plate- forme d’entente et de gouvernance du pays qui passe par un gouvernement de transition et non d’unité nationale  et qui exclurait le junte avant de traduire ses membres et alliés devant le Tribunal pénal International (TPI) pour crime contre l’humanité.

En attendant, il faut couper tout dialogue avec la junte au pouvoir comme l’ont envisagé la communauté internationale.

Enfin, je suis prêt à  me mettre à disposition de toute commission qui serait mise en place pour les enquêtes à venir en Guinée car j’estime avoir des éléments d’investigations utiles !

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