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LES LAISSES-POUR-COMPTE:

Il y’a des causes pour lesquelles, l’indifférence n’est pas la meilleure des attitudes à adopter, de la part surtout, des décideurs politiques, tant elles sont déterminantes dans l’édification harmonieuse d’une nation, qui se veut prospère. En cela, l’éducation de la jeunesse, révèle une importance capitale, dans un monde en perpétuelle mutation et de plus en plus compétitif. Les bouleversements politiques de ces derniers temps, ayant favorisé l’avènement d’une nouvelle équipe gouvernementale, dite de consensus, qui a le mérite d’avoir fait renaître l’espoir dans notre pays, l’objectif premier, serait de prioriser les attentes des guinéens. Et, force est de reconnaître qu’il est plus qu’impératif, de remettre à plat, la question de l’éducation et de la prise en charge des jeunes, avenir du pays. Outre les besoins essentiels que sont, l’eau, l’électricité et la lutte contre la vie chère, les nouveaux tenants du pouvoir doivent se pencher sur la situation chaotique, qui est la leur. Le chômage chronique s’évissant, ils sont livrés à eux-mêmes et souffrent terriblement du manque de repères, nécessaires à leur épanouissement. L’adage selon lequel, l’oisiveté est la mère de tous les vices, trouve son éloquente expression au sein de cette couche populaire, complètement désoeuvrée. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le règne de Conté ne leur a, en rien été favorable, car malgré les différentes politiques d’ajustement structurel dans le secteur de l’enseignement, la qualité du système éducatif, laisse à désirer, en témoigne la non reconnaissance des diplômes guinéens par les organismes internationaux de valorisation en la matière. Il n’est un secret pour personne, que la qualité du système éducatif guinéen, est l’une des plus faibles d’Afrique. La cause, imputable bien évidemment, en grande partie, au retard considérable, généré par la caducité de la pratique scolaire, sous le règne de Sékou Touré, qui a produit, pas mal d’enseignants sous-formés qui se retrouvent, malheureusement, à dispenser aujourd’hui, des cours, dans nos écoles. Comment voulez-vous transmettre efficacement, le savoir et la connaissance, si vous êtes vous-même pleins de carences ? La politique de Conté, a consisté à construire à la tout- va, des salles de classe et à libéraliser sauvagement, le secteur éducatif, suscitant ainsi, une floraison d’écoles privées, dont les programmes d’étude, hétérogènes et pour beaucoup, non homologués par le ministère de l’éducation nationale, relèvent de l’improvisation. La non remise en cause des structures et aussi, l’ignorance de l’impérieuse nécessité, de l’initiation de politiques de perfectionnent et de formation des formateurs, ont contribué davantage, à la dégradation de la situation. Le plus inquiétant, c’est que les jeunes qui ont été victimes de la mauvaise orientation politique de l’ancien régime, en matière d’éducation, plus particulièrement, la génération des trentenaires, sont devenus des laissés pour compte, n’ayant ni bagage intellectuel crédible, ni formation professionnelle adéquate et par conséquent, ni perspective, quant à la prise en main de leur devenir. A ce jour, ils n’ont pas la voix au chapitre, car priorité est donnée à leurs aînés, qui croyant à leur tour, n’avoir jamais été suffisamment, associés à la gestion de la chose publique, depuis l’indépendance, du fait du maintien des mêmes décideurs politiques aux commandes des affaires et du peu ou non renouvellement des fonctionnaires de l’administration, pensent qu’il est de bonne guerre, qu’ils constituent dorénavant, la catégorie sociale à mettre en évidence et à promouvoir. Le risque, est de créer un conflit de générations, quand on sait qu’en Guinée, on a souvent tendance à croire, que la politique, n’est que l’apanage des anciens, qui cependant, ne doivent en rien, avoir la prétention de détenir le monopole de la réflexion et de la positive attitude. Cette jeunesse a, sans équivoque, sa modeste contribution à apporter à l’édifice commune, en considération surtout, du fait qu’elle constitue, la relève immédiate. Néanmoins, l’expérience a prouvé que, l’élite dirigeante en Afrique, a toujours été constituée, en bonne partie, de personnes issues de la diaspora et aujourd’hui, la diaspora guinéenne, est majoritairement composée de jeunes, parmi lesquels, il n’y a pas mal de talents et de compétences, qui ont eu la chance et l’opportunité, de se former de façon qualitative, dans des systèmes éducatifs à l’occidental et qui sont, sans doute, à même de faire des propositions concrètes, en ce qui concerne leur destin commun. Leur potentielle contribution, se doit d’être considérée, sans préjugés. Mais, faudrait-il pour cela, que le cadre réglementaire, se prête à leur organisation et à leur responsabilisation. Les jeunes sont mieux placés que quiconque, pour parler de leurs problèmes et tenter d’y apporter des solutions, raison de plus pour les associer à l’élaboration de toute politique les concernant. La guinée se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins, ce qui fait que les mesures prises en ce moment, sont plus que déterminantes pour l’avenir. C’est donc, le moment ou jamais, de repenser la politique gouvernementale, en matière de jeunesse, avec à l’idée, que le but de toute entreprise allant dans ce sens, doit être de nature à promouvoir les talents, en s’affranchissant des dogmes et en faisant valoir la méritocratie. BAYO Abidine: Posté le 09 juin 2007

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