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Les restes de la transition : la vierge Jean-Marie tarde à accoucher !

Notre PM est entré officiellement en fonction depuis sa rencontre, le 26 janvier, avec le sortant Komara. Nous n’avons toujours pas de gouvernement. Rappelons que son mandat n’est que de 6 mois à compter du 15 janvier 2010, date de signature des accords de Ouaga. En principe Jean-Marie Doré doit rendre le tablier au plus tard le 14 juillet 2010 à minuit (heure du Burkina). Où est la nouvelle équipe ?

Le général Sékouba Konaté qui, pour le moment, nous surprend agréablement joue pleinement son rôle. Avec tous les problèmes que posent les bandes armées, Sékouba ne peut pas tout faire. S’il est au four, Jean-Marie ne semble pas être au moulin. Pourtant le temps presse. Nous connaissons tous Jean-Marie Doré qui a toujours brillé plus facilement dans les combines politiques qu’ailleurs. Il est souvent très ambigu. Je ne sais pas s’il parle plusieurs langues mais il tient  toujours plusieurs langages.  Comment peut-il s’estimer ne pas être lié par des accords sans lesquels il ne serait jamais là où il est ?

Un de nos compatriotes, O. Amar, a résumé le personnage dans un article court mais percutant ayant pour titre : « Jean-Marie Doré : les couacs d’une prise de fonction ».

Je reviens sur les 3 couacs :

-le discours improvisé : tout le monde a constaté le flottement dans ses déclarations. Si Jean-Marie flotte, ce n’est pas parce qu’il sait nager mais parce qu’il est léger !

-sa pensée pour une seule victime, son frère Dadis : ce dernier est aussi notre frère à tous, un mauvais frère mais un frère quand même ! Jean a été ingrat envers Toumba son bienfaiteur indirect.

-l’absence de promesse au peuple de Guinée et à la communauté internationale. Je dois développer un peu ce troisième point. Il est machiavélique, Jean-Marie. La meilleure façon de rater ses objectifs est de ne pas s’en fixer. Il dira toujours qu’il n’a rien promis. Je pense qu’en acceptant la primature qu’il a tout fait pour avoir, Jean a une obligation de moyens : constituer une équipe pour terminer une transition qui s’éternise. L’objectif unique est d’avoir un régime civil en juillet prochain et ce programme clair et précis ne mérite même pas de figurer sur une feuille de route. Chacun l’a à l’esprit.

Personne ne demande à Jean-Marie d’engager des audits, de signer des contrats, de construire des ponts ou de redresser une économie depuis longtemps par terre mais de finir une transition de manière apaisée. Ce qui fragilise la Guinée, ce n’est pas une instabilité mais une incurie. Le pays est stable (3 présidents seulement en plus de 50 ans !) mais il s’agit d’une stabilité qui gangrène tout. Nous voulons qu’il bouge, mais dans le bon sens ! La démocratie et le développement n’arriveront qu’avec des civils.

Ne tombons pas dans le piège des « 100 jours », soit plus de la moitié du « mandat » de Jean-Marie pour le juger. Pas de temps d’observation pour lui car le temps passe. Qu’il sorte de son flou qui n’a rien d’artistique et qu’il arrête tous ces flonflons au milieu de fous, de filous, de faux et de félons ! On peut faire des élections crédibles en moins de 3 mois. C’est une question, non pas de sous, mais de volonté politique.

Que Jean-Marie accouche maintenant d’un gouvernement comprenant, par réalisme, au maximum 2 militaires : Sékouba à la Défense et un autre à la Sécurité. C’est tout de suite qu’il faut créer les conditions d’un retour à un régime civil.

Même si on ne les respecte pas à la lettre, les accords de Ouaga sont une avancée. Il faut s’en inspirer. Cependant, il faut maintenir les sanctions contre l’indigne junte tant que le CNDD n’a pas totalement disparu. Il est décapité (la tête du capitaine est à Ouaga) mais le gros du corps est à Conakry, plus puant que jamais ! Si on parle de président par intérim, c’est qu’un président titulaire est quelque part. Le CNDD est à l’agonie mais il n’est pas mort. Et si nous apprenons le geste qui l’achève ?

 

Je vous salue !

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