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Lisez l'article Guinée après le 22 décembre 2008 pour comprendre la déception

 

Comme plusieurs milliers de Guinéens et autres nationalités étrangères, je présente mes condoléances au peuple de Guinée et à la famille du feu Président Général Lansana Conté ainsi qu'à ses amis et sympathisants. Une page se tourne et une nouvelle s’ouvre.

Avec cette nouvelle page, l’espoir d’orienter les activités d’un gouvernement issu d’un système électoral libre et transparent comprenant la rupture avec les anciennes méthodes de gouvernance économique s’annonce à l’horizon. Que la Guinée entame le changement tant entendu et attendu! Le peuple en a soif et il en a manifesté le désir profond plusieurs fois dont la dernière se date en Janvier et Février 2007.

A ce jour plusieurs analyses crédibles convergent vers le respect de la promesse faite par le Président Capitaine Moussa Dadis Camara au nom du Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD) qui est venu au pouvoir le 23 Décembre 2008 au lendemain de la mort du feu Président Général Lansana Conté. Cette promesse contient entre autre l’organisation des élections libres et transparentes dans un délai bref, la lutte contre la corruption, le narcotrafic, la fabrication des faux billets, l’impunité, etc.

Je ne cite pas l’ethnocentrisme car je n’y crois pas et cette conviction est partagée par plus de 80% des jeunes cadres honnêtes, et étudiants de ma génération tant à l’intérieur de la Guinée qu’á l’extérieur. L’ethnocentrisme est un fantôme derrière lequel les vieux hauts cadres et opportunistes se cachent pour masquer leurs incompétences et leurs échecs massifs. Pour y réussir, il faut maintenant utiliser ce colorage régional sous la dénomination ethnique. C’est de la manipulation politique, de la malhonnêteté et de l’égoïsme non patriotique.

La jeunesse guinéenne est mûre et elle ne se laissera pas se distraire par ce jeu. Il serait compréhensif d’éduquer la population à renforcer les qualités qui nous ont aidés dans notre réussite et d’éliminer les défauts qui nous en ont empêchés. Je suis sûr que l’ethnocentrisme n’y est pas une qualité professionnelle, ni morale. Quand les jeunes cadres guinéens, y compris des étudiants dans les universités locales et occidentales se concertent pour discuter des soucis concernant la Guinée, on constate en général une volonté commune et ardente qui se dégage. Point de convergence : l’avenir de la Guinée.

Et pourtant cette Guinée est dotée de multiples ressources naturelles diversifiées. C'est un pays qui possède un énorme potentiel de développement, mais qui s’heurte à une mauvaise qualité de gestion et de gouvernance.

Alors en cette période d’espoir pour la Guinée, il faut vigoureusement œuvrer à la recherche d'une voie de développement adaptée à nos difficultés domestiques et internationales, réussir à préserver la stabilité du pays et l'unité nationale afin de réaliser le développement économique et le progrès social dont le bénéfice servira aussi à la génération montante. La corruption généralisée et l’impunité ne sont pas compatibles avec cette démarche.

Certes, le Président, au nom du CNDD ne pourra pas réaliser toutes ses intentions à l’égard de notre économie nationale en un court délai, mais il aura implanté de bases solides et amorcé une phase significative dans notre démocratie avant de défiler devant le prochain président de la république qui sera démocratiquement élu lors des prochaines élections pour en fin se retirer avec tous les honneurs du monde. Il aura évité la guerre à la guinée et réussi une transition sans effusion de sang. On ne pense pas que le futur président viendrait bafouer ces mesures mises en place. Au contraire, on estime qu’il les renforcerait d’une manière durable.

L’eau et l’électricité sont malheureusement nos premiers besoins particuliers alors que les pays voisins comme le Mali, le Burkina Faso, le Sénégal et la Côte d’Ivoire ont largement dépassé le jalon dans les efforts de ces réalisations. C’est un passage obligé en ce 21e siècle.

Si nous voulons défendre l’ascendance des secteurs stratégiques de l’économie nationale, il faut bâtir une politique de gestion économique rationnelle, plus juste et plus modérée qui soutienne les critères de réduction de la pauvreté dont les descriptions sont bien identifiées par le ministère de l’économie et des finances, par les institutions financières internationales et par des ONGs. Évidemment l’orientation, l’exécution et le suivi de cette démarche a été abusée par la corruption manifeste et irresponsable de certains cadres des différents départements ministériels qui sont pourtant supposés être les pionniers de la réussite de cette mission.

Le manque de capacité de l'administration à fournir des services de base et restaurer les infrastructures délabrées est à noter. Dommage pour la Guinée. C’est une déception totale. La volonté du CNDD à nettoyer les finances publiques qui nécessite des réformes profondes de la politique économique et des méthodes de gestion devient une volonté nationale. La corruption a affaibli la performance économique de notre pays. Elle a affecté douloureusement les pauvres qui sont devenues les plus misérables et a constitué un grand nombre de chômeurs parmi les étudiants diplômés de nos universités et des écoles de formation professionnelles. La surveillance et la réglementation des secteurs économiques sont restées faibles pour trop longtemps, en raison du même fléau.

Une stratégie de guider les reformes nécessaires pour parvenir à la transparence et à la bonne gouvernance des activités du gouvernement doivent être admises et nous félicitons le Président Capitaine Moussa Dadis Camara et le CNDD pour les efforts entrepris dans cette direction. La poursuite de la renégociation de contrats avec des sociétés dans les industries extractives dans le but de ramener à l’avantage de la Guinée, des conditions plus favorables fut une excellente démarche car le secteur minier est le principal moteur de croissance du PIB réel. La crise économique courante qui touche tous les pays va certainement ralentir l'investissement direct étranger dans de nouveaux projets d'exploitation minière et la croissance économique va probablement chuter pendant la période 2009-2010.

Aussi, la réforme de la Banque centrale doit être poursuivie pour lui donner une plus large autonomie dans son fonctionnement afin d’éviter le gouvernement à accéder au financement de son déficit budgétaire de manière abusive, parce que cela a de profondes implications pour les changes de réserve internationale disponibles à la BCRG. Mais pour l’instant, les guinéens sont rassurés si tout se passe par le président capitaine Moussa Dadis Camara. Á mon avis, il est plus rassurant qu’une équipe autonome sous les anciens gouvernements. Mais il faudrait qu’à même y penser dans le futur.

Les partenaires au développement de la Guinée et ses donateurs qui étaient méfiants vis-à-vis des réformes de politique économique seront encore présents chez nous si ces réformes sont poursuivies. Cela va entrainer le retour des investisseurs étrangers à nos portes, qui ont perdu les marchés parce qu’ils n’ont pas pu se dépêcher à verser des pots-de-vin en faveur des signataires des contrats qui n’ont pas peut-être été à la hauteur dans les négociations. Sans cette manière de gérer, la guinée aurait significativement dépassé le niveau actuel de son développement. Elle regorge toutes les ressources pour attirer ces investisseurs et orienter les contrats dans les directions de son avantage si la compétition est ouverte à plusieurs compagnies. Elle peut encore avoir constamment le soutient de nos principaux donateurs, comme l'Union Européenne, la France, la Banque africaine de développement et de la Banque mondiale. Mais seuls le climat politique et la corruption ne sont pas des atouts et que ceux-ci changent cette fois. Amen !

Vive la Guinée
Vive la jeunesse

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