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Massacre du 28 septembre : Dadis Camara, simple témoin

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Cinq ans après le massacre du 28 septembre à Conakry, l'ancien président de la junte a enfin été entendu par la justice. "L'important, c'est que les choses avancent, même lentement", déclarait en juin dernier à Jeune Afrique, le nouveau ministre guinéen de la justice, Cheick Sako. Dernière avancée : le capitaine Moussa Dadis Camara, ex-président de la junte qui a dirigé le pays entre fin 2008 et 2010, a enfin été auditionné par des juges, au Burkina, où il coule des jours paisibles depuis quatre ans.

Il était temps : trois ans que la première commission rogatoire internationale lancée par la justice guinéenne dans le cadre de l'enquête sur le massacre du 28 septembre 2009 à Conakry restait sans réponse ; quatre ans que cette enquête, ouverte en février 2010, piétine ; cinq ans que les familles de victimes attendent que les responsabilités soient enfin déterminées.

Souvenez-vous... Septembre  2009, Dadis est au pouvoir. L'opposition organise une manifestation pacifique dans le grand stade de la capitale contre sa candidature à l'élection présidentielle. Le rassemblement est interdit, mais les organisateurs maintiennent leur appel. Le jour J, des centaines de soldats et gendarmes répriment la manifestation dans le sang. Bilan : 157 morts, des dizaines de femmes violées et mutilées, des centaines de blessés.

Une liste des "véritables commanditaires" du massacre

Depuis quelques mois, les langues commencent étonnamment à se délier. Le général Sekouba Konaté, ex-numéro trois de la junte et ministre de la Défense au moment des faits, a été reçu par deux fois (en mars et en juillet) par Fatou Bensouda, la procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, à qui il dit avoir remis la liste des noms des "véritables commanditaires" du massacre.

De sources proches du dossier, Dadis se disait prêt lui aussi à répondre à la justice burkinabè. Il a donc enfin été entendu, en qualité de simple témoin. Le procès-verbal de cette audition a été transféré à la justice guinéenne. Qu'a dit Dadis ? Les magistrats guinéens font valoir le secret de l'instruction. Les juges chargés de l'enquête analysent actuellement la déposition pour déceler "d'éventuelles insuffisances" et décider "de la nécessité ou non de lancer une nouvelle commission rogatoire internationale". "Il faut que les choses bougent, explique aujourd'hui le garde des Sceaux guinéen. Il n'y a pas d'autres choix."

Source: jeune afrique

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