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Massacre du 28 septembre : Tibou Kamara, conseiller personnel d’Alpha Condé, entendu comme témoin

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Le ministre d’État conseiller personnel d’Alpha Condé, Tibou Kamara, a été entendu par la justice guinéenne jeudi, en qualité de témoin dans l'enquête sur le massacre du 28 septembre 2009, qui avait fait au moins 157 morts au stade de Conakry.

Son audition par le pool de juges d’instruction, dont le bureau se trouve dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry, au centre-ville de Kaloum, a duré deux heures, jeudi 10 août. À sa sortie, Tibou Kamara, vêtu d’un costume noir, s’est dit serein et heureux de répondre à l’appel de la justice guinéenne. « La démocratie exige la transparence et l’autorité de la justice, a-t-il rappelé. J’avais dit que si je recevais une convocation de la justice de mon pays, je répondrai sans hésitation. C’est ce que j’ai fait ».

L’audition se serait, selon lui, déroulée « dans la courtoisie et le respect ». « Mais vous comprendrez bien que je ne peux violer le secret de l’instruction, en vous disant ce qui s’est passé entre les juges et moi », poursuit-il. « Ce qu’il faut retenir, c’est que seule la vérité est constante. Le meilleur juge en fin de compte, c’est l’Histoire. »

Cette audition « est une bonne chose »

Le 28 septembre 2009, la répression armée d’une manifestation de l’opposition au Stade du 28 Septembre de Conakry a fait officiellement 157 morts, et des dizaines de femmes avaient été violées. Tibou Kamara était à l’époque des faits ministre chargé de la Communication du chef de la junte, Moussa Dadis Camara et du ministre de la Défense, Sékouba Konaté. Une fonction civile, a priori sans lien avec les exactions commises. Excepté l’utilisation par Dadis Camara du téléphone de Tibou Kamara pour communiquer la veille du massacre avec l’un des organisateurs du meeting, en la personne de Sidya Touré, leader de l’Union des forces républicaines (UFR), actuellement Haut représentant d’Alpha Condé, confie un proche du dossier.

Par ailleurs, renchérit une autre source, « Tibou Kamara n’a pas été vu sur le terrain le jour du massacre. Mieux, sa démission juste après le drame était une manière de se démarquer de ce qui s’est passé ». Quoiqu’il en soit, son audition « est une bonne chose que nous saluons », a réagi Me Hamidou Barry, avocat et membre de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme, OGDH, qui accompagne les victimes. « Tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin doivent être entendus par les juges, quel que soit le poste que la personne occupait, martèle l’avocat. Nous pensons que bientôt, on ira au procès ». Quant à l’intérêt de l’audition du ministre conseiller personnel d’Alpha Condé pour la manifestation de la vérité, seuls les juges peuvent l’apprécier, conclut Me Barry.

Source: jeune afrique

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