Message à l’attention de l’opposition dite « radicale »

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Vous n’êtes certes pas la classe politique qu’on aurait rêvé avoir mais il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui vous êtes des acteurs importants de la vie politique guinéenne.Evidemment, des acteurs, à nous, imposés par les vicissitudes de notre histoire.

Toutefois, votre présence est nécessaire à la construction de notre démocratie.

Alors en attendant l’émergence d’une nouvelle classe politique, vous avez le devoir d’être les garants de la marche inexorable de la Guinée vers cette démocratie avec à la clé un développement dans la quiétude.

C’est pourquoi je vous lance un  appel en vous demandant de changer de stratégies car toutes celles que vous utilisez jusqu’ici sont vouées à l’échec pour la simple et bonne raison qu’elles mènent à des voies sans issue.

La politique de la chaise vide n’a jamais permis d’obtenir gain de cause. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un regard en arrière sur ce qu’a été l’histoire politique de la Guinée au cours de ces dernières décennies.

On ne saurait contrôler un système ou un processus en restant à sa marge !

Dans un pays, où le citoyen vit le jour au jour, demander une journée ville morte est une preuve de déconnexion totale des réalités quotidiennes des populations et une méconnaissance absolue du pays ou alors un aveu de déficit de stratégie.

Tenter de faire croire à l’impopularité du chef de l’état et de son gouvernement n’est pas crédible un seul instant aux yeux d’un observateur averti de la scène politique guinéenne. Surtout quand on sait que  cette scène politique n’est occupée que  par des partis aux socles ethniques et régionalistes.

Pour preuve, vos manifestations ne sont suivies que par une partie de la capitale et vos appels pour l’implication des populations de l’intérieur n’ont eu d’échos que dans quelques villes. Cela démontre une chose : Vous avez incontestablement des militants mais vous n’avez pas tout le peuple de Guinée derrière vous.

Partant de là, vous devez éviter de tomber dans le type d’excès consistant à demander le départ du président de la république, qui par ailleurs n’est venu au pouvoir ni par la force, ni par la rue. Les conséquences d’un tel appel,dans l’état actuel du pays,ne seront autres que le chaos et la désolation (appelons les choses par leurs noms !).

Les méthodes que vous utilisez, sont celles des opposants d’un autre temps !

Soyez au diapason de votre époque en devenant une opposition moderne avec  des moyens de pression autres que les combats de rue avec leurs cortèges de dégâts humains et matériels.

Allez y à la table de négociations sans préalables, car de préalables en préalables on devient lamentables.

Impliquez vous dans ce processus pour mieux le surveiller et éventuellement apporter les preuves tangibles de vos soupçons.

Profitez de l’implication et la disponibilité de la communauté internationale pour faire valoir vos arguments autour de la table.

Ne privez pas vos militants de représentations au futur parlement.

En vous impliquant dans ce processus électoral, vous donnerez non seulement une chance à notre jeune démocratie, mais aussi, il faut le dire, vous vous rachèterez une crédibilité auprès de l’opinion nationale et internationale.

Dans le climat politique actuel, la rue n’est pas la solution et elle ne le sera jamais !

Puisse Dieu bénir la Guinée !

Laye Bamba

Layebamba80@hotmail.fr Cette adresse e-mail est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Toulouse, France

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