Ousmane Bangoura (Manè) dit Garrincha, n’est plus

Ousmane bangoura 1
Un autre sociétaire du Hafia 77 qui est parti dans une indifférence totale. Dans mon documentaire sur le Hafia, Ousmane Bangoura raconte, dans un français limpide, son parcours. 
Quand je faisais ce documentaire avec le cameraman Souleymane Bangoura, hors camera, il y a des joueurs qui exprimaient leur gratitude et leur étonnement de voir un guinéen s’intéresser à eux, à leur passé.
C’est dans le studio de montage aux USA que l’idée me vint de les honorer, un cousin me conseilla alors de faire une collecte de fond pour l’achat des médailles. Une campagne fut alors lancée et quelques interviews dans certaines radios, beaucoup d’émotions mais quatre personnes seulement, cotisèrent. Il y a même un ancien conseiller d’un chef d’Etat africain qui promit $1000 (j’attends  toujours).
Comme j’étais décidé à aller jusqu’au bout, je fis des heures supplémentaires au boulot pour payer les médailles et la coupe, en plus de mon billet pour la Guinée.
La location du centre franco guinéen était fixée à quatre millions de fg,  Lucien Guilao m’aida à l’obtenir sans frais.  Alpha Diangolo Barry participa aux frais de location de la maison de la presse.
 C’est encore Diangolo Barry qui me présenta à Antonio Souaré de Guinée Games, qui me donna deux millions et Alexandre Camara un ami de promotion, me donna aussi deux millions ; voilà la somme que j’ai utilisée pour les boissons, les carburants et l’argent de poche à l’équipe qui m’aida. Je tiens à les remercier encore.
Au paravent, j’avais fait le tour de certains amis de promotion, qui sont bien placés dans l’administration, je préfère taire certaines excuses d’un autre âge ; j’ai dû arrêter cette démarche qui me donnait le sentiment d’être un mendiant dans des bureaux.
J’ai rencontré le ministre de la communication de l’époque, qui fit la promesse de donner des consignes pour faire passer un clip du documentaire à la radio et la TV afin d’inviter la population à honorer les joueurs ; à défaut de la lettre du ministre qui n’arrivait pas, ils me demandèrent de payer pour la diffusion. Il était hors de question.
Je suis allé au ministère des sports bref, silence radio.
La projection et les remises des  médailles furent un grand moment d’émotion relayé par les médias, cela dit en passant.
Revenons à Ousmane Bangoura qui en tant que secrétaire général de l’association Hafia77, était allé avec Petit Sory (président de la dite association), dans un ministère, pour trouver un visa afin que Youssou Sylla Jeansky parte se faire soigner.
Ils furent frustrés d’entendre la secrétaire dire « qu’ils » ne retrouvent pas le dossier et qu’il fallait reconstituer un autre.  Après le décès de Jeansky, grande cérémonie au Palais du peuple.
Figurez-vous que la TV guinéenne qui voulait me faire payer pour passer mes images, ne se gêna pas de les diffuser  pour parler de Jeansky, sans demander ma permission.
Il y a bien longtemps que Garrincha était  malade, cela se voyait dans ses déplacements et dans sa respiration quand il fournissait un effort. Qui l’aida ? Allez savoir.
Que faut-il faire ou dire pour que les guinéens en général et les autorités guinéennes en particulier, prennent des mesures d’accompagnement pour les anciennes gloires du football guinéen ?
Je tiens à présenter mes condoléances à la famille de Manè, à l’association Hafia77 et aux amateurs du football guinéen.
Ousmane Bangoura fut un grand joueur et ce fut un honneur de l’interviewer et de le décorer. RIP.
Une vidéo des anciens du Hafia lors d’un tournoi organisé à leur honneur à Koba, on voit bien la démarche de Garrincha qui en dit long, image de Souleymane Bangoura.
 
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