Présidentielle en Guinée: les principaux candidats

Après Ahmed Sékou Touré, Lansana Conté, Moussa Dadis Camara et Sékouba Konaté, qui sera le prochain Président de la Guinée?

Les Guinéens se rendront aux urnes le 27 juin pour une élection présidentielle censée mettre fin au régime militaire installé depuis décembre 2008 et permettre l'avènement d'un régime démocratique. Portrait des principaux prétendants à la magistrature suprême. 

Mamadou Bah Baadikko UFD

A 62 ans, Mamadou Bah Baadikko est un hériter politique. Héritier du célèbre professeur Alpha Sow, intellectuel guinéen de la disapora, fondateur en 1991 de l'UFD, l'Union des forces démocratiques, disparu en 2005. Mamadou Bah Baadikko, expert-comptable formé en France, ancien cadre de la FEANF, la Fédération des étudiants africains noirs de France, revendique l'héritage intellectuel du professeur Alpha Sow. Il milite pour « un nouveau départ pour la Guinée ».

Rougui Barry

Sera-t-elle la seule candidate en lice pour le 27 juin ? Rougui Barry a déjà derrière elle une longue carrière politique. Elle s'est lancée dans le bain au début des années 90, et a remporté la commune de Matam (l'une des quatre communes de Conakry) devenant ainsi la première femme maire du pays. Ses relations avec le PUP de Lansana Conté ont souvent été houleuses, elle fut même brièvement emprisonnée et accusée de complot. Arrivé au pouvoir, Dadis Camara lui propose de rejoindre le gouvernement. Elle devient ministre avant de se fâcher avec le bouillant capitaine. A Conakry beaucoup lui reprochent son mutisme au lendemain des massacres du 28 septembre où des centaines de femmes furent violées par les soldats guinéens.

 Alpha Condé

A 72 ans, Alpha Condé est la grande figure de l'opposition guinéenne. Il est le seul

candidat en lice à avoir participé à la première élection présidentielle pluraliste en 1993. Il est aussi le seul des prétendants sérieux à n'avoir jamais composé avec le régime de Lansana Conté. En 1998, au lendemain de la présidentielle, il est arrêté et envoyé en prison, avant d'être condamné pour atteinte à la sûreté de l'Etat et libéré après deux ans et demi d'incarcération. Devenu dans les années deux mille un véritable symbole pour la jeunesse ouest-africaine, Alpha Condé possède une forte implantation en Haute Guinée et bénéficie d'un parti discipliné et fortement structuré.

 Cellou Dalein Diallo 

Agé de 58 ans, Cellou Dalein Diallo possède une forte audience au sein de la communauté peulhe. En 2007, il prend la tête de l'Union des forces démocratiques de Guinée (l'UFDG), avec le soutien de son président d'alors Mamadou Bah. Cellou Dalein Diallo s'inscrit dès lors dans une dynamique politique. Il a occupé plusieurs postes ministériels durant une dizaine d'années, avant de devenir Premier ministre durant un an et demi, entre décembre 2004 et avril 2006. Son profil d'économiste en fait un interlocuteur apprécié des bailleurs de fonds. L'arrivée au pouvoir du capitaine Dadis Camara en décembre 2008 contribue indirectement à accroître sa popularité, le capitaine putschiste ayant rapidement dirigé ses foudres contre le leader de l'UFDG dont il craignait manifestement la popularité.

 Mamadou Diawarra

Surnommé dans tous le pays « Diawarra yaourt », cet industriel qui a fait fortune dans les produits laitiers bénéficie d'une forte popularité dans sa ville d'origine, Siguiri (Haute-Guinée). Ancien député du PUP, le Parti de l'unité et du progrès, il a quitté cette formation l'an dernier pour créer son parti, le Parti du travail et de la solidarité.

 François Fall

Né en 1949, François Fall fut ministre des Affaires étrangères de la Guinée avant de devenir Premier ministre, de février à avril 2004. Il démissionne avec fracas invoquant le manque de marge de manoeuvre. Après avoir effectué des missions pour le compte des Nations unies, il rentre en Guinée et rejoint le forum des forces vives. François Fall, natif de la Haute-Guinée, crée ensuite le FUDEC, le Front uni pour la démocratie et le changement, pour se lancer dans la course à la présidence.

 Kassory Fofana

Âgé de 55 ans, Kassory Fofana a connu une ascension fulgurante à la fin des années

90 dans le premier cercle du président Conté. Ministre des Finances de 1997 à 2000, il est brutalement écarté et préfère s'exiler, d'abord au Sénégal puis aux États-Unis. De loin, il gère ses réseaux d'influence et décide de rentrer en Guinée à la mort du président. Il a créé un parti, le GPT (Guinée pour tous) pour se lancer dans la course à la présidence.

 Lansana Kouyaté Né en 1950 en Haute-Guinée, Lansana Kouyaté a fait l'essentiel de sa carrière dans la diplomatie guinéenne, puis dans la diplomatie onusienne (il fut sous-secrétaire général chargé des Affaires politiques pour l'Afrique, l'Asie de l'Ouest et le Moyen-Orient auprès du Conseil de sécurité de l'ONU de 1994 à 1997). Il devient ensuite secrétaire exécutif de la CEDEAO, la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest. En 2007, sous la pression de la rue et sur proposition des syndicats, il est nommé Premier ministre, poste qu'il occupera onze mois avant d'être congédié par le président Conté. Lansana Kouyaté s'est ensuite lancé dans la politique active en créant le PEDN, le Parti de l'espoir et du développement national.

Ousman Kaba

Ancien bras droit de Sidya Touré, Ousman Kaba qui fut ministre de l'Economie à la fin années 1990, a décidé de voler de ses propres ailes. Il a quitté l'UFR pour se lancer seul dans la course à la présidence. Il se présente lui-même comme un « intellectuel paysan » et possède son parti, le PLUS (Parti libéral pour l'union et la solidarité).

alpha-ibrahima195_0.pngAlpha Ibrahima Keira

Diplomate de carrière, plusieurs fois ministre sous Lansana Conté, Alpha Ibrahima Keira se présente lui-même comme un « grand commis de l'Etat ». A 56 ans, il veut convaincre ses concitoyens qu'il est l'homme de la réforme. Il met l'accent sur l'emploi des jeunes, la réforme de l'éducation et un « nécessaire changement des mentalités ». Il a été décoré par Jacques Chirac de l'Ordre national du mérite en 1998.

 Allarynn Billy Keita

Né en 1966, Allarynn Billy Keita, méconnu du grand public guinéen, est un membre de la diaspora d'Amérique du Nord. Il a fait carrière au Canada à la faveur d'une bourse d'études. Auparavant il avait fondé une coopérative de pêcheurs artisanaux. Il a crée un parti, la CPG, la convergence des patriotes de Guinée.

 Aboubacar Somparé

Ce mathématicien de formation, né en 1944, est devenu en 2002 président de l'Assemblée nationale guinéenne, poste qu'il a occupé jusqu'en 2008. C'est lui qui a annoncé à la télévision la mort du président Lansana Conté. Si l'armée n'avait pas pris le pouvoir, six heures après cette annonce, Aboubacar Somparé aurait dû assurer l'intérim. Aujourd'hui ce cadre dirigeant du PUP, le Parti de l'unité et du progrès va tenter de rassembler les partisans éparpillés de l'ancien régime.

 Ibrahima Abe Sylla

C'est un peu l'oncle d'Amérique qui rentre au pays. Ibrahima Abe Sylla a passé plus de quarante ans aux Etats-Unis où il a fait carrière dans les affaires. A 59 ans, il se lance en politique dans son pays d'origine et se présente comme «le candidat de la diaspora» et «l'homme aux mains propres». Il a créé l'an dernier un parti politique, la NGR, la Nouvelle génération pour la République.

 Mamadou Sylla

Mamadou Sylla est sans doute le personnage le plus baroque de la vie politique guinéenne. PDG de Futurelec, réputé être l'homme le plus riche de Guinée, il fut un grand ami de Lansana Conté à qui il doit de multiples contrats publics. C'est par lui que le scandale arrivé en 2007, lorsque Lansana Conté est allé le chercher en prison, où il était incarcéré dans l'attente d'un procès pour détournement de fonds publics. Cette libération a enclenché un mouvement d'indignation qui s'est transformé rapidement en grève générale. Depuis la mort de son ami, Mamadou Sylla a eu maille à partir avec la junte avant de se réconcilier avec Dadis Camara. Aujourd'hui, à 50 ans, il tente de se refaire une réputation via une carrière politique.

 Mohamed Touré

Il a un nom, il lui reste à se faire un prénom. Mohamed Touré est le fils de l'ancien Président Akhmed Sekou Touré. Agé d'une cinquantaine d'années, Mohamed Touré a longtemps vécu en exil depuis la mort de son père. S'il porte aujourd'hui les couleurs du parti historique de la Guinée, le PDG/RDA et s'il a repris le flambeau paternel, il va aussi devoir en assumer le lourd héritage auprès des électeurs.

 Sidya Touré

De son passage à la primature (1996-1999), Sidya Touré a gagné un surnom «Sidya Courant» et une excellente réputation de gestionnaire efficace. L'homme qui passe pour avoir rétabli l'efficacité des services publics, a travaillé une partie de sa carrière dans plusieurs institutions régionales et internationales, puis dans l'administration ivoirienne, où il fut notamment directeur de cabinet du Premier ministre ivoirien de l'époque, Alassane Ouattara. Son parti, l'Union des forces républicaines, se veut centriste et libéral. Issu d'une petite ethnie de la basse-côte, Sidya Touré est l'un des rares candidats à ne pas avoir de base régionale importante. Un handicap qu'il tente de transformer en atout en se présentant régulièrement comme le candidats de «tous les Guinéens». Il est âgé de 65 ans.

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Commentaires

    • 1. Le 11/06/2010
    Parmi tous ces 24 candidats les personnes les mieux placés pour aller au deuxième tour selon moi sont Cellou Dallen et Lansana Kouyaté.
    Cellou car c'est un technocrate et sur le plan économique il peu apporté beaucoup à la Guinée. KOUYATE Lansana car en + de son sens de patriotisme élevé, il a connu sur le plan international une acensions fulgurante grâce a ses compétences, il faut noter également qu'en dépit des 11 mois qu'il a fait à la primature en Guinée il a apporté beaucoup d'espoir au peuple de guinées en dépit des manœuvres et intrigues politiques et politiciennes faites pour le nuir . Je pense que Kouyate est un brave homme et je sais que si les Guinéens choisisse l’un de ces 2 hommes surtout Lanssana Louyaté ils ne le regretteront pas car je le vois comme sauveur de l'Afrique notamment La Guinée.
    C’est pourquoi j’exhorte les guinéens à faire le choix selon les compétences des candidats et non pas par ethnies. Car pour moi il est impératif que le facteur déterminant de cette élection soit la compétence, le savoir faire du candidat et 1 candidat qui a 1 bon projet de société pour qu’enfin les Guinéens retrouvent leur dignité car c’est 1 pays immensément riche.
  • seotons
    J'adore !

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