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Quel est le rôle de nos leaders politiques ?

Les mots me manquent, ou plutôt je me censure pour dire réellement ma déception envers nos hommes politiques que nous appelons abusivement ‘’leader’’.  Ce vocable ne leur sied pas car un leader est celui qui montre le chemin (dirige), galvanise, entreprend et surtout en politique, s’expose : il y a eu la courageuse et vaillante démonstration politique du 28 septembre 2009 ;

malheureusement sans compter sur la sauvagerie du CNDD mais le combat n’a pas commencé  et s’est terminé à cette date mémorable !  Il ne faut pas que l’opposition dorme sur ses lauriers !  Pour imager ma critique : imaginez que tout le monde monte dans un bus/car et confie le volant à celui/celle que nous pensons est le mieux qualifié(e) pour nous conduire à bon port ; au milieu du gué, le conducteur descend sans raisons évidentes, sans s’expliquer et disparait alors que le niveau de l’eau continue à monter.  Que faites-vous ?  Que penseriez-vous du chauffeur ?  Et bien, nous sommes dans cette situation en Guinée !   Au moment  le plus important de la lutte, vu le sort inattendu de Dadis, nos compatriotes à la tête des partis politiques (patriotes) décident de nous montrer le peu d’estime qu’ils ont pour nous.  En effet, s’ils avaient tant soit peu de la considération pour nous, ils ne pourraient accepter de rester plus d’un mois sans se manifester et nous rendre compte de leurs activités ; fussent-elles confidentielles, ils pouvaient affabuler pour se couvrir et dérouter leurs adversaires (devenus ennemis).  Cette attitude frustrante pour nous qui avons cru en eux, surtout après leur bravoure du 28 septembre 2009, facilite la tâche au CNDD et ses mercenaires civils qui envahissent les media pour répandre la confusion au niveau de l’opinion non informée et la division en Guinée : ils déforment volontairement l’esprit et le rôle de l’intervention protectrice préconisée en Guinée ; et cette opération de désinformation semble faire son effet, puisque même aux sein des Guinéens de l’étranger, certains semblent ne pas voir cette initiative d’un œil approbateur.  Si les hommes politiques ne communiquent pas assez, comment comptent-ils faire passer leurs messages et maintenir l’engouement et l’émulation à la lutte contre le CNDD ?  Même si les chefs ne veulent pas s’exprimer ou s’exposer (ce qui serait très paradoxal lorsque l’on fait de la politique), il y a dans tout parti politique, digne de ce nom, des chargés de la propagande qui devraient combler cette lacune et surtout donner le change aux mercenaires civils du CNDD : il est ironique que ce soit des non-Guinéens( comme Yerim Seck et d’autres Européens) qui soient obligés de contrecarrer les démagogies et mensonges du CNDD sur les media.  Cela me fait dire que si Toumba n’avait pas dégainé en premier pour sauver sa peau et que Dadis était toujours en charge, rien ne prouve qu’il ne se serait pas maintenu à la fin malgré ses crimes contre l’humanité tant l’opposition côté guinéen est chancelante (le moins que l’on puisse dire !).  La Guinée est l’un des rares cas au Monde où la Communauté internationale est plus motivée et active à résoudre ses problèmes que ceux qui sont sensés être les premiers concernés, les ‘’leaders’’ politiques.  Cela expliquerait ceci : il est plus clair maintenant pour moi, pourquoi, entre autres, il y a tant de partis en Guinée ; vu l’espace politique laissé par les principaux ‘’leaders’’ et leur manque d’initiatives et à consolider leurs bases, beaucoup d’autres peu impressionnés par leurs performances se disent capables de faire au moins autant sinon mieux.  Tout se passe comme si la politique, en Guinée, permettait d’avoir un statut et que la conquête du pouvoir était laissée au ‘’Hasard’’.   Vu l’attitude peu entreprenante des ‘’politiques’’ (ou plutôt, des politiciens), les syndicalistes tentent de se refaire une virginité et redorer leur blason en reprenant l’initiative à Conakry dans un pays sans Exécutif, sans institutions : le Pays est réduit à un territoire où règne la loi du plus fort, la jungle politique.  D’où la question, a posteriori, que beaucoup ont soulevé de savoir qu’elle est la pertinence de restreindre les candidatures aux scrutins politiques qu’aux candidats de partis : considérant les faits mentionnés plus haut, les candidatures libres et non partisanes devraient s’imposer car nous ne voyons plus l’intérêt des partis à part matérialiser sur le terrain les rivalités personnelles et  les divisions communautaires.

Pour finir, avouons que les difficultés  que connaissent  la Guinée sont exposées par la politique mais qu’elles vont bien au-delà.  Nous avons des problèmes de mentalités et de conceptions de la vie qui rendent tout projet de société viable et bénéfique pour la nation en construction beaucoup plus difficile à réaliser que presque partout ailleurs dans la Monde.  Le premier souci et devoir de ceux qui font de la politique devrait être de surmonter leurs obsessions et contradictions personnelles et concentrer leurs efforts sur ce qui nous fédère car malgré tout, malheureusement, la politique est un puissant outil, sinon le seul, pour mouler ou modeler  une nation (surtout pour notre pays qui est le fruit de notre héritage colonial).  Hélas, la Guinée semble manquer de leadership déterminé et suffisamment engagé dans ce sens.  Et n’est pas politique qui veut (contrairement à ce que pensent de nombreux compatriotes avec des partis) !  Nous sommes donc réduits dans l’immédiat à compter sur ceux qui sont déjà dans l’arène en misant sur le moindre mal ; hélas et encore hélas pour l’instant.

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