Tierno Monenembo V Aboubacar Sacko : Deux visions antagonistes de la situation socio-politique actuelle

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Depuis la mise en ligne, de l’article de Tierno Monénembo intitulé " Halte à l’Etat barbare ", dans lequel il critique avec virulence, la gouvernance d’Alpha Condé, à travers  la situation de crise politique que connaît actuellement le pays, nombreuses sont les réactions de cette autre frange de la population, qui voient en cette sortie médiatique, une forme d’incitation à la haine, en y accolant comme d’habitude, une connotation ethnique. Et parmi eux, Aboubacar Sakho dans son droit de réponse titré " Patriotes Guinéens, levez-vous : Dites halte à la plume barbare de Monénembo "dénonce ainsi sans réserve cette attitude, qu’il qualifie de plume des ''milles collines'' à la guinéenne. Deux visions diamétralement opposées de la situation socio-politique et qui prouvent à suffisance, le divorce idéologique au sein de la population et les clivages ethniques qui gangrènent le pays. Jugez-en par vous-même en lisant les deux textes en question :

Halte à l’Etat barbare ! (par Tierno Monénembo)

Outre la furieuse indignation qu’ils soulèvent en chacun de nous, les récents massacres de Guéckédou, de Zogota et de Siguiri, nous rappellent cruellement mais à point nommé (à quelque chose, malheur est bon !) que nous vivons toujours sous le règne des barbares ; que la démocratie, à laquelle nous avons tant rêvé, pour laquelle notre peuple a déjà sacrifié des milliers de ses fils, reste encore une lointaine utopie.

Nous sommes en dictature ! Ce n’est plus la peine de se voiler la face ! Ouvrons les yeux, rendons- nous compte de notre méprise : l’élection présidentielle ne fut qu’une tragique erreur de casting. Alpha Condé ne possède pas les qualités requises pour diriger un Etat, il n’a pas la richesse d’esprit et de cœur qu’il faut pour rassembler une nation ou animer une démocratie. C’est un dirigeant à l’ancienne. Son régime porte en lui toutes les tares de ceux qui l’ont précédé : l’arrogance, le tribalisme, l’incompétence, le laisser-aller, l’irrépressible propension à diviser les Guinéens et à verser leur sang.

Quand Alpha Condé nous disait qu’il allait prendre la Guinée là où Sékou Touré l’a laissée, nous pensions qu’il ne s’agissait-là que d’une simple boutade. Ses propos et les actes qu’il pose depuis son « élection » nous montrent sans l’ombre d’un doute que nous sommes devant un programme savamment planifié et fondé sur une idée mûrement réfléchie. La RTG sous la coupe du parti au pouvoir, la presse privée sans cesse harcelée, les faux complots, les magistrats aux ordres, les procès mis en scène, les exactions de toutes sortes commises par les soldats, les gouverneurs, et les préfets nous donnent déjà un copieux avant-goût de ce cauchemar et nous entrevoyons avec beaucoup d’effarement ce qui nous attend si nous laissons faire.

Nous sommes des Guinéens c’est-à-dire de pauvres bougres trimballant derrière eux une vie pesant pas moins de 54 ans de misère et de sang. Nous ne laisserons personne nous expliquer ce que signifie ou ce que peut coûter une dictature. Quand demain ou tout à l’heure, s’ouvriront de nouveaux camps Boiro ou se remettront à crépiter les mitraillettes du 28 septembre, personne ne dira qu’il ne savait pas. Entendons-nous bien, Guinéens : si Alpha Condé devient un nouveau Sékou Touré, un nouveau Lansana Conté, un nouveau Dadis Camara ou un nouveau Sékouba Konaté, nous en serons tous responsables : les uns par leur soutien aveugle, les autres par leur lâcheté.

La tyrannie, nous en connaissons la couleur et la forme, l’envers et l’endroit, les tenants et les aboutissants. Nous savons que les apprentis tyrans procèdent par ballons d’essai : ils commencent par vous couper un doigt puis la main puis le bras puis… Pour eux, si vous ne réagissez pas, c’est que vous êtes consentants, ou suspects ou coupables. Pour eux, le silence est un aveu de faiblesse. Les agneaux sont silencieux donc ils sont à sacrifier. Il y a 54 ans que l’on nous sacrifie, nous, les agneaux guinéens, silencieux et dociles, silencieux et mous, silencieux et résignés, silencieux et impuissants, silencieux et apeurés, silencieux et indignes, silencieux et… Pour des hommes qui n’en valent pas la peine, pour des causes aussi confuses que dénaturées ! Jusqu’à quand ?

Il est temps de se réveiller, temps de se mettre debout, temps pour tous les citoyens de prendre en charge leur destin ! La misère, la torture, la corruption, le népotisme et les élections truquées ne sont pas une fatalité. Les peuples qui se battent finissent toujours par gagner. Gagner quoi au juste ? La liberté et le riz, le savoir, le droit de parler, le droit de vivre, le droit de rêver et par-dessus tout, la dignité. Oui, la dignité, notre dignité ! Battons-nous pour elle ! Battons-nous pour nos morts ! Les victimes du Camp Boiro, les martyrs du 27 janvier 2007 et ceux du 28 septembre 2009 doivent savoir qu’ils ne sont pas morts pour rien.

Comme dirait l’autre, nous n’avons rien à perdre hormis nos chaînes. Et je suis tenté d’ajouter le bâillon, la disette, les routes défoncées, les hôpitaux infestés de rats, l’enseignement au rabais, les pannes de courant, les coupures d’eau…

Guinéens, il est temps, grand temps d’en finir avec la dictature, quelle qu’en soit la forme !

Tierno Mnénembo

Patriotes Guinéens, levez-vous : Dites halte à la plume barbare de Monenembo (par Aboubacar Sakho)

Ne nous trompons pas, les gens comme Tierno Nonenembo constituent l'équation à plusieurs inconnus à résoudre, si nous voulons que notre chère Guinée léguée par nos ancêtres, avance...

Il a encore pris sa plume, cette plume haineuse, rancunière à caractère apartheid, cette plume des ''milles collines'' à la guinéenne ; pour produire ses écritures sataniques et ethnos par lesquelles il avait eu l'outrecuidance de conter le nombre de peuls dans un Gouvernement de la République de Guinée, sous le magistère de SEM Lansana Kouyaté, Premier ministre du Gouvernement de Consensus. Il avait eu la maladresse de dire que le premier peul dans le Gouvernement de Lansana Kouyaté venait en sixième position dans le rang protocolaire. Que le perchoir de l'assemblée nationale, la présidence de la cour suprême et du conseil économique et social, le conseil national de la communication, la Primature, les finances, la défense, et les affaires étrangères, bref les départements dits de souveraineté étaient occupés par les autres ethnies. Son discours fut repris à l'hémicycle, par un des honorables députés, à l'occasion de la présentation du discours de politique générale par le premier ministre Lansana Kouyaté. L'ancien sous-secrétaire général des Nations Unies, SEM Lansana Kouyaté profitera de cette tribune pour les mettre à leur place avant de prouver qu'il y avait plus de peuls dans son gouvernement que les autres principales ethnies du pays.

Aujourd'hui, chers lecteurs, jetez un regard sur la composition du bureau politique national de l'ufdg du prédateur Cellou Dalein Diallo, sur les 26 premiers noms inscrits par ordre de préséance, 17 sont originaires de la même région alors que sur les 318 membres, 234 sont originaires de la même région que le leader, soit 73.58% environ sont du Foutah Djallon et s'appellent principalement X et Y Diallo. Si par accident de l'histoire, ce que le Seigneur épargnera à la Guinée et à nos progénitures, Cellou Dalein Diallo devenait '' Président '' de la République, ne soyez pas surpris de voir les Diallo's ravir la vedette dans les nominations à des postes clefs de l'administration civile, militaire, de la diplomatie et surtout des finances. Et ce n'est pas tout, lorsqu'ils auront fini de régler nos comptes, la seconde étape du combat se livrera entre peuls de Labé, de Pita ou de Dalaba ou encore entre esclaves et nobles, vous connaissez la suite.

Prenez vos plumes, répondez à l'alcoolique Tierno Monenembo, cet écrivassier perdu dans les Vosges en France, dites lui d'arrêter, trop c'est trop. La Guinée ne brûlera jamais parce que l'un des leurs n'est pas au pouvoir. Il leur appartient de rassurer les autres communautés linguistiques guinéennes qui ont une peur bleue des Peuls, de leur communautarisme. Voilà la vérité historique que personne n'ose dire. Le jour où ils s'intègreront dans la communauté guinéenne, le reste coulera comme de la Fatiyah. Mais en attendant cet effort, désormais, ce sera œil pour œil, une dent, toute la gueule, c'est-à-dire que tous ses écrits seront répondus à la hauteur de sa légèreté. C'est loin d'être une affaire du Pr. Alpha Condé, il s'agit de la Guinée que nous avons en partage.

Aboubacar Sakho

Synthèse: BAYO Abidine

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