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Tollé de réactions après l'annonce d'un éventuel coup d'Etat en Guinée

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L’annonce d’un coup d’Etat imminent en Guinée, selon la presse française, suscite une levée de boucliers au sein de l’opinion publique, le gouvernement, la classe politique et la société civile.

Interrogé, le porte parole du gouvernement, Albert Damantang Camara, soutient que cette annonce de coup d’État devrait concerner tous ses compatriotes dans la mesure où, dit-il, rien ne devrait justifier que des Guinéens acceptent l’attaque de leur pays.

Dans la foulée, il a fait allusion au « coup d’Etat à Conakry », rapporté par le journal satirique français Le Canard Enchaîné, qui cite deux notes confidentielles émanant des services secrets américains et d’autres pays occidentaux.

De son côté, le chargé de communication du ministère de la justice, Me Ibrahima Béavogui, dit avoir pris l’information au sérieux. « Nous ne bondirons pas sur le dossier. Nous préférons vérifier de notre côté, mobiliser les preuves avant d’agir ».

Aussitôt la nouvelle annoncée et relayée par la presse locale, le ministre guinéen de la sécurité et de la protection civile, Madifing Diané, est sorti de sa réserve pour indexer une multinationale évoluant dans les mines mais sans vouloir citer de nom.

Poursuivant son attaque, l’ancien ambassadeur de Guinée au Sénégal citera nommément des extrémistes du principal parti d’opposition en Guinée, que dirige l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo. Pour lui, le coup serait fomenté par une aile du parti de M. Diallo, qui tirerait les ficelles depuis sa base à l’étranger.

Cellou Dalein Diallo, malheureux finaliste de la présidentielle de 2010, dirige le principal parti politique de l’opposition : l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).

Une accusation rejetée en bloc par M. Diallo qui soupçonne le pouvoir de vouloir mater ses militants en cas de hold-up aux législatives du 28 septembre prochain.

« Mon parti ne se reproche de rien. Je l’affirme, je démens et met quiconque au défi. S’il y a fraude massive, que cela soit clair, nos militants ne manqueront pas de protester ».

Si M. Diallo a été cité par le gouvernement guinéen, le leader du Parti national pour le renouveau (PNR), Alpha Souleymane Bah, un parti faiblement implanté et jugé proche du pouvoir, est cité en revanche par le journal satirique français.

Dr Saliou Bélah Diallo du parti Hafia, qui a déserté l’opposition pour le pouvoir, est quant à lui dubitatif.

« Je ne peux pas me prononcer sur une simple déclaration tout comme je ne peux pas concevoir un coup d’Etat dans une démocratie. La transition en cours doit être parachevée par la tenue des prochaines élections législatives », a-t-il ajouté.

Du coté de la société civile guinéenne, certains activistes émettent des réserves. « Le régime guinéen est confronté à une situation délicate. Il a trop crié au coup d’Etat et aujourd’hui, il est difficile de le croire, même si cela est possible à mon avis ».

Les organisations de défense de droits de l’homme font de leur côté remarquer : « cette rumeur circule depuis deux mois. Nous ignorons pourquoi elle a été annoncée maintenant. Mais le plus plausible, il s’agirait de justifier une éventuelle répression au lendemain des élections législatives du 28 septembre 2013″.

Source: APA

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