UA : le 17e sommet à Malabo dans un climat apaisé en dépit de la crise persistante en Libye

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Le 17e sommet de l'Union africaine (UA) organisé cette semaine à Malabo en Guinée équatoriale, avec l'emploi des jeunes comme thème central, se déroule dans un climat apaisé, malgré l'escalade de violences persistante en Libye.

Contrairement au dernier fin janvier à Addis-Abeba en Ethiopie, dominé surtout par la crise postélectorale ivoirienne, le 17e sommet de l'Union africaine (UA) organisé cette semaine à Malabo en Guinée équatoriale, avec l'emploi des jeunes comme thème central, se déroule dans un climat apaisé, malgré l'escalade de violences persistante en Libye.

En dehors des échanges informels de couloirs, aucun dossier chaud ne perturbe la sérénité des discussions ministérielles ouvertes lundi à Sipopo, banlieue coquette avec des édifices au design époustouflant spécialement construits par les autorités équato-guinéennes sur les berges de l'Atlantique, à une vingtaine de kilomètres du centre-ville de Malabo.

Dans la matinée de mardi, après l'examen du rapport d'activités de la Commission de l'UA la veille, les travaux à huis clos ont été consacrés à deux sujets de l'agenda classique relatifs l'un et l'autre à la désignation de nouveaux membres dans deux institutions de l'UA : la Commission du droit international de l'Union et la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples.

Avec une envie de faire entendre leur voix face aux leaders du continent à qui, comme de tradition en pareille circonstance, le tapis rouge est déroulé au travers des effigies déployées le long des principales artères de la capitale équato-guinéenne, des jeunes africains se distinguent par une présence visible au sein de l'imposant Centre de conférences de marbre et de pierre de Sipopo.

Mais pour quelques-uns, c'est une présence décrite comme une figuration, avec des récriminations sur des difficultés d'accès aux réunions officielles. "Alors que le thème central du sommet a été consacré à la jeunesse, je me demande comment on discute des problèmes des jeunes sans que les jeunes mêmes soient impliqués", a soupiré un représentant d'organisation de jeunesse à Xinhua.

Pour celui-ci, "on pourrait certes dire que tout a été fait à Addis-Abeba fin avril, lors d'un forum qui a failli tourner au fiasco. Mais maintenant, il est question pour nous de faire entendre notre voix face aux dirigeants de notre continent. On a peur que le travail fait à Addis-Abeba ne soit pas pris en considération et soit éclipsé par l'actualité brûlante".

Interrogé, le commissaire de l'UA aux ressources humaines, à la science et à la technologie, Jean-Pierre O. Ezin, rassure en affirmant que "les jeunes ont un espace d'expression qui leur est totalement réservé au sommet, puisque c'est eux qui ont donné le coup d'envoi de l'ouverture du sommet depuis le 13 juin. Nous avons rassemblé ici environ 130 jeunes, venus de tous nos pays pratiquement et qui sont en formation dans le cadre du corps des volontaires de l'Union africaine".

Soutenant que le sommet proprement dit, c'est-à-dire la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement, s'ouvre le 30 juin, il appelle à la patience. A l'ouverture des assises, annonce-t-il, deux jeunes issus des régions d'Afrique du Nord et du Centre prendront la parole à la suite des interventions de trois chefs d'Etat.

"C'est leur rapport justement qui est parvenu à l'appréciation des chefs d'Etat. Comment ça a été organisé ? Il y a eu un forum des jeunes, suivi par un panel de haut niveau sur les problèmes de financement des activités de jeunesse sur le continent. Puis, le bureau de la conférence des ministres s'est réuni pour entériner tout ce qui a été dit", indique encore M. Ezin.

Pour mieux convaincre, le commissaire situe la prise en compte des préoccupations liées à la jeunesse depuis le sommet de 2005 à Banjul en Gambie. "Il y a eu une déclaration des chefs d'Etat qui montrait déjà que l'autonomisation de la jeunesse constitue désormais un enjeu majeur. Et c'est à ce sommet qu'il a été adopté la Charte africaine de la jeunesse. C'est unique sur le plan international".

Sur un autre plan, en conformité avec une pratique ancienne, le sommet de Malabo grouille de d'observateurs étrangers pour qui l'occasion est plutôt offerte pour conforter les liens avec ce continent qui suscite des convoitises en raison de ses immenses ressources du sous-sol. Ainsi des représentants du ministère iranien des Affaires étrangères.

"Nous avons toujours été invités. On participe aux réunions, on discute avec les différentes délégations des pays africains et avec les membres de la Commission de l'Union africaine pour renforcer les liens avec l'Iran. C'est une bonne occasion parce que tous les pays sont là", a relevé Zadeh Mashalchi, membre de cette délégation de trois diplomates.

"Nous constatons que l'Etat équato-guinéen a bien organisé le sommet et nous espérons que les Etats africains parviendront à surmonter leurs problèmes et à gérer leur destin eux-mêmes", a-t- il poursuivi. Sur l'intervention militaire de l'OTAN en Libye, il réaffirme la condamnation exprimée par les autorités de son pays.

"De toute façon, la crise libyenne ne doit pas être un prétexte pour certains pays de s'ingérer dans les affaires libyennes et renouveler leur colonisation. Notre position est proche de celle de l'Union africaine. Le peuple libyen a la capacité de régler pacifiquement ses problèmes par la négociation, sans ingérence surtout militaire d'autres pays", conclut-il.

Pour accueillir ses hôtes pour ce sommet qui marque le positionnement de son pays sur la scène internationale, le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, porté à la présidence tournante de l'UA pour le compte de l'Afrique centrale en janvier à Addis-Abeba, n'a pas fait dans le détail. Sur de nombreux sites, Malabo est parée de charmes extravagants.

 

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