UN TIGRE AUX GRIFFES DE COTON ?

 

El Eh bien qu’il proclame sa tigritude. Nous n’étions pas sur les champs de bataille quand il rugissait contre sa proie avant de la manger. Nous ne l’entendons même pas rugir. En lieu et place, nous sommes tympanisés par des lapins qui ont des cornes qui ruent dans nos textes fondamentaux, et ont fini par les déchirer à force de faire ronron sous la table de magistrats aux ordres de ceux qui crient le plus fort.

Pire, une association villageoise vient de tonner et menacer les fondements de la République en brandissant un statut d’ONG à la face du Président de la transition. Une Coordination régionale n’a pas plus de poids que l’association de mon village pour la lutte contre le vol de bétail, du moins devant la loi républicaine. Alors de quoi je me mêle dans le cours tempétueux d’une élection de tous les périls ? Si les coordinations toutes égales par ailleurs devant la loi peuvent s’exprimer, c’est dans le cadre de leur mandat au sein du CNT. Rien de plus. Les coordinations doivent peser du même poids, chacune doit savoir que la limite de ses droits est sur la ligne de frontière avec les trois autres.

A présent, ce sont les militants, à seulement une semaine de l’élection qui veulent en découdre à coups de poings. Dérives qui sont encouragées par le traitement que l’Alliance fait du protocole qu’elle vient de froisser sitôt signé. Le tribunal de quartier qui vient de mettre un organe qui devrait jouir d’une immunité de fait n’a fait que creuser la déliquescence d’une fin de transition de toutes les démissions, faisant le lit d’une amorce de félonie. Sinon, comment admettre une fraction de seconde une décision de justice subalterne qui malmène l’autorité de la chose jugée par la plus haute instance juridique de la nation, à savoir la Cour suprême ? Certes la cour suprême ne dit que le droit. Mais une fois le droit dit, aucune autre cour de la République ne saurait être qualifiée pour statuer sur un objet visé par le droit dit par elle, d’autant que la décision de l’instance inférieure va en sens contraire. Il n’est pas besoin d’être agrégé de droit pour dire que le Président de la Transition devrait, en tant que garant transitoire non seulement de la transition mais de l’ordre républicain, il n’est pas besoin de faire descendre le peuple dans la rue pour faire arrêter la chienlit de ceux qui croient qu’il suffit de crier plus fort que les autres pour faire la loi dans la jungle.

A moins que les tigres aient des dents de coton.

Saïdou Nour Bokoum

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