UNION POUR UNE OPPOSITION NATIONALE
- Par Administrateur ANG
- Le 08/01/2011 à 20:05
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Une logue transition vient de s’achever, en passant par deux républiques et un régime militaire qui fut aussi ruineux que les deux précédents systèmes de gouvernance qui ont maintenu la nation en gestation depuis cinquante deux ans dans un état fœtal pourrissant.
Une troisième république est en train de se mettre en place avec un président élu. L’essentiel des institutions est mis en place, en attendant de nouvelles élections pour une nouvelle assemblée nationale qui mettra définitivement un terme à la transition, avec le remerciement du Conseil national de Transition (CNT). Le président voudra une forte majorité présidentielle, au moins qualifiée pour faire passer l’essentiel de son programme. Il est souhaitable et nécessaire qu’il y ait en face, une forte opposition pour l’obliger à réaliser le changement tel que le peuple debout de Janvier et février 2007 l’avait voulu. Le peuple n’a pas besoin de programme. Il n’est d’ailleurs pas dans sa vocation d’en élaborer un. Le peuple veut manger à sa faim, se soigner, pouvoir élever ses enfants et les voir accéder à une formation susceptible de leur assurer une maîtrise professionnelle, pour qu’à leur tour, ils puissent fonder un foyer. Cependant manger, se soigner, faire des enfants, autant de besoins biologiques, ne sauraient être dignes d’une vie pleinement humaine. La nature ne devient humaine que dans un cadre d’épanouissement digne des possibilités scientifiques, technologiques et culturelles du 21è siècle. D’abord l’accès à l’eau potable, à l’électricité et autres besoins sociaux primaires banals dans cette société dite d’abondance du village planétaire. Autant de conditions de possibilités nécessaires comme un droit, celui qui permet à tout citoyen l’épanouissement de toutes ses facultés d’expression culturelle : créer et jouir des créations de ses semblables. La Guinée sera plus prospère de ses richesses humaines que des potentialités de son sol et de son sous-sol. De Djakarta à Shimane au Japon, De Sidney en Australie, à Los Angeles en passant par Beijing, de Dublin à Paris, Luanda, en passant par Bouaké en Côte d’Ivoire, le Guinéen est une terre en friche, un bassin où se sont déversées des eaux ayant charrié les terres limoneuses de tous les savoirs, de toutes les cultures. Chaque Guinéen est un universel riche de toutes les singularités de cette planète pour le moment unique dans notre galaxie. La longue transition qui globalement n’a « bâti » qu’un cimetière de suppliciés dont les meilleurs de ses fils, d’espoirs mort-nés, de projets détournés par un Etat patrimonial mal géré au sommet par un Patronyme entouré d’une camarilla qui fait honte à la noble fonction griotique de nos antiques empires, cette transition n’a perduré dans l’incurie, l’impunité et la médiocrité de ceux qui l’ont conduite à cette impasse du changement social, qu'à la faveur de petites démissions et aux détours calamiteux d’une grave crise de leadership. Une conférence nationale, premier virage obligé pour aborder l'Etat de droit Pour sortir de cette impasse qui semble être encore notre horizon indépassé par la récente présidentielle, une Conférence – et non une pseudo commission – nationale est le premier virage obligé, qui fera l’audit des comptes et des hommes des républiques antérieures. Cette conférence nationale, comme je l’ai maintes fois écrit avec d’autres, n’est pas dans mon esprit, conçue comme un tribunal pour faire pendre certains. Elle doit identifier les crimes de sang et les crimes économiques, et dans la mesure du possible, leurs auteurs, afin de diagnostiquer cette tumeur maligne à défaut de quoi, toute politique nationale sera vaine, vu l’état décousu, effiloché de ce vouloir vivre en commun particulièrement mis à mal pendant et après les dernières élections. Aussi, je propose dès maintenant, pour une réflexion sans frontières, la définition des prémisses d’une vaste union pour une nouvelle république, dont la voie (ou voix) sera une vaste et forte opposition nationale à structure et composition véritablement transversales, transethniques (1). L’alliance Cellou Dalein président (CDDP) doit à présent se reconfigurer en vue de bâtir une Opposition majoritaire, non pas pour s’opposer sans discernement à toute action ou proposition du gouvernement, mais pour remettre sur les pieds l’acteur principal du changement social qui marche actuellement sur la tête, après avoir été roulé dans la farine. Avant, il faudra mettre fin à la crise de leadership qui remonte à l’année 1995, en commençant par la redéfinition d’une communication et d’une stratégie politique qui nous fassent oublier les « vouvouzela », mamayas et autres rallyes qui rappellent les premières guerres de l’humanité pas encore humaine : des singes qui s’affrontent à coups de cris. Le vainqueur étant démocratiquement reconnu comme celui qui aura conduit l’armée des primates les plus bruyants. (2) Wa Salam, Saïdou Nour Bokoum Note (1) ethnie : je voulais absolument bannir ce vocable de mon propos, mais.. (2) voir la célèbre scène d’ouverture du chef-ouvre de Stanley Kubrik : 2001 : Odyssée de l’Espace NB : Union pour une opposition nationale, n'est évidemment pas un parti.
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