Vers un nouveau report du second tour de la l'élection présidentielle ?

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Selon le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, interrogé par l’AFP, l’hypothèse d’un report d’une semaine du second tour de l’élection présidentielle, toujours prévu le 24 octobre, serait envisagée. Mais les principaux intéressés, les candidats Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, ne se sont pas exprimés sur la question.

La Guinée se dirige-t-elle vers un troisième report du second tour de l’élection présidentielle ? À en croire le ministre français des Affaires étrangères, qui s’est exprimé sur le sujet mercredi en marge d'une réunion ministérielle destinée à préparer le 13e sommet de la Francophonie (qui doit avoir lieu à Montreux, en Suisse, ce week-end), cette hypothèse est sérieusement envisagée.

« Les protagonistes, le président [de l'Organisation internationale de la Francophonie, NDLR] Abdou Diouf, et moi-même, nous pensons que non plus le 24 mais le 31, il doit y avoir des élections en Guinée suffisamment calmes et transparentes », a déclaré Bernard Kouchner à l'AFP. Avant d’ajouter qu’il serait favorable à un report d’une semaine, si les candidats Cellou Dalein Diallo de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et Alpha Condé du rassemblement du peuple de Guinée (RPG), étaient d'accord.

Report « pour raisons techniques »

« Nous l'espérons, en tous les cas, nous nous y attelons et la Francophonie dans ce dernier point mais aussi ailleurs a joué un rôle tout à fait précis et important », a-t-il indiqué. Le ministre est allé dans le même sens sur TV5. À la question de savoir si un report était programmé, il a répondu : « oui, de huit jours, mais pour des raisons techniques. Si c'est accepté par les deux candidats c'est formidable ».

« Compte tenu des blocages de ces dernières semaines, la tenue du scrutin le 24 paraît difficile et sera probablement reporté d'une semaine », a ensuite indiqué une source bien informée à l'OIF, impliquée dans l'accompagnement du processus électoral.

Le problème est que les appareils politiques des deux candidats se sont pour l'instant bien gardés de s’exprimer sur la question. « Nous sommes prêts pour le vote de dimanche », a déclaré mercredi Amadou Oury Bâ, vice-président de l’UFDG. Même son de cloches du côté du candidat Alpha Condé. « Nous souhaitons bel et bien que cette élection se tienne comme prévu dimanche », a affirmé François Lonsény Fall, un des leaders de l'Alliance arc-en-ciel qui soutient le candidat du RPG.

Selon Hugo Sada, délégué de l'OIF pour la paix, la démocratie et les droits de l'homme, une réunion entre le président de la Ceni et les deux vices-présidents ainsi que les deux candidats était prévue mercredi soir à Conakry pour étudier « la faisabilité » des élections à la date prévue.

Apaisement à Conakry

En attendant que les candidats se concertent sur la question du report et lui trouvent une réponse consensuelle,  l'apaisement était perceptible à Conakry. Après deux jours de violences, lundi et mardi, au cours desquels la police a tiré à balles réelles sur des militants de l’UFDG, faisant au moins deux morts et 29 blessés parmi ces derniers, une solution de compromis a été trouvée pour la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

L’ancien président de l’institution Louncény Camara a été rétrogradé mardi au poste de vice-président, où il a rejoint Aminata Mame Camara, elle-même ex-présidente de la Ceni, et a été remplacé par le général Malien Siaka Toumani Sangaré. Qui a désormais la lourde tâche d’organiser le dernier tour de la présidentielle. (Avec AFP)

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