Créer un site internet

Vices trop visibles : Est-ce bien raisonnable de voter avant le 31 octobre 2010 ?

 

Les Guinéens semblent sur le point de tomber dans un piège électoral; en réalité c’est plutôt la machine à frauder qui les prend en otage. Chacun veut maintenant tellement voter pour en finir avec cette interminable transition! C’est cette lassitude sciemment entretenue qu’exploite l’«Arc» de Condé. C’est un danger à éviter.

Dans un climat d’intimidation et de violence (militants tués, sympathisants blessés, femmes violées, concessions saccagées, résidents insultés), Sékouba Konaté, Président illégal par intérim et par intérêts,  a pris un décret sanguinolent sur fond de félonie (pourquoi récupérer celui qui est récusé par ses pairs ?) en nommant le Général malien Siaka T. Sangaré à la tête de la CENI, faisant de cette institution une Confusion Electorale Nationale et Interrégionale.

Nous voulons voter à tout prix mais ne votons pas à n’importe quel prix. On nous a fait attendre 4 mois pour le second tour, pourquoi ne pas supporter une semaine supplémentaire, dans l’espoir qu’elle sera la dernière ? Le 31 octobre 2010 serait plus approprié pour élire le nouveau Président et dissoudre cette CENI tant discréditée. Ne confondons pas vitesse et précipitation ! Il faut faire en sorte que celui qui gagne la Présidentielle reçoive effectivement la Présidence.

Je souhaite qu’on mette à profit les quelques jours à venir pour vérifier sérieusement les listes électorales! En effet, de fausses listes seraient déjà en circulation et des bulletins électoraux truqués auraient été héliportés dans des circonscriptions bien prédéterminées (ce qui ne pourrait se faire à l’insu de Sékouba qui marche à côté de l’histoire). On ne veut pas d’un Président élu mais d’un Président «préfabriqué» ! C’est à croire que des artisans veulent brûler un pays peu industrialisé en fabriquant des fraudes à une échelle industrielle.

Je connais très bien la tactique rodée d’Alpha. Il ne donne son accord que lorsqu’il est prêt et il n’est prêt que lorsqu’on lui dit que tout est prêt pour lui. Sa conception de la démocratie est bien particulière : ne participer à une élection qu’en étant assuré de la gagner !

Pendant ce temps, le civil Cellou est cerné par un nombre étonnamment élevé d’officiers généraux au chevet de notre pays : Sékouba Konaté de Guinée, Ali Traoré du Burkina Faso, Lamine Cissé du Sénégal, Siaka T. Sangaré du Mali. J’observe que le candidat Condé s’accommode de tous ces noms aux finales identiques et qui ne lui sont pas ethniquement hostiles. Il y a quand même des coïncidences troublantes. Pourquoi le Burkina ne nous a-t-il pas envoyé de Sawadogo ou de Yaméogo? L’armée sénégalaise n’a-t-elle pas d’officiers Diop, Sy ou Gaye ? Pourquoi le Mali ne nous a-t-il pas proposé un Diagouraga, un Sow ou un Niakaté ?

Qu’aurait été l’attitude de l’«Arc» si Compaoré avait désigné pour le représenter en Guinée un Diallo et si le Président ATT nous avait envoyé un Bâ ou un Ly ? On sait que certains patronymes, historiquement peulhs, se sont tellement écartés de la « foula phonie » qu’ils ne sonnent même plus peulh. Sous Sékou Touré, un des plus méchants parmi les « foulaphobes » n’était-il pas le redoutable Moussa Diakité qui était prêt à tout pour donner à son chef des gages de fidélité? Est-ce un hasard que la mémoire de Toumany Sangaré soit autant défendue par des nostalgiques du PDG ? On n’est moins d’une ethnie par sa naissance que par sa culture et, notamment, par sa langue.

A priori, je n’ai rien contre le choix du Général Siaka bien qu’il ne fasse pas l’unanimité dans son propre pays en matière de transparence électorale. Un Finlandais aurait été plus rassurant. Cependant, je lui conseillerais le fameux principe de précaution : éviter toute rencontre avant le second tour avec un certain Kouyaté, ancien de la Francophonie. Autrement, certains pourraient à juste titre évoquer une action concertée d’une « Organisation Interrégionale de Bambara phonie » !

Pour terminer, une perle du Net portant sur une tricherie de la primature.

Le PM Jean-Marie Doré aurait réussi, par le truchement d’une amie béninoise, à faire sortir par l’aéroport de Conakry, 1 million de dollars moyennant un bakchich de 300 000 de la même monnaie aux douaniers ! Payer un tel pot-de-vin sans être en état d’ébriété prouve bien que cet argent dans une mallette n’est pas gagné à la sueur du front de notre bien-aimé PM qui prépare fébrilement, comme d’autres, une retraite peut-être dorée mais mal méritée.

 

Je vous salue !

 

Ibrahima Kylé Diallo

Responsable du site www.kylediallo.info

Mon contact : kylediallo@gmail.com

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire

 
×