Virus Ebola : l’épidémie est hors de contrôle

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C’est une déclaration qui sonne comme un appel au secours et qui en dit long sur la situation que connaît actuellement une partie de l’Afrique de l’Ouest, notamment les pays concernés par la propagation du virus. Guinée, Sierra Léone et Liberia sont directement visés par les déclarations de Médecins sans frontières. 

L’organisation considère que l’épidémie d’Ebola est désormais devenue incontrôlable. Plus d’une soixantaine de foyers actifs ont été recensés et selon l’ONG, à ce rythme là, d’autres zones pourraient être atteintes dans les prochains jours ou les prochaines semaines.

Le bilan est très lourd depuis le début de l’année pour les pays concernés et l’on estime qu’au moins 337 personnes ont été touchées et qu’au total plus de 400 cas suspects ont été détectés. La Guinée à elle seule a enregistré la plupart des décès imputés à l’épidémie de fièvre hémorragique selon l’Organisation mondiale pour la santé. Pour le gouvernement de Guinée en revanche, hors de question de valider ce bilan qui selon lui est beaucoup moins élevé. Pendant que les autorités tentent de minimiser la gravité de la situation par des opérations de communication, l’épidémie n’a pas dit son dernier mot. Contrairement à ce que la plupart des spécialistes pensaient, le virus Ebola a repris de la vigueur puisque de nouveaux cas ont été signalés ces derniers jours. Alors que fin avril, le chef de l’Etat guinéen annonçait une situation maitrisée, il semble que le temps ne lui a pas donné raison.

Cette résurgence du nombre de cas inquiète les ONG présentes sur place qui considèrent que l’épidémie est loin d’être vaincue et qu’elle peut prendre une ampleur signifiante à tous moments. D’après Médecins sans frontières, qui tient à rassurer les populations, « l’Ebola est une maladie qui fait peur et qui est perçue comme mystérieuse. On peut cependant en guérir ». Depuis le début de l’épidémie, près d’une trentaine de patients pris en charge auraient ainsi été guéris en Guinée.

La problématique de la propagation

Depuis que l’alerte a été lancée, il y a plusieurs mois, un certain nombre de dispositifs ont été mis en place mais ils se heurtent à plusieurs problématiques. Tout d’abord le virus a un délai d’incubation qui varie entre 2 et 21 jours ce qui complique la tâche concernant l’isolement des malades. Pendant toute la période d’incubation les personnes concernées sont porteuses du virus et très contagieuses. Il suffit alors d’un contact proche avec quelqu’un d’autre pour que cette personne soit contaminée. De plus le virus Ebola n’est pas le seul à provoquer des symptômes de fièvre hémorragique et souvent le diagnostic ne tend pas immédiatement à pointer du doigt le virus si mortel.

Autre obstacle de taille souligné par les équipes de Médecins sans frontières, c’est le manque de moyens disponibles sur place. Les échantillons prélevés sur des malades qui sont soupçonnés d’avoir contracté Ebola doivent la plupart du temps être envoyés à l’étranger pour analyses, ce qui retarde considérablement le délai du diagnostic et par la même peut conduire à la propagation plus importante du virus.

Apparu il y a presque 40 ans en République démocratique du Congo, à l’époque Zaïre, Ebola a fait presque 2.000 morts durant les différentes épidémies, principalement en Afrique centrale. Ce sont la plupart du temps les chauves-souris qui sont vecteurs de la maladie mais pour le moment on ignore toujours le schéma exact de la transmission et si ces animaux sont plus dangereux que d’autres concernant la propagation. Si le nombre d’études concernant le virus est très nombreux, des difficultés persistent.
Avec près de 90% de mortalité, le virus Ebola est considéré comme une menace majeure pour la zone africaine concernée mais également pour les autres pays. Voyageant facilement et se transmettant rapidement, la fièvre hémorragique pourrait se répandre au delà de l’Afrique de l’Ouest.

Louise Diallo

Source: Afrique Inside

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