Alpha Condé sur RFI, nouvelles contre-vérités

Dans un entretien sur RFI le 21 Juin 2011, Alpha Condé répond aux questions du rédacteur en chef de la radio Christophe Boisbouvier. Une nouvelle fois, son interview est truffée de contre-vérités, que je me propose de mettre en évidence ici.

Les contre-vérités sur la politique minière et les finances publiques

 

« La réforme prioritaire est celle du Code minier (qui n'est toujours pas fini d'être rédigée), ce qui nous a amenés à négocier avec Rio Tinto ». J'ignorais qu'un bout de papier virtuel pouvait entrainer des engagements pour l'État (alors que la Constitution, qui elle est bien réelle, est considérée comme quantité négligeable par le président du RPG).

 

Alpha Condé ment éhontément : tous ceux qui ont examiné l'affaire de Rio Tinto, savent que les 700 millions de $ représentent une avance sur les taxes et impôts futurs de la société (elle n'en paiera donc pas pendant longtemps), et non une pénalité pour les années passées. On sait par ailleurs, que cela n'a rien coûté à Rio Tinto puisque cette somme représente 50% de ce que la société a obtenu (sans rien faire) de la société chinoise Chalco.

 

On attend donc avec impatience la renégociation avec les autres sociétés.

 

« La Banque centrale n'avait même pas 15 jours d'importation ». Il y avait donc plus que les 400$ annoncés la dernière fois. Pourquoi garder Kerfalla Yansané alors ? Pourquoi nommer quelqu'un qui a reconnu avoir piqué dans la caisse, alors qu'Alpha Condé s'est fait élire, comme étant un incorruptible.

 

« Les 700 millions de $ sont hors budget, parce qu'ils sont arrivés après le budget ». On rappelle qu'Alpha Condé dit être professeur de droit, dont l'enseignement des finances publiques fait partie intégrante.

 

 

Les contre-vérités sur l'armée

 

A t-on élu un régime civil ?

 

Dans ce cas, en quoi est-ce un miracle que les militaires soient rentrés dans les casernes ?

 

Qui a dit que cela avait supprimé l'impunité ?

 

Tous les jours des comptes-rendus d'exactions, d'agressions, d'arrestations arbitraires, voire de meurtres (le dernier en date concerne Mamadou Alpha Diallo, DG des Statistiques) sont

relatés.

 

On ne peut pas jeter de pierre sur les voitures, mais on peut tuer impunément au pays d'Alpha Condé.

 

 

Les contre-vérités sur les élections

« Il y a eu beaucoup de double recensement, des enfants de 14 ans qui ont voté etc… Et ensuite, l’étape alphanumérique n’a pas pu être utilisée... Aujourd’hui, nous allons donner la carte d’électeur en même temps que la carte d’identité. Mais je ne vois pas en quoi recenser la population peut-être gênant ? On ne va pas aller chercher des Guinéens sur la planète Mars, donc il s’agit de donner la chance aux paysans qui n’avaient pas pu être recensés ». En revanche les Guinéens sur la planète Terre, mais hors de Guinée ne seront pas recensés ?

 

« Il y a 110 partis qui sont d’accord, qui ont approuvé le recensement. Et en quoi un recensement peut amener la fraude ? »

 

Quand bien même il y aurait 5000 partis, si un seul est contre et qu'il représente 60%, en démocratie (mais la Guinée ne l'est pas, en voilà une preuve supplémentaire), seule la loi du nombre (en % de voix) compte.

 

Alpha Condé avoue qu'il n'a jamais eu accès à la liste électorale. Je ne comprend pas sa réponse volontairement ambigüe. C'est qui NOUS, de nous n'avons pas la liste. Comment la présidentielle a t-elle été organisée, s'il n'existait pas de liste électorale. Suggère t-il qu'il n'a pas été élu ?

 

« Le Ministre a convoqué tout le monde ». Qui est le Ministre qui n'a AUCUN pouvoir en matière d'élections. A quel titre convoque t-il ?

 

Alpha Condé n'est pas le président de tous les Guinéens (il ne l'est que formellement), car il se comporte toujours comme le président du RPG, qu'il continue par ailleurs d'être. D'ailleurs, il confond dialoguer avec quelqu'un, et travailler avec quelqu'un. Alpha Condé n'est le patron que de son administration au sens large. En aucun cas, il n'est le supérieur hiérarchique de tout citoyen guinéen. Ce n'est pas parce que Cellou Dalein Diallo refuse de travailler avec lui (on ne travaille d'ailleurs pas avec AC, mais sous son autorité), que le dialogue ne doit pas s'instaurer entre un PRG et ses concitoyens. On voit bien qu'Alpha Condé ne sait pas faire la différence entre ces notions, ce qui montre bien qu'il porte mal le costume de PRG.

 

« Ma porte est ouverte ». En France par exemple au Moyen-Âge, on venait baiser les pieds du Roi Louis IX. Suggérer que sa porte est ouverte, laisse entendre que les citoyens doivent venir quémander qui un service, qui un poste, qui de l'argent... et qu'Alpha Condé sera ou pas magnanime. Décidément il n'a rien compris de sa fonction au XXIème siècle. Un PRG est un animateur au service des ses concitoyens, il doit aller au devant d'eux, prendre des initiatives, et ne pas attendre qu'on vienne lui lécher les bottes.

 

« Il y a un État parce que les véhicules non imatriculés sont désormais mis en fourrière ».

Sans commentaires.

 

 

En conclusion

 

Le PRG a légèrement progressé, puisque désormais il contrôle l'arrivée au travail de

ses ministres. On finit par espérer, que la prochaine étape, consistera à contrôler, non pas s'ils sont au travail, mais s'ils travaillent réellement.

 

 

 

Gandhi, citoyen guinéen

 

« Dans tout État libre, chaque citoyen est une sentinelle de la liberté qui doit crier, au

moindre bruit, à la moindre apparence du danger qui la menace ». (Robespierre, Discours

sur la liberté de la presse, Mai 1791).

 

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