Brouilles diplomatiques entre Conakry et Abidjan au sujet d’un différend frontalier

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Il est apparemment loin le temps où le Président Alpha Condé disait de son homologue ivoirien Alhassane Ouattara, qu’il est son conseiller économique et que lui-même Alpha, est le conseiller politique de ce dernier. En effet, depuis environ deux semaines, un différend frontalier oppose les deux voisins au sujet du village de Kpéaba, ce depuis le vendredi 8 février 2013, quand un important détachement des forces armées guinéennes s’est emparé de cette localité. Depuis, des incidents auraient même opposé des soldats guinéens aux populations locales.

Faut-il rappeler que cette incursion de l’armée guinéenne, en territoire ivoirien est la résultante d’un vieux litige frontalier qui oppose les deux pays. La Guinée revendique son appartenance sur cette terre, malgré un tracé de frontière qui attribue à la Côte d’Ivoire cette enclave qui couvre le village de Kpéaba.

Mais comme on pouvait s’y attendre, la réaction des autorités ivoiriennes ne s’est pas fait attendre et le président Alhassane Ouattara a lors du dernier conseil des ministres, tenu le 20 février, exigé "le retrait des militaires guinéens de la zone" de Kpéaba, objet de litige frontalier vieux de cinquante ans. Par la voix du porte-parole de son gouvernement, Alassane Ouattara a regretté que les autorités guinéennes privilégient la méthode forte à la place de la diplomatie pour résoudre le différend frontalier.

C’est ainsi que le gouvernement ivoirien a rendu public un communiqué dans lequel il réclame :« le retrait des troupes de cette localité d’accord partie», «la réunion en urgence de la Commission mixte ivoiro-guinéenne comprenant notamment les représentants des Ministères chargés de la Défense, des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de l’Intégration africaine, ainsi que la reprise des travaux de bornage de la frontière ivoiro-guinéenne ».

Pour calmer le jeu, le gouvernement guinéen par la voix du ministre des Affaires étrangères François Louncény Fall, a fait un communiqué dans lequel il qualifie de rumeurs non fondées, les informations reléguées par la presse à ce sujet.

Dans ce même communiqué rendu public le 20 février, François Louncény Fall réitère la volonté du gouvernement guinéen de préserver le climat de confiance réciproque et d’entente mutuelle régissant les relations amicales et fraternelles entre la Côte d’Ivoire et la Guinée.

Dans le souci de procéder à un règlement pacifique de ce différend, les deux parties, après concertation ont finalement décidé de ce qui suit:

-      la production par chaque partie d’un communiqué pour appeler à l’apaisement;

-      le retrait des troupes de cette localité d’accord partie;

-      la réunion en urgence de la Commission mixte ivoiro-guinéenne comprenant notamment les représentants des Ministères chargés de la Défense, des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de l’Intégration africaine;

-      la reprise des travaux de bornage de la frontière ivoiro-guinéenne.

C’est donc dans ce cadre, que l'on apprend de sources diplomatiques, que le ministre guinéen des Affaires étrangères François Louncény Fall, conduira une délégation à Abidjan dimanche pour traiter le dossier relatif à ce différend frontalier qui oppose les deux Etats  au sujet de cette localité de Gbeyaba.

Synthèse: BAYO Abidine

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