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«Condélatrie» : de la haine à la peine

Comment qualifier le régime qu’instaure AC en Guinée? De la démocratie ? Non ! En Guinée le pouvoir n’est pas celui du peuple mais d’un clan, n’est pas exercé par le peuple mais par une clique et n’est pas pour le peuple mais au service de copains et de coquins. Une « démocrature » ? Vraisemblablement car le système autocratique hideux qui se construit sous nos yeux se donne, par les médias qu’il contrôle, un faciès de démocratie. Une dictature, alors ? Rampante au départ, elle est devenue grimpante.

La façon de diriger d’AC est tellement particulière qu’elle mérite une dénomination spécifique : la «condélatrie» dont l’incompétence et l’ethnocentrisme constituent le fondement.

 

1°) l’incompétence, vice cardinal d’AC

 

AC n’a de compétence qu’au sens juridique du terme. Manquant de légitimité mais étant, de facto, chef de tout, « El âge » Condé (73 ans, hors taxes) a pour attribution l’exercice de la fonction de Président de la République. Sa lecture de la constitution est simple : le chef de l’Etat détient la totalité du pouvoir, toute autre personne n’étant qu’un collabo n’ayant le droit que d’exécuter ses ordres. AC ne sait même pas qu’il piétine la constitution qu’il assimile à un décret.

 

Quant à la compétence au sens courant, c’est-à-dire la connaissance approfondie dans un domaine particulier, AC, qui ne peut plus se prévaloir d’une virginité en matière de gestion, nous administre la preuve qu’il est en dessous de tout. Les Guinéens voient au quotidien comment leur « Président démocratiquement élu » conduit les affaires de l’Etat. Une catastrophe ! Depuis qu’il s’est emparé du pouvoir, AC tâtonne encore pour compléter son gouvernement, véritable concentré d’incompétents.

 

Quand on a longtemps été aventurier, on sait prendre son temps. A chaque fois qu’un problème se pose à lui et qu’il ne peut le résoudre, AC nomme un conseiller. Comme il y a toujours des problèmes et aucune solution, nous voyons une augmentation exponentielle des conseillers qui ne savent même pas quoi lui conseiller.

 

Ne compliquons pas ce qui est déjà artificiellement complexe. Un bon conseiller est celui qui donne des conseils en vue d’inspirer une conduite pour mener de bonnes actions ; un homme bien conseillé est celui qui en reçoit et en fait un bon usage. Le problème d’AC est qu’étant seul à solliciter une infinité de conseillers dont certains ont rang de ministre (autre aspect de la loufoquerie propre à la Guinée), son cerveau est vite saturé. Notre « PDE » est le seul à qui la nuit ne porte pas conseil. Dès qu’il se réveille, il fait une nouvelle bêtise et continue à recycler les pourris de l’Administration guinéenne. Pourtant il n’est pas écolo !

 

AC, comme un vieil enfant, est accro aux conseillers. Tous spéciaux, ce qui n’a pas de sens. Quand l’ordinaire devient-il spécial ? A mon sens, la spécificité des conseillers (ou conseilleurs) est qu’ils n’ont aucune spécialité. Ils sont spatiaux  dans la mesure où, par leurs effectifs, il occupent beaucoup d’espace, ce qui les rend spécieux, c’est-à-dire sans valeur car destinés à nous induire en erreur. Pour l’instant, ils profitent au maximum de la boustifaille instaurée en « condélatrie » avant d’être « libérés des obligations législatives ».

 

Il faut donc chasser AC du pouvoir car il se sert de sa position pour répandre sa nuisance. Pourquoi accepter qu’un incapable termine un mandat volé ?

 

Cependant, il y a pire que l’incompétence. C’est l’ethnocentrisme qui se décline en Guinée sous une forme particulière des plus abjectes : l’« antifoulanisme » primaire d’AC. Encore et encore la récurrente victimisation, vocifèreront certains. Faut-il rester immobile quand on est la cible d’un tueur ?

 

2°) l’ethnocentrisme, axe principal d’AC

 

L’ethnocentrisme est l’arme de destruction massive de toute nation plurielle en voie de constitution. De ce point de vue, le «donzo AC», ministre de la défense, est surarmé et ses flèches traditionnelles sont unidirectionnelles car pointées sur une cible unique : les Peulhs, passés par métissage séculaire de la race à l’ethnie, physiquement reconnaissables et donc cibles faciles pour des imbéciles !

 

Le racisme peut revêtir des formes aussi variées que détestables. Il y a le racisme de mépris (les Aïnous au Japon et les pygmées en Afrique équatoriale en savent quelque chose), le racisme de condescendance (Lapons en Scandinavie, Amérindiens en Amérique du Nord, etc.) et le racisme de jalousie (Juifs de la diaspora, Bamilékés au Cameroun, Peulhs en Guinée, etc.)

 

En Guinée, les Peulhs ne constituent pas un problème ; ils y sont confrontés en permanence à des problèmes avec le pouvoir suprême, exception faite de la petite accalmie sous le règne du général affairiste Conté. L’ancien Président Sékou Touré était anti-peulh, cruel mais intelligent. Il savait se servir des Peulhs car chaque fois qu’il y avait un problème technique difficile à résoudre, il le confiait à ceux qu’il appelait les féodaux ! Quant à AC qui combine jalousie et mépris (sans condescendance car il est intellectuellement très limité), il est anti-peulh, haineux mais bête. Croit-il possible d’asservir les Peulhs pour servir les siens ? Impossible ! Autant déplacer le Simandou.

 

Un exemple pour illustrer la haine et la jalousie d’AC. Dans le n° 2629 du 29/05/11 (page 9), on parle de «la bouderie d’Alpha» lors de l’investiture du Président ADO de Côte d’Ivoire. AC s’est rendu dans la capitale ivoirienne avec ses bagages de haine contre Cellou et Sydia. Furieux de l’accueil exceptionnel fait à ces hommes d’Etat, AC a boudé le dîner du 20 mai et le déjeuner (alors qu’on est pas au mois de carême !) du lendemain, prétextant une fatigue. Après «Le  Malade imaginaire», la comédie en trois actes de Molière, on a vu «Le Fatigué imaginaire », une grossièreté en un geste du peu imaginatif PAC (Président Alpha Condé ou Pire Autocrate du Continent), probablement plus à l’aise avec un gros bol d’«atiékè» (plat épicé à base de manioc et agrémenté de poisson) qu’avec un couvert de luxe.

 

Il faut donc se débarrasser absolument d’AC, non pas parce qu’il ne sait pas se tenir à table ou tenir un discours intelligible et rassembleur mais parce qu’il est incompétent et ethnocentriste. Pour la survie des Peulhs et la formation d’une nation en Guinée, AC, toujours chef d’un RPG clanique, n’est pas l’homme qu’il faut.

 

« Celui qui parle sème, celui qui écoute récolte », dit-on en Afrique. Les Peulhs sont menacés dans leur existence en tant que communauté par AC. Comme ils sont pratiquement éliminés de la chaîne de commandement de l’armée, pourquoi ne créeraient-ils pas leur propre  brigade d’autodéfense ? Sur les 10 millions de Guinéens, certains estiment que les Peulhs seraient au moins 4 millions. Il suffirait de trouver sur 1 000 Peulhs, 1 seul qui soit vraiment décidé à se battre pour constituer une milice de 4 000 combattants et mettre fin à leur calvaire (vols de leurs biens, viols de leurs femmes, assassinats de leurs enfants, etc.) L’action de cette milice ne serait dirigée contre aucune communauté mais contre un système criminel. Ces combattants pourraient même constituer le noyau d’une véritable armée nationale. Lorsque quelqu’un cherche à vous tuer, tuez-le avant qu’il ne vous tue !

 

Partant du principe qu’une discrimination, même momentanément utile pour certains, est toujours frustrante pour d’autres, les Peulhs ne demandent aucune faveur ; ils revendiquent simplement leurs droits. Une nation ne peut se construire par une division ethnique du travail. Même en Inde les castes se fissurent.

 

Deux de nos illustres aînés avec lesquels j’ai des relations particulières viennent de s’exprimer sur le Net à propos de la difficile émergence de la nation guinéenne : Ansoumane Doré de Dijon et Boubacar Diallo de Washington, intellectuels de très haut niveau. Le premier, Ansoumane Doré, titulaire du Doctorat d’Etat de Sciences Economiques de l’Université de Bourgogne, est un ami. Il s’est donc agi d’un choix. Le second, Boubacar Diallo, Ph.D en Génie Nucléaire de l’Université de Pennsylvanie, Philadelphie, PA (une des 4 universités les plus prestigieuses des Usa) n’est pas pour moi un choix ; il est de ma famille. Ils font partie des « Guinéens émergés », espèce rare au développement très lent, la plupart de ceux qui ont dirigé ou dirigent notre pays et qui auraient dû donner le bon exemple, étant quelquefois éméchés mais toujours immergés dans des ethnies.

 

L’échange courtois et instructif des doyens Doré et Diallo s’est illustré de l’exemple singapourien. Comme les partisans pro Condé semblent maintenant intellectuellement « ménopausés » (je les défie d’écrire quoi que ce soit dans les règles !), un de leurs jeunes s’est invité dans la danse par des commentaires truffés de pourcentages indigestes. Pédagogiquement parlant, quel est l’intérêt d’indiquer la surface de Singapour par rapport à la surface de la Terre sans préciser s’il s’agit ou non des terres émergées de la planète bleue ? Je lui souhaite bien du plaisir pour un calcul similaire concernant les 44 ha que couvre la Cité du Vatican ! Un collier de zéros après la virgule serait difficile pas à porter mais à supporter.

 

Je ne reviens pas sur ce qu’ont dit mon ami Doré et mon frère Boubacar. Un  petit ajout qui est plus un supplément qu’un complément.

 

En effet, mathématiquement parlant, deux grandeurs sont toujours comparables. On peut comparer les Usa même à la Gambie. Pourquoi ne comparerait-on pas Singapour à la Guinée ? Ce n’est pas parce qu’une transposition est impossible que l’inspiration à partir d’un modèle l’est nécessairement. Il y a deux choses que nous pourrions apprendre de Singapour ( en passe de devenir, c’est peut-être la rançon du succès, une des capitales mondiales, après Macao et devant Las Vegas, d’un vice très prisé : le jeu des casino) : la création d’une nation et le développement du capital humain.

 

Les 5 millions de Singapouriens (76% de « Chinois », 14% de « Malais », 8% d’ « Indiens » pour vous épargner de décimal sans intérêt), dans une promiscuité «ethnique» (ils disposent de moins d’espace que la presqu’île du Kaloum), après s’être affrontés dans les années 60, ont construit leur nation : à aucun « Chinois » il n’est demandé de rentrer en Chine, à un « Malaisien » en Malaisie ou à un « Indien » en Inde ! Ils ont misé sur la formation de très haut niveau pour libérer leurs capacités créatrices et prospérer par émulation féconde et non par jalousie stérilisante. Ils ne perdent pas leur temps à lire le Livre Vert de Kadhafi, le livre Rouge de Mao, le tome XIII des Œuvres du camarade Ahmed Sékou Touré, encore moins « L’Afrique Noire… » de René Dumont. Les Singapouriens sont bien partis, eux, et pour rien au monde ils ne reviendront en arrière !

 

Pendant ce temps, en « Condélatrie » se fructifie un capital très inhumain !

 

Pour terminer quelques perles réutilisables du Net :

 

Le 13/09/2010 sur Africa 24, AC reconnaît Boké comme son lieu de naissance mais affirme que la Haute Guinée est la région d’où il vient. Un mépris tacite pour la Basse Guinée. AC soutient que sa mère Saran était soussou. C’est faux : ce prénom n’existait pas chez les Soussous. Serions-nous dans la situation d’un « neveu adoptif » en mal de reconnaissance ? Par ailleurs, en remontant aux origines, serait-ce honteux d’avoir eu un père plus balafré que Tombalbaye ?

 

« C’est notre tour » célèbre formule qu’on veut prêter à Cellou alors qu’elle est du doyen Bah Mamadou, aujourd’hui décédé. « Si ce n’est pas toi, c’est donc ton frère » ? Cellou ne s’est jamais identifié et ne s’est pas laissé identifier comme Peulh. C’est AC qui l’a dépeint comme tel.  Et alors, serait-ce illégitime qu’un Peulh accède à la Présidence de son pays?

 

Affaire DSK/Nafissatou Diallo. Une astrologue avait prédit une année géniale 2011 pour DSK car, selon elle, « depuis 2010, Pluton imprime un grand tournant dans son destin, qui se prolonge sur le printemps 2012 ». N’est-ce pas plutôt une « année génitale » ? Un peu de sperme qui fait déjà couler beaucoup d’encre !

 

Je vous salue !

Ibrahima Kylé DIALLO

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