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Contre-propositions

 

Le Ministère Guinéen de la Santé vient de publier les tarifs des soins en vigueur à compter de ce jour à savoir :

-Césarienne : gratuit

-Accouchement : gratuit

-Echographie ; 40.000 FG

-Consultation Enfant : 10.000 FG

-Consultation Adulte : 15.000 FG

-Hospitalisation sans intervention chirurgicale Enfant : 80.000 FG

-Hospitalisation sans intervention chirurgicale Adulte : 180.000 FG

-Hospitalisation avec intervention chirurgicale Enfant : 340.000 FG

-Hospitalisation avec intervention chirurgicale Adulte : 540.000 FG

-Frais journalier en Chambre Individuel , cabines :30.000 FG

-Examen de Radiographie sans contraste : 40.000 FG

A la lecture de ces chiffres on se demande si notre Ministre de la Santé a consulté son Collègue de la Fonction Publique , les Syndicats des Travailleurs , du Patronat , des Praticiens ( Médecins, Infirmiers ) et surtout des usagers de nos hôpitaux c'est à dire les Malades et ce compte tenu de la modicité des salaires en Guinée. Bref, j'ai toujours défendu dans mes articles concernant la Protection Sociale l'idée d'un préalable à savoir, organiser des Etats Généraux de la Sécurité Sociale au Palais du Peuple avec la participation de tous les USAGERS ( Médecins , Assurés Sociaux etc...) avant toute prise de décision en la matière.

Par ailleurs je soutiens mordicus que ces tarifs sont exorbitants et que la gratuité doit être la régle pour certaines de ces prestations.

En effet s'agissant de la protection sanitaire de la mère et l'enfant il y a lieu de faire la distinction entre les Femmes qui travaillent ( dans le Public ou le Privé ) de celles qui n'exercent aucune activité professionnelle ( Mères au Foyer ).

- Les Femmes exerçant dans la fonction publique : l'Etat doit prendre en charge la totalité des frais liés à l'accouchement : Des premières visites prénatales aux postnatales, et ce jusqu'au 36 ème mois après la naissance de l'enfant.Il convient en conséquence de créer une Mutuelle des Fonctionnaires financée par les cotisations des fonctionnaires prélevées à la source et de celles de l'Etat-Employeur.A noter que j'ai travaillé en vain sur ce thème en 1997 dans le cadre du PNUD et le TOKTEN à Conakry.

- Les Femmes du Secteur Privé : Tous les travailleurs y compris les Femmes cotisent à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale de Guinée. Pourtant cette institution est connue pour ne pas jouer son rôle.Ses dirigeants se contentant de détourner les cotisations des assurés sociaux à des fins personnels.

Cette institution devrait régler les frais médicaux ( mères- enfants- adultes- ayants-droit etc..) en lieu et place des patients et ce, quelle que soit la nature de l'affection contractée ( accouchement, sida, diabète, cancer etc...) par un système dit de tiers payant.

Il ya lieu de noter ici que le mot gratuité n'est pas compris par les profanes.Une explication s'impose.A titre d'exemple, en France les bénéficiaires de la CMU sont exemptés de tout paiement de frais d'hospitalisation ou médicaux. C'est donc la gratuité totale. Cependant ces frais en cause font l'objet d'une facturation adressée soit à la branche SANTE de la Sécurité Sociale ou à l'Etat qui PAYE en lieu et place des patients.

Pour tous ceux qui n'exercent aucune activité professionnelle REMUNEREE, l'Etat doit mettre en place un Fonds d'Action Sanitaire et Sociale financé par des impôts sur les revenus , des sociétés qui devraient mieux payer leurs salariés au lieu de faire des dons , taxes sur les matériels roulants, divers contraventions etc...

Le gouvernement doit inciter et encourager la mise en place de Mutuelles pour les autres catégories professionnelles ( Commerçants, artisans, Avocats, Huissiers de Justice etc..).

Pour éviter des abus et circonscrire le nomadisme de soins un ticket modérateur à charge des patients doit être institué pour responsabiliser les malades et ne pas grever le budget des organismes payeurs.

Je salue cependant cette initiative du Ministre de la Santé, mais il doit cependant revoir sa copie au motif que les salaires de nos travailleurs sont dérisoires et des risques d'impayés sont à prévoir.

Enfin et surtout le règlement des soins doit se faire au Trésor et à la SORTIE des établissements hospitaliers et non à l' ADMISSION sinon tous nos " Docteurs " laisseront à l'abandon donc sans soins nos malades.Tout le monde sait qu'en Guinée il faut d'abord payer avant d'être soigné.

Une possibilité d'esther en justice contre les praticiens qui ne respectent pas le serment d'Hyppocrate doit être prévue et AFFICHER dans tous nos Centres de Santé.

Bonne journée.

 Mohamed Sampil

 

 

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