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Dadis expulsé de Rabat : Chéchia !

Ce n’est pas faire le zouave que de tirer son chapeau, ou plutôt sa chéchia, aux autorités chérifiennes. Les Marocains jouent bien, pas seulement au foot mais aussi en chirurgie et en diplomatie. Sur le plan médical ils ont réussi à maintenir en la vie le capitaine Dadis, « mort » depuis le 3 décembre 2009. Sur le plan diplomatique, ils nous ont montré le sens de la réciprocité.

En effet, Compaoré aurait expédié Dadis, sans accord préalable, vers Rabat. Les Marocains, pris de court, auraient réceptionné le patient pour des raisons humanitaires. Maintenant ce sont ces mêmes Marocains qui renvoient l’ascenseur (oh ! pardon, l’avion) à Compaoré en réexpédiant Dadis non pas vers Kissidougou (cité guinéenne dotée d’un aéroport) mais vers Ouagadougou, ce qui ne semble pas faciliter la tâche au facilitateur de la CEDEAO. Pourtant le Maroc ne manque pas de place mais il a jugé prudent de se débarrasser d’un « objet encombrant » qu’il ne pouvait même pas stoker dans le Sahara occidental.

Il se susurre que Dadis a été furieux (c’est un de ses défauts et même les balles d’un Toumba Diakité n’y peuvent rien) de constater qu’il n’était pas en terre guinéenne où il s’attendait à être accueilli par le traditionnel «  i yi kpali ? ». A Ouaga, le Moré (la langue des Mossis) est certainement plus parlé que le Kpèlèwo, dialecte maternel de Dadis. C’est lâche et ingrat de s’en prendre aux pilotes marocains qui n’ont fait que suivre des consignes.  On  ne peut pas tout avoir. L’ancien chef de junte n’avait-il pas promis d’ôter sa tenue militaire ? C’est fait, dans des conditions indépendantes de sa volonté, puisqu’il a été expulsé en civil au Burkina Faso.  Ses partisans parlent, oh ! Comble de ridicule, d’escale à Ouaga pour remercier Compaoré. Un merci dans la fureur ?

Compte tenu de la nouvelle donne, à savoir le passage surprenant de Dadis de la sécurisante hospitalisation marocaine à la douteuse hospitalité burkinabé, que faut-il faire ? Etre réaliste. C’est-à-dire voir ce qu’il y a de mieux à faire en la circonstance. Dans cette optique, le PM  Komara pourrait, pour une fois, se montrer positif en facilitant la tâche à Sékouba Konaté. Notre actuel PM qui se dit déterminé alors c’est son poste qui sera bientôt terminé serait bien inspiré de remettre sa démission non pas à son ministre de la défense (ce qui serait une première historique, bien qu’en Guinée rien n’est à exclure) mais à Dadis (ou plutôt à ce qu’il en reste) en se rendant directement à Ouaga. Une fois la primature « libérée », la nomination d’un nouveau PM peut s’avérer moins difficile. A la condition de tailler d’abord le costume de PM (attributions, durée, feuille de route, etc.) avant de déterminer qui peut le porter. L’inverse a toujours été néfaste car en Guinée quiconque croit pouvoir occuper n’importe quel poste et n’a d’objectif que de défendre égoïstement son beefsteak. Personne ne refuse une fonction au motif d’incompétence de la remplir.

Faudrait-il un technocrate pour le poste de PM ? J’en doute fort et nous en avons la preuve par Komara, grand techniquement mais nain politiquement. La situation guinéenne est trop complexe pour la confier à un homme carré. Quand tout est mouvant c’est difficile de tracer des figures géométriques. Je suis au regret de constater que la Guinée ne peut pas faire l’économie d’un PM politicien (mais pas politicard) qu’il faudrait étroitement contrôler! Dans un pays en décomposition il faut, en effet, savoir composer et recomposer. Lorsque la route est mauvaise, on doit confier le volant à un routier expérimenté.

Un espoir est né depuis le 3 décembre 2009 : tout se fera désormais sans Dadis, victime du mélange détonnant de la Bible et du Coran  qu’il n’a pas respectés. Son éducation ne montre-t-elle pas que cet universitaire a été victime poly-techniquement d’un machin  du genre « Gamal Abdul Nyerere » ?

Je vous salue.

 

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