Dérive monarchiste d’une république bananière

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AC, qui n’a jamais brillé par sa pensée, a un penchant prononcé pour le pouvoir absolu. A peine hissé à la tête du pays, il prépare déjà sa succession en nommant officiellement son fils comme conseiller à la Présidence. Le motif de cette nomination serait que le fiston parle anglais et pourrait servir de traducteur pour le père dont le niveau linguistique est plus proche du pidgin. De qui se moque-t-on encore ? La Guinée est francophone mais beaucoup de cadres guinéens maîtrisent la langue de Shakespeare.

La réalité est qu’AC veut faire en Guinée ce que Kim Il Sung, G. Eyadema et O. Bongo ont réussi respectivement en Corée du Nord, au Togo et au Gabon. Il veut réussir là où Wade et Kadhafi ont échoué. Rappelons qu’AC se veut le continuateur de Sékou Touré. Ce dernier n’ayant pu imposer Mohamed Touré à la tête du pays, AC va essayer de propulser son propre Mohamed. Prochainement, un fauteuil pour deux Mohamed ?

On ne sait plus quelle est la constitution en vigueur dans notre pays : celle de la République, quotidiennement bafouée, ou celle de Kouroukan Fouga, élaborée de toutes pièces en mars 1998 à Kankan par des « constitutionnalistes »Kouyaté, Touré, Kanté, Condé et autres Kanouté qui, pour magnifier l’époque de Soundiata Keita, au XIII ème siècle, l’ont présentée comme la première« constitution » connue au monde ! Un anachronisme volontaire et délirant par lequel des soi-disant historiens et des griots insultent magistralement l’histoire.

Je note que selon l’article 17 de cette fumeuse «constitution»de Kouroukan Fouga, les mensonges qui ont vécu 40 ans doivent être considérés comme des vérités. Pensez un peu à l’histoire de la Guinée et vous comprendrez beaucoup de choses. Quelle « loi fondamentale » !

L’image de la Guinée est bien ternie en ce moment. Pour s’en rendre compte, il suffit de regarder les émissions quotidiennes de la RTG. Cas unique au monde, on les voit mieux de l’étranger qu’à l’intérieur du pays : les visages sont tristes, les présentateurs sont laids et les programmes à la gloire d’AC. Un véritable culte de la personnalité. On m’a même parlé d’un « Lycée d’Excellence Pr. Alpha Condé » à Conakry. Nous saurons bientôt le taux de réussite au bac de cet établissement qui porte le nom d’un usurpateur de titres.

Par ailleurs, Les Peulhs étant exclus de la communauté nationale par AC, sa RTG (Radio Télé Galvaudée) ne montre qu’exceptionnellement le visage d’un Diallo, d’un Barry, d’un Bah ou d’un Sow ! C’est facile à vérifier, il suffit de suivre les différents JT ! Quelqu’un peut-il prouver le contraire ? Un défi est lancé.

Dans sa folie des grandeurs, AC veut-il œuvrer à la reconstitution d’un «empire» plus mythique que réel ? Pour le moment, les choses ne s’arrangent pas pour l’Etat qui se veut l’héritier de l’empire de Soundiata dont le village qui en fut la capitale, Niani, a d’ailleurs été localisé en Guinée. En effet, la République du Mali est actuellement amputée d’au moins 2/3 de son territoire par une poignée de Touaregs.

ATT, l’ancien président, renversée le 22 mars 2012, vient de trouver asile au Sénégal, pays de l’éphémère Fédération du Mali ! Jamais ce leader déchu n’a mieux porté son nom, ATT signifiant Assisté Tout Tranquille !  Bon tchiep*, chef !

Pendant ce temps, c’estle tandem Diarra/Traoré qui expédie les affaires courantes à Bamako. En effet, Cheik Modibo Diarra, nommé PM le 17/04/2012, va gouverner et Dioncounda Traoré va présider, sous l’œil vigilent du militaire Sanogo qui va surveiller. Un drôle de triumvirat.

On glose beaucoup sur l’intégrité territoriale du Mali. N’oublions pas que cet Etat est, dans sa forme actuelle, une pure création coloniale. L’« empire du Mali »,contrairement à ce que prétendent des historiens« expansionnistes » n’a jamais englobé la totalité de la zone revendiquée par les Touaregs, ni d’ailleurs touché l’Atlantique.

Quoi qu’il en soit le « problème Touareg » ne peut se résoudre que par la négociation. La fanfaronnade des « donzos** » aux gris-gris répugnants, qui promettent d’en finir avec les Touaregs n’a d’écho qu’en deçà des faubourgs de Bamako. C’est plus facile de tuer un lézard ou un agouti que de mettre la main sur un Touareg.

Il a été constaté que les Touaregs sont mieux armés, plus déterminés, plus aguerris que les autres Maliens. De plus, ils se contentent de peu pour leur ration quotidienne: une boulette de sorgho, une poignée de dattes, une tasse de thé et une ou deux gorgées d’eau leur suffisent après une demi-heure de sommeil. Ils n’ont pas besoin d’igname ou de manioc qui ne poussent pas chez eux. Ils préfèrent le thé au tô***. Ce n’est pas pour rien que les Allemands ont donné à un de leurs plus puissants véhiculesVolkswagen le nom « Touareg » !

Donc, les « Bamakois »n’ont pas d’autre solution que de négocier avec les Touaregs. Ces derniers ont déjà gagné car, même s’ils n’ont pas d’Etat internationalement reconnu, ils bénéficieront d’une large autonomie interne et d’un grand poids politique au sein de l’ensemble malien.

Pendant ce temps, AC avec ses grosses bagues et ses lourdes blaguessévit en gone de quartier à Conakry, comme le montrent des vidéos actuellement sur le web. Ce monsieur nous fait honte également dans les conférences internationales avec ses casques d’écoute grotesques rappelant certains mélomanes désoeuvrés des ghettos d’Alabama.


Je vous salue !

*tchiep : repas d’origine sénégalaise à base de riz, de légumes, de poisson ou de viande.

** donzos : chasseurs traditionnels des savanes africaines, plus effrayants qu’efficaces

***tô : plat à base de farine de manioc à avaler avec une sauce de gombo.

Ibrahima Kylé Diallo

Responsable du site www.guineeweb.net

I.Kylé Diallo

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