DES MANOEUVRES POLITICIENNES QUI NOUS EGARENT

 Le combat politique est une lutte de longue haleine, qui requiert un investissement physique, moral et matériel constant, car le champ de bataille est tributaire des enjeux de l’instant présent, qui se nourrissent des expériences du passé, pour déterminer les perspectives d’avenir. En cela, les prises de position des acteurs politiques, par rapport aux sujets d’actualité, déterminent leurs visions singulières, de l’approche de la gestion publique des affaires, dans le cadre de l’exercice du pouvoir. L’action gouvernementale s’inscrit dans cette logique qui voudrait que la quantification du degré d’aboutissement des objectifs assignés dans la détermination des politiques prévisionnelles, serve de base à l’évaluation et l’appréciation analytique des résultats atteints. Pour ce qui est de la situation actuelle en guinée, les avis divergent et reflètent des positions antagonistes, selon qu’on se situe dans le camp pro-gouvernemental ou dans l’opposition, une confrontation passionnelle d’idées, qui met en péril l’objectif de changement et de réconciliation nationale, née de la volonté populaire manifestée lors des soulèvements, qui ont aboutit à la nomination de l’actuel P.M De toute évidence, il y’aura un avant Lansana Kouyaté et un après Lansana Kouyaté et si aujourd’hui, l’on peut noter quelques actes posés ça et là, qui donnent lieu à des controverses, au regard non seulement, de la situation catastrophique héritée du passé, mais aussi de l’ambigüité des méthodes de gestion actuelles, il est à remarquer que jamais dans notre pays, un P.M n’a soulevé autant de débats et de passions. Au fil du temps, on remarque que la présence de M. Lansana Kouyaté à la tête du gouvernement dit de consensus et dont la mise en place avait suscité pas mal d’espoir au sein de la population, soulève aujourd’hui maintes inquiétudes, surtout avec le bras de fer qui l’oppose actuellement au général Conté, dans une sorte de guerre froide, qui se mue de jour en jour, en bataille rangée et à couteaux tirés, entre les différents clans constitués, au gré des intérêts particuliers des uns et des autres. A l’entame de cette confrontation qui a vu le limogeage de Justin Morel Junior, selon la formule consacrée de la réponse du berger à la bergère, le P.M désemparé, avait brandi la menace que constituait la création de la commission d’enquête sur les massacres perpétrés en janvier et février 2007, dont on a cru comprendre la nomination et la prestation de serment des membres. Cet effet d’annonce laissait naturellement croire, à l’application logique d’une des dispositions contenues dans la feuille de route dont il a la conduite et fort malheureusement le constat est que tout cela est tombé dans le tiroir des oubliettes, déjà débordant de promesses fallacieuses, à la mesure de la mégalomanie et de l’ambition démesurée, qui ne trouvent écho, Dieu soit loué, que dans les oreilles de fanatiques profiteurs, qui croient naïvement, à la pérennité d’un système moribond, voué tôt ou tard à l’échec. L’association incompatible de visions disparates à la tête de l’exécutif, prouve que le mariage alors scellé au non du peuple, à travers les accords tripartites, était par la force des choses, celui de la raison, pour une sortie de crise et non celui de l’amour de la patrie, pour une action concertée et conscientisée au bénéfice des administrés, qui deviennent malgré eux, des victimes collatéraux, de ces mesquines querelles de personnes. Les interférences liées aux conflits de compétences sciemment orchestrés et entretenus, dans le dessein inavoué, de brouiller les cartes et focaliser l’attention de l’opinion, sur des questions de non sens qui contribuent à exacerber les rancœurs, ont pour objectif, de fragiliser le camp adverse pour favoriser sa discréditation et son abattage systématique. Dés lors, on est en droit de se poser la question de savoir, à quoi riment ces chamboulements et ces prises de bec, à l’exemple de cette rocambolesque affaire de Mme Chantal COLE, qui vient s’ajouter aux dernières nominations de personnalités hostiles au P.M, comme membres de son gouvernement, dont il n’a plus que de nom, comme coordinateur des actions, toutes choses se situant à n’en point douter, dans une stratégie de positionnement et de rapport de forces, en dénaturant ainsi, l’essence et la philosophie même de la politique, à travers la priorité donnée à la seule conquête de prérogatives personnelles de commandement et de privilèges qui en résultent. L’aveuglement de nos dirigeants, dans cette lutte sans merci de conquête du pouvoir, où tous les coups semblent permis, est favorisé en grande partie, par la manipulation spirituelle des marchands de rêve, auxquels se fient pieusement les arrivistes, qui croient dur comme fer, aux formules incantatoires ésotériques, sensées leurs ouvrir grandement, les portes de l’ascenseur social, au détriment des préoccupations quotidiennes des populations, qui assistent désabusées à l’instrumentalisation de leur misère. Le pain ne saurait être béni, tant que des impies mettront la main à la pâte et présentement, il serait hypocrite de croire un tant soit peu, à l’efficacité d’un gouvernement embourbé dans des dissensions internes et dont les membres peinent à s’asseoir sur la même table, pour conjuguer à l’unissons leurs efforts de redressement économique et social. Le silence ne doit être un oubli en ces instants d’incertitude, au risque de donner la place belle, au laisser-aller de nos dirigeants, qui expriment sans relâche et comme par défit, leur don d’ubiquité, de manière irresponsable et désinvolte, faisant de nous des éternels loosers, qui semblent se plaire à jouer à qui perd, gagne.

BAYO Abidine

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