LA REPUBLIQUE TOURMENTEE

 Cela fait plus d’un an que nos sœurs et frères sont tombés, sous les balles assassines des militaires guinéens et bissau guinéens, pour avoir voulu faire basculer le destin de la mauvaise gouvernance sévissant depuis maintenant un demi-siècle dans notre pays. Bravement ces martyrs ont affronté cette obscurité guinéenne où continuent d’agir des acteurs politiques inspirés par l’autoritarisme de la première république et la cupidité de la deuxième république. Voilà donc venu l’éclairage que l’on attendait depuis un demi-siècle, s’était-on dit au moment de la revendication populaire. Hélas l’obscurité, peu à peu, reprend sa place. Il va falloir à nouveau des guides ; fort malheureusement les espoirs ont fondu, les passions sont nées, le clivage des fils de Guinée s’est actualisé. Où en sommes-nous aujourd’hui ? A la case départ me rétorqueriez vous. Mais non ! Nous ne sommes plus à la case départ. Nous ne savons plus où nous sommes. Nous nous sommes égarés et nous avons emporté notre unité nationale dans cet égarement. Notre brève union, qui naquit dans les épreuves passées, n’a pas eu le temps de se fortifier : Le consensus est apparu et notre union a disparu. . Encore une fois, nous nous sommes perdus et nos ennemis de la mauvaise gouvernance, eux, essaient de se retrouver. Dans le pays, la bataille fait rage entre les nouveaux mauvais gouvernants et les anciens mauvais gouvernants. Ils se disputent les sièges de l’Etat tandis que le peuple continue de se battre farouchement contre la vie chère. Mais, jusqu’à quand dureront le manège des gouvernants et le désespoir de la population ? On continue de patauger dans la boue de la division, du repli sur soi, de la vengeance. Les ethnies se déclarent, l’union nationale continue de périr, le paysage politique devient de plus en plus flou et notre combat ne fait que s’enliser. Dans les conditions actuelles, il serait fictif d’affirmer que les prochaines élections législatives, pressenties par nombre comme solution miracle, seront organisées de façon honnête et sereine. Elles contribueront plutôt à nous éloigner de nos aspirations. On peut dors et déjà affirmer que ces élections seront dépourvues de transparence et la plupart de nos partis politiques, ethniques ou pas, la contesteront. Et encore un brouhaha qui viendra s’ajouter à un autre brouhaha, dans le pays de l’obscurité. L’avenir, source d’espoir pour bon nombre de jeunes guinéens, n’est pas prometteur mais n’empêche que nous devrons nous battre tous ensemble pour retrouver le cap de l’unité nationale. Ces jeunes ne sont pas morts pour rien. Vaut mieux être médiocre dans l’excellence plutôt que d’être talentueux dans la médiocrité. Ils sont morts parce qu’ils ont voulu mettre fin à la médiocrité à laquelle le pays a été soumis depuis l’indépendance. Le comble dans tout ça est que les dirigeants du pays s’apprêtent à célébrer cinquante années de désillusion et de mauvaise gouvernance. En guinée, après la défaite… c’est la fête ! Oeuvrons plutôt, comme le propose beaucoup d’intervenants pour que ce cinquantenaire soit synonyme de remise en question, d’unité nationale véritable, de vérité, de pardon, de démocratie à part entière qui contribuera certainement à enclencher enfin notre devise : Travail, Justice et Solidarité. Pour finir, faisons un voeu, cinquantenaire oblige, à cette deuxième République : Vu qu’elle a été aussi nocive que la première République alors souhaitons qu’elle aie, au maximum, la même longévité que celle-ci. Koumbassa

Alassane koumbassa@gmail.com

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