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Dialogue bloqué entre Alpha Condé et l'opposition

À trois mois de la date prévue pour les élections législatives, l'opposition guinéenne menace à nouveau de manifester dans les rues de Conakry. Selon elle, le pouvoir refuserait de dialoguer - ce que l'entourage d'Alpha Condé dément.

La tension ne semble pas redescendre en Guinée. Le 17 août dernier, le « Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition » qui regroupe plusieurs formations de l'opposition comme l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), de Cellou Dalein Diallo, et l'Union des forces républicaines (UFR), de l'ex-Premier ministre Sidya Touré, remettait au gouvernement un mémorandum sur les prochaines élections législatives, afin que le scrutin se déroule dans un « climat apaisé ». Un geste perçu alors comme une tentative de normalisation avec Alpha Condé. Oui mais voilà : un mois plus tard, alors que le vote a été programmé pour le 29 décembre, le collectif affirme n’avoir eu aucune nouvelles du gouvernement.

 

Face à ce qu’elle considère comme un refus de dialoguer, l'opposition a donc décidé de passer la vitesse supérieure. Lundi 19 septembre, le collectif a publié une déclaration officielle dénonçant l’attitude du gouvernement et exigeant à nouveau la satisfaction de leurs principales revendications : restructuration de la Ceni, audit du fichier électoral ou encore réhabilitation des conseillers municipaux d’opposition. Mais le collectif appelle également tous ses militants « à participer massivement aux manifestations publiques pacifiques à partir du 27 septembre 2011 ». Or le gouverneur de Conakry a récemment interdit toute manifestation à caractère politique dans la capitale.

 

"Apaiser le climat politique"

 

Contacté par téléphone, un proche du président Alpha Condé affirme que le gouvernement est en train d’élaborer une réponse officielle aux accusations de l’opposition. « Elle sera sûrement connue demain [mercredi, NDLR] ou dans les prochains jours », précise-t-il. D’après lui, « le gouvernement a toujours été ouvert au dialogue et fait tout pour apaiser le climat politique et organiser des élections transparentes ».

 

« Le gouvernement tente clairement de frauder aux prochaines élections, répond Moutar Diallo, porte-parole du collectif. (...) Nous tiendrons le pouvoir responsable de tout acte de violence », poursuit-il. Après l’épisode de l’attaque de la résidence d’Alpha Condé, dans la nuit du 18 au 19 juillet, cette nouvelle crispation du débat politique guinéen inquiète. D’autant que le 28 septembre prochain, la Guinée commémorera un anniversaire douloureux : celui des massacres de 2009, quand la junte guinéenne de Moussa Dadis Camara réprimait dans le sang une manifestation de l’opposition. Bilan du drame, selon l’ONU : plus de 150 morts et une centaine de femmes violées.

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