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Ebola : trois traitements expérimentaux autorisés en France, après le rapatriement de l’infirmière contaminée et un essai prévu en Guinée

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La France a autorisé exceptionnellement le recours à trois médicaments expérimentaux étrangers, une opportunité dont bénéficie l’infirmière française de Médecins sans frontières (MSF) contaminée par Ebola au Liberia, prise en charge à l’hôpital militaire de Bégin, près de Paris.

L'’autorisation concerne le ZMapp (USA), l’Avigan (Japon) et le TKM-100802, une des versions de TKM-Ebola (Canada). Aucun de ces traitements n’a encore fait la preuve de leur efficacité chez des malades atteints d’Ebola.

Le ZMapp est un cocktail de trois anticorps « monoclonaux », développé par Mapp Bio (Biopharmaceutical) en partie dérivé du tabac grâce au laboratoire Kentucky BioProcessing (filiale du cigarettier Reynolds) et à l’ingénierie génétique. Il a été administré notamment à deux Américains, dont le Dr Kent Brantly, 33 ans, et la missionnaire Nancy Writebol, 60 ans qui ont tous deux guéri. Un prêtre espagnol de 75 ans et un médecin libérien qui avaient également reçu ce médicament sont en revanche décédés.

Son développement est le fruit d’une collaboration entre Mapp Bio et sa filiale LeafBio, toutes deux basées à San Diego, de Defyrus Inc., un laboratoire canadien de Toronto, ainsi que des gouvernements américain et canadien. « Il ne reste que quelques doses disponibles », dit le professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l’Institut de microbiologie et des maladies infectieuses (IMMI)

L’Avigan ou favipiravir (ou « T-705 »), un antiviral contre la grippe de Toyama Chemical, filiale de FujiFilm, fait partie de ces traitements potentiels. Un porte-parole de Fujifilm a indiqué être en pourparler avec les autorités américaines pour le tester. Par rapport au ZMapp, il présente l’avantage d’avoir été homologué en mars au Japon en tant qu’antiviral contre la grippe.

Son administration sous forme de comprimés peut également faciliter le traitement dans des zones aux infrastructures médicales limitées. Le groupe japonais s’est dit « prêt à répondre aux demandes individuelles (de travailleurs médicaux, NDLR) », et avoir reçu des demandes de l’étranger. Un porte-parole avait assuré en août dernier disposer de « réserves suffisantes pour plus de 20 000 personnes ». « Un essai est prévu en Guinée », relève par ailleurs le Pr Delfraissy. Pour cet essai des doses supérieures à celles prescrites pour la grippe seront utilisées.

— Le TKM-Ebola de la société canadienne Tekmira a fait l’objet pour son développement d’un contrat de 140 millions de dollars du département américain de la Défense. Le TKM-100802 est fabriqué en utilisant le même procédé de fabrication que TKM-Ebola, indique le fabricant selon lequelle cette nouvelle formulation aurait une meilleure efficacité.

Cette société est spécialisée dans la fabrication de petites molécules thérapeutiques, dites « ARN interférents », contre diverses maladies. Pour Ebola, la molécule placée dans des nanoparticules lipidiques bloque à la fois une protéine d’enveloppe du virus et une enzyme (polymérase) nécessaire à sa multiplication.

Le choix de ces trois produits, qui font partie des médicaments expérimentaux retenus par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme pouvant être utilisés sous certaines conditions, résulte en France d’une concertation scientifique.

Source: La Voix du Nord

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