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Fouta : uni ou foutu

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Demain quand les Hal pular s’éveilleront..  Première partie: le Fouta déchiré par..

Ba Mamadou et Siradiou Diallo avaient eu l’intelligence historique d’unir le Fouta, au moins au sommet. En fusionnant leurs deux Partis, l’UNR et le PRP dans une UPR dont le Fondement était très simple. Peut-être en conformité avec une tradition de démocratie  foutanienne, droit d’aînesse oblige, c’est Ba qui inaugura cette convention.

Ba Mamadou devait être le premier Président de ce grand Parti, et serait son premier candidat à la prochaine présidentielle après cette fusion. Etant entendu et convenu, qu’à la présidentielle qui suivrait, que l’UPR l’ait emporté ou non, Ba devait céder la présidence du Parti à Siradiou et en tirer la première conséquence : Siradiou serait le candidat du grand Parti non pas des Peuls, mais du rassemblement des Hal pular dispersés dans des partis dont ils n’étaient que la « partie utile... » (1). Ici, il faut définitivement évacuer l’idée reçue, éculée, qu’un Rassemblement ou un Parti comptant en majorité une entité ethnique quelle qu’elle soit, renvoie à l’ethnostratégie. Cela est encore plus nécessaire dans le cas des Hal pular. Rassembler ce qui est dispersé relève plus de la biomécanique que de la politique. Mais cela est politiquement plus que correcte, c’est légitime, quand cette dispersion est une éjection, une relégation,  voire des liquidations ici et là. Sékou Touré avait fait le lit idéologique du « détail » de« Kankan-Kouroussa-Siguiri ».Si les Hal pular veulent se rassembler, se ré-unir, c’est qu’ils ont pris conscience que « l’existence précède l’essence », comme l’écrit Jean-Paul Sartre, faisant une« application » de la formule marxienne « l’existence sociale détermine la conscience morale(ou sociale selon une autre lecture)».

En effet l’être humain, l’identité humaine, la conscience de soi n’est pas une substance, une chose (encore J-P Sartre). « Toute conscience est conscience de quelque chose »(voir l’Etre et le néant, éd. Gallimard). Bref, l’identité est une relation. Si tu me dénies l’existence, je peux me soumettre, courber l’échine et cirer tes pompes. Mais je peux aussi relever la tête et dire comme à l’UNR de Ba Mamadou :
« Une dent cassée, c’est toute ta mâchoire que je briserai ».
Sartre dirait encore, même dans ma cellule de Boiro, je demeure encore libre..
On ne peut pas tuer la conscience de soi ou ce qu’il appelle  « le pour soi » (l’être pour soi). On peut démolir le Pont des pendus. Et tous les acteurs politiques « majeurs » passent en se bouchant le nez à cause de la poussière. Leur « pour soi » pourri, s’en est allé dans la poussière de ce monument, témoin de la vaine tentative du meurtre collectif du pour soi de toute une nation, en procès d’anéantissement dans le pour autrui, l’Autre qui a tenté de me nier, depuis plus d’un demi-siècle. 
Cet accord entre Siradiou et Ba a été rigoureusement respecté. Après l’échec, rétrospectivement, prévisible, de Ba Mamadou à la présidentielle de 1998, conforme à nos mœurs frauduleuses, vint « le tour »de Siradiou, Ba céda la place, et Siradiou, comme on ne peut qu’aujourd’hui seulement, l’anticiper, fut « triché », comme on dit en Guinée. Il perdit. Naturellement, s’il n’y avait pas eu en Guinée ce qui perdure, la culture de la fraude, les Guinéens auraient eu alors un Président hal pular. Mais j’en suis convaincu, c’eût été un Président de tous les Guinéens, ou presque. Je mets ce petit bémol par honnêteté intellectuelle et parce que je suis soucieux d’un certain réalisme sociologique ; Ba Mamadou ou Siradiou Diallo, même s’ils sont, je l’espère pour eux, au paradis aujourd’hui, n’étaient pas des anges. Et citez-moi un seul pays d’Ifriqiya où le facteur ethnique est nul ? Simplement, quand les Présidents et les acteurs politiques mettront effectivement en pratique le conseil d’Obama, l’Afrique embarquera dans la navette de l’émergence. Avoir des institutions fortes. Nous avons surtout autour de nos Présidents des hommes forts de leurs cauris, fusils de chasse et kalaches.
Donc vint l’épisode des législatives.
Siradiou jugea qu’il ne fallait pas opter pour la politique de la chaise vide. C’est un des traits de la marque déposée de Siradiou : la modération, qu’on avait trop souvent confondue de son vivant avec la mollesse, le laxisme voire la duplicité politique. Avec le temps, on voit les méfaits de la confusion entre vitesse et précipitation. Et il faut rendre à César ce qui appartient à César.
Ba estimait lui, qu’il ne servirait à rien de siéger, le cas échéant, du reste aléatoire, sur des strapontins dans une chambre d’enregistrement et participer même à son corps défendant, aux psalmodies corrompues de la Voix de son Maître, le Père de la nation qui peut donner des diktats à une Assemblée« souveraine ». Rappelons et passons, les démêlés avec Biro, le Président, devenu roseau mais qui n’a pas plié depuis son Perchoir ! Donc Ba fut égal à son tempérament politique.
L’heure est grave, mais voici une anecdote. La bouche de Siradiou, nos oreilles, car nous étions un petit auditoire d’une demi-douzaine à l’écouter. Pendant la phase la plus chaude de la campagne, alors que « Almami Siradiou » devait être « en sommeil »,comme au temps du « mon tour ton tour » des chefs du Fouta, Siradiou nous dit donc:
Je restais derrière Ba, jouant les pompiers et éteignant les feux qu’il allumait pour nous frayer un passage !
L’agriculture sur brûlis a été récemment réhabilitée par les nouveaux agronomes. Mais passons, l’heure est grave. A vos torches, les rats de bibliothèque, je doute que vous trouviez cela dans Google.
Ba a dû respecter le contrat politique. Il est parti, pour se retrouver sans Parti. En créer un nouveau ? La démarche eût été hasardeuse, coûteuse. Je ne parle pas seulement des obstacles administratifs, comme ceux que Pr Sow a du surmonter à coût de centaines de milliers de francs. Il ne connaissait pas la Guinée, lui le brillant sujet qui, presqu’adolescent et major en tout, a déchiré un diplôme devant le colon pour je ne sais quelle injustice ! Son frère vit toujours à Dixinn et je lui souhaite une plus longue vie pour témoigner à propos de cet incorruptible qui finalement n’avait rien à voir en politique politicienne. Même si les grands de la grande FEANF l’appelaient Grand, y compris..Suivez mon regard.
Et vint Bah Oury.
Qui offrit l’UFDG à Ba sur un plateau d’or ? Pas tout à fait. Cela n’existe pas en politique. La bouche de Bah Oury mon oreille. En effet quand je venais à la BICIGUI retirer quelques jetons glissants, il m’invitait dans son bureau au rez-de-chaussée pour tailler une bavette. Un jour il s’ouvrit à moi. Il y avait au moins une condition. J’ignore si cette condition fut dite explicitement au« récipiendaire ».
En substance. Bah Oury offre la présidence de l’UFDG au Doyen Ba, en espérant que ce dernier se ferait fort de convaincre ses pairs de désigner parmi eux ou en dehors des ténors de l’époque, une personnalité de consensus pour conduire une transition, après quoi, comme Konaté, celle-ci ira planter des diabèrès où il voudra ; je dis diabèrè et non igname parce qu’il pensait à Biro. Bah Oury est vivant, il n’est pas loin de Paris (hélas !). Une délégation s’était même rendue à Kourou lui en faire la proposition. Mais je ne peux pas dire que c’était une délégation qui comprenait tous les acteurs « majeurs » de l’opposition radicale. Beaucoup s’en fallait !
Le vieux Sioux accepta ; il eut une objection : il trouvait la période de transition trop longue ! Deux ans de transition, non !
Pourquoi cela ne vit jamais le jour, mystère. Pourtant Pr Sow n’en a pas fait un mystère. Sa lettre ouverte doit se trouver quelque part même dans Google.Il demandait à ses pairs de coopter Biro Diallo comme personnalité de consensus. Il l’a répété, assis au présidium en compagnie de ces mêmes pairs lors d’un meeting, sur invitation du FRAD, CRAC, bof..Il y avait Mansour Kaba, Sidya Touré, Ba Mamadou. La question avait été posée. Tous ont botté en touche, mais Sow a mis le pied dans le plat. Je pourrais être encore plus précis, je le devrais car la crise de leadership était un virus que portaient déjà les meilleurs. Certains sont partis d’autres sont toujours là. Assurant la propagation de la pandémie aux nouveaux venus. Mais je ne dirais pas les passes d’arme entre NVafing et certains ténors du présidium..
C’est ainsi que Ba est arrivé à l’UFDG.
Celle de Cellou à l’UFDG est archi connue. Ba manquait de jetons glissants. Il n’arrivait même pas à trouver le « na songo » familial. Tchoggou mâfè. Je ne puis poursuivre dans nos autres idiomes nationaux. Pourtant j’ai des amis hal soussou et hal kpèlè. Des troncs d’arbre devenus caïmans dans les marigots de la mondialisation. Métro-boulot-dodo. En quête du prix de sauce. Comme l’UFDG. Famélique comme le loup de La fontaine qui n’avait que les os et la peau, tant les chiens faisaient bonne garde. Il voulut cueillir une grappe de raisins. Un carnivore qui veut se hisser à la branche réservée aux herbivores. C’est ce prédateur enragé qui a dû nous filer la vache folle !
Le loup tue, mais il ne sait pas grimper. De guère lasse :
Bof, ces raisins ne sont même pas mûrs !(2)
Bref, le vieux loup, pas celui de La Fontaine, mais Ba, famélique, veule a vendu« son » Parti à des prédateurs.
Ainsi jactent les futurs renards deKankan-Kouroussa-Siguiri
Je fais le grand écart. Deux phrasés, que j’offrirai au meilleur rappeur guinéen.
Cèyyou yâmikè
Bheïdan wââyikè
Quarante quatre pour cent plus treize pour cent égal ?
Dix huit pour cent plus sept pour cent égal ?
Mais vingt cinq pour cent plus zéro pour cent égal ?
Un président démocratiquement élu par la RPGtv
Donc le Fouta est par terre. Malgré ou à cause de l’ouragan. En effet, comme un tsunami, ce phénomène élémentaire (mon cher Watson !), comme « Ajax, une tornade blanche du sol au plafond.. », emporte tout sur son passage.
En principe.
Il aurait dû plusieurs fois emporter, en passant, Sékoumachinya. Non cet ouragan est le symbole de l’impuissance. Certes, puissant, entraînant, c’est comme ce hit qui a séduit des millions d’ados, Ouragan (?) de Stéphanie (?), la dernière du Prince Père, de Monaco.
A suivre..
Wa Salam,
El Hajj Saïdou Nour Bokoum
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El Hajj Saïdou Nour Bokoum

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