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Gouvernement de transition: De l'incapacité des Politiques à l'irresponsabilité de la Société Civile

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Il faut tout de suite dire que par Société Civile, entendez Syndicats y compris !

Il a été dit, il a été écrit et il a toujours été affirmé que nos politiques ont été par le passé, sont de nos jours et seront dans le futur, nettement en dessous des aspirations du peuple. Par conséquent, ils ne seront jamais en mesure de répondre aux attentes de celui-ci.

Pendant près de vingt (20) ans ces politiques ont été incapables de déstabiliser le Général Président, non parce qu’ils n’ont pas eu le soutien populaire, mais tout simplement parce qu’ils n’ont jamais été capables d’avoir une vision non pas personnelle, mais commune pour avancer.

C’est justement cette incapacité de nos politiques à rassembler autour d’une idée commune pour le bien du peuple qui a permis au Général Président Conté de fustiger la fibre ethnique et régionaliste, aidant ainsi nos politiques à se focaliser sur un repli ethnique qui n’est rien d’autre que suicidaire.

Face à cette médiocrité et à cette attitude de gestion de la fibre ethnique et régionaliste, les cadres ont pris de la distance avec aussi, il faut le dire, la peur de sanctions d’une administration totalement acquise au PUP, parti au pouvoir à l’époque.

La nature ayant horreur du vide, les médiocres ont investi toutes les sphères de la vie publique tant du côté du pouvoir que de celui de l’opposition et la compétence et l’intégrité dans la gestion des affaires à tous les niveaux ont tout simplement disparu.

Il aura fallu l’entente entre les deux plus grosses Centrales Syndicales pour déclencher l’unanimité et le rat le bol total des travailleurs en particulier et du peuple en général lors des évènements de Janvier et Février 2007. C’est ce combat qui nous a amené Kouyaté. Il revenait aux politiques désormais, car à chacun son rôle, de définir une claire feuille de route et de mettre les gardes fous pour une meilleure gestion de cette période. Au lieu de cela, toute l’attention des uns et des autres était désormais orientée vers l’occupation de postes ministériels comme si cela était une fin en soi.

Aujourd’hui, au troisième anniversaire du 22 Janvier 2007 et au quatrième mois après les évènements du 28 Septembre, une nouvelle porte est ouverte avec d’abord, le discours du Général Sékouba Konaté et les accords de Ouaga pour sortir le pays de cette crise et d’aller vers un retour à l’ordre constitutionnel le plus rapidement que possible. La balle a ainsi été lancée aux forces vives pour proposer un Premier Ministre, Chef du Gouvernement et un gouvernement d’union nationale avec pour deux objectifs, les élections et la restructuration de l’armée. Tout porte à croire et on le constate sur le terrain, que le Général est en train de s’occuper de l’armée tranquillement, mais sûrement. Il faut l’encourager dans ce sens et l’aider du mieux que l’on peut pour qu’il poursuive ses réformes.

Pendant que le Général Travaille, les politiques et la société civile se bouffent le nez pour des postes qu’ils vont quitter dans à peine cinq (5) mois. Pour la Primature, il a fallu qu’ils présentent deux (2) candidats, alors que jusqu’à maintenant, les forces vives n’ont parlé que d’une seule voix. Jusqu’à Présent Jean Marie Doré n’a toujours pas dit officiellement, qu’il ne sera pas candidat aux prochaines élections, alors que c’est justement cette non candidature de celui ou celle qui gère la transition qui a entraîné la marche du 28 Septembre dans laquelle Jean marie Doré lui-même à failli perdre la vie.

Depuis les accords de Ouaga du 15 Janvier, nous attendons toujours ce gouvernement qui va forcément décevoir parce que les tractations des uns et l’opportunisme des autres se rajoutent à la confusion dans les actions de Jean Marie Doré. Conséquence, près de deux semaines après les accords, nous n’avons toujours pas de gouvernement et des voix commencent à se lever pour remettre en cause l’organisation des élections en Juin. Ce qui veut dire que le gouvernement qui sera mis en place fera tout pour prolonger la transition au-delà des six mois de l’accord. Tout ceci montre bien qu’il n’y a pas de sérieux et de respect pour ce peuple qui est le seul à payer le prix des crises successives dans ce pays.

En revenant un peu sur les agissements de Jean Marie Doré, on se pose des questions sur sa vision et ses compétences dans la gestion des affaires publiques. Comment un homme qui prétend être un homme d’Etat peut faire un communiqué pour geler toutes les dépenses publiques avec même la passation de service avec Komara ? Quels moyens a-t-il aujourd’hui de faire appliquer cette instruction ?

Il a été dit qu’il y a peu de chance que les membres de l’actuel gouvernement soient reconduits. Ces futurs Ex-Ministres savent qu’ils sont sous sanction internationale, ils useront donc de tous les moyens à leur disposition pour rester, pour prendre des commissions en bradant le patrimoine du pays. Nous voyons déjà des véhicules de l’Etat qui été des VA devenir, du jour au lendemain des RC, sans oublier l’appropriation par les membres de l’actuel gouvernement de domaines et bâtiments du patrimoine bâti public, pour ne parler que de cela. Plus le nouveau gouvernement tarde à venir et plus le pays va souffrir de ces prédateurs qui ont pour devise : « Après moi, le déluge ! »

Nous avons suivi l’annonce à la radio de la livraison du Rapport de la Commission Nationale d’Enquête « Indépendante » avec pour invités, entre autres, le Premier Ministre et les membres du gouvernement. Comment un communiqué peut il inviter les membres d’un gouvernement sortant avec un nouveau Premier Ministre en place ? Ce sont les Secrétaires Généraux qui devraient être invités. Komara est parti, et de fait, avec tout son gouvernement. Les anciens Ministres ne doivent plus avoir accès à leur bureau. Ils ne seront invités au Ministère que lors de la passation.

Pour finir, nous disons que depuis les accords du 15 Janvier de Ouaga, Konaté à lancé la balle dans le camp de l’opposition et depuis ce temps, pour de simples postes ministériels et pour une durée d’à peine 5 mois, les politiques et la société civile montrent à nouveau, à l’opinion nationale et internationale qu’ils ne sont pas capables de répondre aux aspirations profondes du peuple.

La seule question qui se pose désormais est de savoir si réellement le moment n’est pas venu de changer cette génération de politiques pour une plus grande vision qui va au-delà de ces calculs aussi mesquins qu’égoïstes. Mais pour cela, il faudrait bien une plus grande implication des cadres dans l’arène politique.

Que les sacrifices du 28 Septembre aident nos leaders politiques et nos amis de la société civile à être plus matures et plus responsables dans la gestion de cette période cruciale pour l’avenir de nos enfants.

 

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