Guinee: Au sujet de la réunion des signataires de l'appel pour des assises des guinéens de l'extérieur à Paris le 10 mai 2009

 

A Aboubacar Sakho, modérateur de la réunion et à tous mes compatriotes participants,j'adresse ces quelques mots sur les raisons de mon communiqué relatif à cette réunion.Avant d'entendre ce qui va suivre, j'espère que ceux et celles qui ont gardé le bon sens traditionnel et solide de chez-nous , ne vont pas, comme ASB et Ismaïl Bah de Paris, me ressortir mon âge et le côté gâteux que cela entraîne pour écrire ces mots.Sans m'attarder sur ces deux qui ont exhibé ainsi leur absence d'argumentation dans une discussion, je referai, aujourd'hui ou demain le même communiqué dans les mêmes circonstances.

Ce qu'on a appelé les signataires d'un appel ne sont pas tous des signataires.Proposer une idée qu'on trouve à priori intéressante ne fait pas de quelqu'un un signataire.

Dans les discussions téléphoniques que j'ai eus avec Bokoum, il ne semblait préoccupé que par la constitution de la liste des 15 délégués devant se rendre au Forum sur la Transition.L'organisation des Guinéens de l'Extérieur ne m'a pas paru comme le thème dominant de la réunion .

A se reporter à la position (d'organiser avant la fin de 2009 des élections) du CNDD lors de sa rencontre avec le Groupe International sur la Guinée en mars dernier et réaffirmée les 4-5 mai, on peut légitimement,se dire qu' on va dans quelques mois vers la fin de la Transition, si ces élections ont lieu aux dates indiquées. Dans ces perspectives, pour quelles raisons la diaspora doit-elle s'insérer dans des structures qui vont très bieniôt disparaître à l'installation des institutions démocratiques issues des urnes?

Je sais bien que nombreux sont ceux qui ne croient pas que des élections fiables puissent être tenues d'ici à la fin de l'année 2009, y compris peut-être au sein du CNDD. C'est précisément de ce côté que les choses auraient dû être dites avec clarté.Cela nous aurait éviter le jeu de dupes dans lequel on veut nous entraîner. Pour ma part, j'ai écrit à plusieurs reprises , qu'il fallait apporter un soutien à une réussite de la période transitoire conduite par le CNDD dans un cadre temporel clair et limité pour une remise du pays sur les rails. Même si l'expérience menée depuis 5 mois est trop courte pour porter un jugement solide,elle a cependant déjà comporté beaucoup de dysfonctionnements. On pouvait, d'ailleurs raisonnablement s'attendre qu'il y en aurait eu mais peut-être pas autant. En outre, des tendances à gouverner au-delà du cadre habituel d'une transition apparaissent.

Pour une diaspora qui a soif de reconnaissance, l'horizon, c'est le moins qu'on peut dire, n'est pas clair.C'est pourquoi une solide organisation autonome s'impose au delà de toute frénésie. Nul ne peut dire,aujourd'hui, de quoi demain sera fait.Quelques uns de ceux qui étaient présents à la la réunion du 10 mai 2009, peuvent bien constituer le moteur de l'organisation de la diaspora guinéenne. Jeunes ou moins jeunes, ils peuvent constituer l'ossature d'une organisation de cette diaspora pour son « intégration » dans la

 

nation guinéenne, face à des responsables politiques démocratiquement élus.

J'ai parlé d'ossatutre de l'organisation des Guinéens de l'Extérieur. Il s'agit d'éléments réfléchis, pondérés et dynamiques , loin des comportements velléitaires de roublards qui se caractérisent par un «activisme » soutenu . Outre-frontières du pays , ceux-ci jouent sur la corde sensible du Blanc ou de l'ex-colonisateur en mal de repentance (lisez Pascal Bruckner: « Le sanglot de l'homme blanc », Seuil 1983), pour faire croire qu'ils constituent « L'escadron blanc »de demain dans leur pays. De retour au pays en vacances ou pour d'autres raisons, ils font croire qu'ils sont l'incarnation de la réussite sociale dans le pays d'immigration qui disposent d'impressionnants carnets d'adresses pouvant permettre des contacts fructueux. Ces éléments opportunistes et bruyants sont ceux qui peuvent gêner une vraie et solide organisation de notre communauté.

Organiser donc ce que certains appellent la 5e Région guinéenne, constituée par les Guinéens de l'Extérieur, riches de potentialités humaines, technologiques, économiques et sociales, ne peut reposer que sur des Guinéens volontaires de toutes générations.Contrairement aux farfelus du « jeunisme », ces volontaires peuvent compter aussi sur les générations les plus âgées et notamment sur ceux parmi ces aînés qui sont disponibles et peuvent apporter leurs expériences de la vie à la communauté.J'insiste sur ce point pour signifier qu'il ne faut pas ranger presto tous ces aînés dans les « oubliettes » du 3e âge. Ce disant, je ne me considère pas personnellement , s'agissant de l'organisation de notre communauté, comme ceux de ces aînés disponibles, mais il y en a et il faut que les paltoquets qui se croient compétents en tout le sachent.

Pour revenir à l'objet de mon communiqué déclarant l'inopprtunité de la réunion du 10 mai, je mentionnais l'ordre du jour qui ressemblait à une manipulation et comme j'apparaissais en bonne place parmi les organisateurs, je voulais, en ce qui me concerne enlever toute équivoque, tout en sachant que mon absence n'aurait aucune indence sur le déroulement de la réunion, c'est pourquoi j'ai été plus amusé qu'agacé par l'invective d'Ismaël Bah de Paris, pontifiant « Avec ou sans Ansoumane Doré, les Guinéens se réuniont le 10 mai et après le 10 mai ».Ai-je jamais signifié à Bah que j'étais le porte-drapeau de factions? C'est ridicule ! A l'attention d'Ismaël Bah, je veux être clair: je ne suis pas à la recherche de quelle que chefferie que ce soit, de quelle que distinction que ce soit , auprès de qui que ce soit, ici en France ou en Guinée.

En ne venant pas à la réunion du 10 mai , je ne voulais pas cautionner les jeux troubles du pouvoir du CNDD : annoncer au Groupe International de Contact sur la Guinée qu'on va organiser des élections avant la fin de l'année 2009 mais organiser ou laisser organiser en sous-mains des résistances au processus électoral à l'intérieur et à l'extérieur du pays pour s'en servir auprès de l'Extérieur comme justificatifs de la non réalisation des élections.Je n'entre pas dans ce jeu.Je suis d'autant plus à l'aise que dans mes prises de positions antérieures,seul l'avenir de notre pays a motivé le raisonnement du simple citoyen que je suis. J'étais de ceux qui avaient clairement souhaité une Transition claire et constructive et sa réussite pour sortir notre pays du long tunnel entamé depuis 50 ans. Nous avons avancé pour cela des arguments mais le pouvoir du CNDD semble de plus en plus jouer le registre de l'ambiguïté.Or dans le chapitre qui est celui

de la Guinée depuis le 23 décembre 2008, le pouvoir du CNDD appuyé sur la prise de décision d'assumer la gestion du pays aurait pu éviter d'entretenir quelle que forme d'ambiguïté que ce soit envers qui que ce soit. C'est justement sur la volonté proclamée d'une période transitoire limitée dans le temps et sur des déclarations d'une table rase du passé que malgré ma position de réserve de départ (voir mon article: « Est-ce l'annonce du bout du tunnel? », du 29 décembre 2008), que j'ai suivi l'assentiment de la majorité des Guinéens. C'est aussi cela la démocratie, jusqu'à pas trop tard, en se souvenant pour notre pays de deux vagues d'enthousiasmes majoritaires , d'abord en 1958 puis en 1984.

Tels sont les épisodes des jeux de la politique menée dans notre pays depuis déjà bien longtemps et qui me sont passés par la tête.Ils doivent donner à réfléchir.

Pour ce qui concerne l'organisation des Guinéens de l'Extérieur, je souhaite réussite et entente aux compatriotes de bonne volonté.

 


 

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