Guinée : Jean Ping et ATT à la rescousse

Pour assurer la poursuite du processus électoral, le ballet diplomatique s’intensifie à Conakry. Après le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, c’est au tour du président malien de fouler le sol de Guinée. Amadou Toumany Touré (ATT) rencontre ce jeudi son homologue guinéen, Sékouba Konaté, ainsi que les acteurs politiques du pays. Jean Ping et ATT entendent ainsi œuvrer au bon déroulement du processus électoral et calmer les esprits quelque peu échauffés depuis la proclamation des résultats du premier tour de la présidentielle.

Suite aux incidents survenus en Guinée au lendemain de la proclamation des résultats provisoires du premier tour de la présidentielle, un ballet diplomatique s’est ouvert à Conakry. A l’origine des faits, les partisans du candidat de l’Union des forces républicaines (UFR), Sidya Touré, qui ont accusé directement le général Sékouba Konaté d’empêcher leur champion d’accéder au deuxième tour de l’élection présidentielle, au profit du candidat malinké Alpha Condé du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), arrivé en deuxième position avec 20,27%, derrière Cellou Dalein Diallo, candidat de l’Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG) en tête avec 39,72% des suffrages. Lundi dernier, lors d’une manifestation de rue à Conakry, les partisans de Sidya Touré auraient proféré des injures à l’encontre du président de la transition et de ses parents.

Se disant touché dans son honneur et sa dignité, Sékouba Konaté a menacé, mardi, de démissionner. Il a fallu le concours des forces vives de la nation, et celui de certains chefs d’Etat africains pour qu’il reconsidère sa position. Pour soutenir le processus électoral et apaiser le général Konaté, le président de la commission de l’Union africaine, Jean Ping, a fait le déplacement à Conakry mercredi. Il a été reçu par le Président de la transition, duquel il a obtenu l’assurance de la continuation de son action jusqu’à l’élection d’un nouveau président.

Jean Ping a eu aussi des entretiens avec le Premier ministre, le Conseil national de la transition, la société civile et les acteurs politiques. Devant les candidats de la présidentielle, Jean Ping a déclaré : « J’ai souhaité cette rencontre pour vous dire que toute l’Afrique vous regarde. » Et d’ajouter que cette fois, s’il y avait des dérapages, la responsabilité serait imputée à la classe politique.

En retour, certains candidats ont pris la parole. Parmi eux, Sidya Touré, Alpha Condé, Lansana Kouyaté. Tous ont rassuré l’émissaire de la commission de l’Union africaine d’œuvrer à la préservation de la paix et à l’acceptation de la décision de la cour suprême. Le Président du Mali, Amadou Toumany Touré, ce jeudi à Conakry, devrait lui aussi mettre tout son poids dans la balance pour ramener les acteurs politiques au calme afin qu’aboutisse, dans les meilleures conditions, la transition démocratique.

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