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Guinée : la deuxième République joue les prolongations

 

A l’occasion d’un coup d’état perpétré le 23 décembre 2008, le CNDD prit le destin de la République pour amorcer une nouvelle ère à travers la conduite de l’état. Un état amorphe dans lequel baignaient les dernières années de règne du général Lansana Conté. Après que ce dernier ait rendu l’âme, les changements qui allaient survenir feront penser à une rupture. Un renouveau conduit par le jeune capitaine dynamique Moussa Dadis Camara. L’absence de présidence de Lansana Conté laisse donc place à l’hyper-présidence de Moussa Dadis. Bien qu’incompétent, ce putschiste voulait s’attaquer au mal qui a rongé la maison Guinée depuis plus de cinquante ans. Militaire de son état, il était présent sur tous les fronts avec une volonté farouchement ardente d’assainir le pays tout en promettant de faire la lumière sur les crimes économiques des années passées afin que l’impunité (sur le plan économique) ne soit plus un vain mot en Guinée. Cependant l’on est tenté de croire que le chef de la junte a égaré en chemin la feuille de route que lui et son CNDD s’était appropriée en voulant remettre le pays sur les rails.

n effet, après plus de  7 mois de gouvernance, les méthodes de règne qui ont fait la « célébrité » de la deuxième république ont été ressuscitées. Autoritarisme, nominations de connivence, décrets comiques, contre-décrets tragiques, corruption, insécurité, attribution de marchés de gré à gré…n’ont que momentanément disparu pour réapparaître sous une forme plus vorace. Les gouvernants ont changé mais les méthodes de gouvernance sont restées les mêmes.

Séduit par le pouvoir, Capitaine Dadis ne veut plus le quitter et les architectes de la deuxième République tapis dans l’ombre du CNDD l’aident à monter un scénario afin que le nouveau garant de leurs intérêts, à savoir capitaine Dadis, rester durablement dans le fauteuil présidentiel. Sa candidature pour 2010 est dévoilée et les élections de 2009 sont compromises.

Pour une troisième fois en Guinée, un homme au destin exceptionnel fera de la destinée du peuple un cauchemar si l’on n’y prend pas garde.

Vu le nouvel élan pris par la transition, il faudra impérativement que le retour à l’ordre constitutionnel soit la priorité du pouvoir en place et la pression doit être continuellement accentuée dans ce sens par les vrais partis politiques. Le CNDD s’est décrédibilisé avec ses méthodes de gouvernance qui reposent sur l’amateurisme, l’improvisation et l’incompétence. Cependant Moussa Dadis demeure un gage pour nous permettre de poser les bases de la démocratie. Le chef de la junte doit être l’arbitre de ce retour à l’ordre constitutionnel. Si Dadis veut être candidat alors il doit démissionner et prendre son bâton de pèlerin, à l’image des autres probables candidats, pour convaincre à travers un projet de société que lui et ses partisans auront pris soin d’élaborer. La crédibilité des élections passera par la non participation de ceux qui sont censés en être les arbitres. Il appartiendra à chaque guinéen de choisir tout en prenant conscience de l’importance du bulletin de vote.  Le vote citoyen pour une Guinée meilleure car la véritable sanction pour les acteurs de la mauvaise gouvernance de la deuxième République, c’est de ne pas leur donner l’occasion de réécrire l’histoire de leur « exploit ».

C’est le moment de rappeler aux guinéens que dans cette phase cruciale, l’unité doit être de rigueur. Les manœuvres de division et de parcellisation se feront de plus en plus persistantes d’une part, de la part des autorités du CNDD et d’autre part des acteurs politiques n’ayant que le vote ethnique comme programme électoral. Unis, nous contrerons toutes les manœuvres de manipulation et de conspiration. Divergence politique et différence de points de vue doivent rimer avec unité nationale.

La Vigilance doit être permanente dans cette phase périlleuse que traverse le pays.

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