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Tractations politicardes à la guinéenne

 

     

La lutte acharnée que mènent les vaillants combattants pour la liberté et la démocratie en Guinée, connaît ces derniers temps, des rebondissements et desrevirements de situations, qui ont de quoi faire battre de chamade, les cœurs fébriles et meurtris, en ce sens que la confusion autour de l’orientation politique actuelle, est perçue à juste titre, comme un stratagème finement élaboré, en vue de la confiscation au nez et à la barbe de tous, du pouvoir par la junte militaire.

D’engagements formels de respect du chronogramme initialement concocté par les forces vives, le Président Dadis prétend finalement, adhérer à la proposition de report des élections pour 2010 faite par le comité ad hoc, commission qu’il a préalablement instituée, pour tabler sur les causes de blocage du processus de transition, afin qu’elle fasse des propositions concrètes, à même de décrisper la situation d’impasse dans laquelle était sciemment plongé le pays, de par l’incohérence manifeste, des prises de décisions fantaisistes au sommet de l’Etat.

Sans surprise aucune, la coordination des forces vives, regardant les réalités en face, a de façon objective, constaté non sans amertume, les retards accusés par rapport aux engagements de mise en œuvre des dispositions contenues dans ce chronogramme, engagements pris de façon patriotique, pour reprendre les termes du Président Dadis, devant la communauté nationale et internationale et n’a par conséquence eu de choix, que d’accepter avec bien évidemment, de sérieuses réserves, cette nouvelle donne, dans l’espoir que les conditions seront enfin réunies, pour mener à terme dans la paix et la concorde nationale, la transition qui aboutirait, à l’organisation des élections, dont la caution de transparence, sera garantie par le rôle d’arbitrage des autorités actuelles, qui avaient jusque-là, soutenu la non participation des membres du gouvernement et du CNDD aux futures joutes électorales.

L’on a cru et on continuait peut-être naïvement de croire, à  la parole d’honneur du soldat Dadis, car pour une fois, on pensait sincèrement que le sens de la dignité qui voudrait qu’il y’ait adéquation entre ce que l’on dit et ce que l’on fait, sera encore de façon patriotique, respecté par le Capi-Prési.

Mais plouf ! Voilà qu’il trouve à jeter un pavé de plus, un pavé de trop, dans la marre, nous faisant admettre pour de bon, qu’en Guinée plus qu’ailleurs, rien n’est gagné d’avance, car désormais, il clame haut et fort dans ses tonitruantes déclarations publiques, qu’il a le droit et la légitimité comme tout autre guinéen, de poser sa candidature à la présidentielle et que personne ne pourra l’en empêcher, même si par ailleurs, il laisse volontairement planer le doute quant à ses réelles intentions. Hé Dis donc, on va où là ? Erreur de "gawa" sûrement. Qu’il s’avise tout de même sur le fait que, n’adviendra que ce qu’aura librement consentie, l’inébranlable et légitime volonté populaire.

N’est-ce pas là, une façon de couper l’herbe sous le pied de tous les prétendants à la magistrature suprême, dont les positions hétéroclites dans leurs stratégies de conquête du pouvoir, contribuent malheureusement, à asseoir sa notoriété publique, en dépit des imperfections de son mode de gouvernance et la soif de changement de la population, dans son écrasante majorité.

Le rapport de forces qu’il engage ainsi avec les forces vives, promet de vigoureuses empoignades, dans la mesure où la divergence des intérêts en jeu est telle que, subsiste un risque de radicalisation des points de vue diamétralement opposés, surtout en ce qui concerne la question fondamentale du rôle de l’armée, dont tous les partisans pour un retour imminent à l’ordre constitutionnel, souhaitent logiquement, un cantonnement dans les casernes et l’entame d’une profonde réforme de l’institution, lui permettant de redorer son blason, en faisant siennes les valeurs républicaines, au service exclusif de la nation, qui lui font cruellement défaut en ce moment et qu’elle est pourtant censée incarner, aux yeux de l’opinion publique.

Le climat d’incertitude et de suspicions dans lequel se trouve actuellement le pays, laisse présager des difficultés à trouver un consensus, qui permettrait enfin aux guinéens, de s’asseoir sur une même table, pour discuter en toute franchise et trouver de concert, les voies et moyens susceptibles de créer les conditions de vie commune harmonieuse, dans un régime démocratique au sens noble du terme.

Il y’a péril en la demeure, du fait que les dés continuent malheureusement à être pipés dans le jeu politique, contribuant ainsi à la survivance des risques de bouleversements sociaux, car on se retrouve comme embarqué, dans un bateau qui nous mène vers une destination inconnue (parole de Tikken Jah).    

Dans l’optique de la candidature du Capi-Prési aux prochaines élections, comme cela semble de toute évidence se profiler à l’horizon, le peuple est en droit d’exiger de lui, qu’il arrête instamment de nous faire tourner en bourrique, en acceptant de tomber le kaki, par sa démission pure et simple de l’armée, mettant du coup un terme, à l’utilisation abusive et incontrôlée des moyens étatiques, lui permettant de battre d’avance, de façon tout à fait déloyale et illégale sa campagne, à travers la manipulation des jeunes constitués en mouvements de soutien, véritables gouffres financiers.

En politique, la responsabilité des réussites et surtout des déviances, incombe forcément au chef qui a la direction des affaires. Mais il faudrait avoir à l’esprit que tapis dans l’ombre, nombreux sont ses collaborateurs véreux, qui bénéficiant allégrement des privilèges du système, s’activent sournoisement pour sa pérennité. Et c’est justement ce qui se passe aujourd’hui en Guinée, avec les nominations promotionnelles de cadres, qui se soucient plus de l’évolution de leurs carrières administratives, que des préoccupations journalières de survie des populations.

La seule alternative que la vox populi doit aujourd’hui soutenir, est le concept du  TOUT SAUF DADIS, en tous les cas, pas dans les conditions d’évolution actuelle de la situation, le CNT n’ayant par ailleurs, jusqu’ici pas entamé sa mission de toilettage de la constitution, susceptible de déterminer les critères d’organisation et de participation aux élections à venir. Mieux, la neutralité du Capi-Prési et de son administration, constitue l’unique et pertinent gage de crédibilité de ces élections, pour la tenue desquelles, on peut au moins, saluer le déblocage pour le compte de la CENI,  du reliquat de la quote-part de l’Etat, nécessaire au bouclage du budget électoral, avec l’espoir que l’administration saura pour une fois n’est pas coutume, se prévaloir sans ambiguïté, de son rôle de partenaire technique impartial.

Si les partis politiques ne veulent pas être pris au dépourvu, ils ont tout intérêt à faire œuvre utile et à ce propos, leurs leaders se doivent de prendre leurs responsabilités au nom de l’intérêt national, en faisant abstraction de leurs divergences, pour s’accorder sur la nécessité vitale, de coaliser toutes les forces démocratiques, seule manière efficace de maintien de la pression sur la junte militaire.

A cet effet, une campagne de sensibilisation de la population sur le bien-fondé de leurs démarches, visant à doter la Guinée dans le futur, d’un Etat de droit, respectueux des libertés fondamentales, s’impose comme un impératif.

L’heure est à la mobilisation et à la revendication, car il est dans la nature de l’homme d’opprimer ceux qui cèdent et de respecter ceux qui résistent.

A tous les démocrates guinéens, sachons que la junte militaire ne lâchera pas facilement prise, alors un seul mot d’ordre: retroussons bien nos manches, car le bras de fer ne fait que commencer.

Que Dieu sauve la Guinée.

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