La Question Hal Pular

La quasi-totalité des Etats modernes qui sont en tête du peloton du développement et de l’intégration nationale, sont bâtis sur le modèle fédéral : USA,  Allemagne, Royaume uni, Suisse, j’en oublie certainement. Comme par hasard, ils sont presque tous anglo-saxons. Les maîtres des colonies anglaises ont promu l’« indirect rule » qui respectait les coutumes et les cultures locales, même si c’était pour mieux exploiter leurs colonisés, alors que nos maîtres latins nous mettaient la camisole de force de l’Assimilationnisme.

La république française en est aujourd’hui à se déchirer à propos de la définition des règles de la nationalité. Après le voile de la nubile, le voile intégral, il est maintenant question de savoir que faire du quidam qui a buté un CRS, mais qui est détenteur de ce carton dit carte nationale d’identité française. Or malgré ce papelard, il y a (il y avait) un ministère de l’identité nationale). La France, l’Espagne, les Italies (qui se paient le luxe d’avoir deux Etats), la Roumanie, cherchent toujours où est passée leur nation, devant ou derrière la cohorte de leurs républiques bannières entrain de déchirer les corsets coloniaux de l’administration directe depuis le partage de la Dinde noire en 1884-1885. L’Ethiopie et l’Erythrée se sont séparées après des centaines de milliers de morts. Le Soudan agonise. Le Japon se cherche en tout depuis sa défaite : quid de l’Etat, de la monarchie, du Meïji bousculés récemment par une cirse économique de croissance, aggravée par l’émergence d’autres pays asiatiques, ce qui  ne fait que compliquer une crise d’identité nationale masquée par le port du masque d’un modèle économique américain entrain de faire long feu. La Chine ne fait que se réveiller, prise entre le sommeil maoïste et l’agressivité capitaliste. Qu’y a-t-il donc de criminel que notre sœur Bilguissa soumette à la réflexion la question qui agite la mondialisation ?

Lors de la courte semaine des journées de concertations furtivement organisées et bâclées par 15 partis politiques en mars 2005, nous avions à « Odyssée 2010 », proposé entre autres organes : une chambre à côté de l’assemblée nationale qui serait gardienne d’une charte infrangible et irréfragable dont la mission serait d’élaborer des lois spécifiques et de veiller à leur stricte application notamment pour 1) l’équilibre économique, politique, social et culturel de nos quatre grandes régions naturelles, 2) limiter le poids du facteur ethnique dans les structures des Partis politiques, 3) l’intégration en amont et en aval de la cinquième région de la nation, à savoir les Guinéens de l’Extérieur, 4) maintenir effectif un Devoir de mémoire, non pas seulement par l’érection de symboles vite foulés au pied, mais par le vote de lois d’éducation civique dans toutes les institutions publiques et parapubliques. La grande résolution politique de ces journées (« Université d’été » avait ironisé à juste titre le Pr Niane), n’avait retenu qu’une idée phare de nos propositions : un Observatoire international des élections. Vous avez dit Groupe international de contact ? Les syndicats avaient à la veille (un samedi) boudé cette pseudo-conférence nationale.

Il n’est jamais trop tard pour revenir au point d’achoppement d’une nation après 52 ans d’errements parfois sanglants. Le Fouta ne sera pas le Biafra de la Guinée, malencontreusement poussé à la sécession par De Gaulle et la Françafrique du pétrole. Ce sont bel et bien de mauvais tanakou, tanaka, tanasi, (excusez la redondance de ces groupes-attribut), armés par la puissance publique, qui ont entamé la relégation des entités Hal pular. Vous ne voulez tout de même pas que nous allions dans une nouvelle transhumance, rouvrir les plaies du Rwanda à Dinguiraye, Labé, Mamou !

 

Cependant, comme il vous plaira (W. Shakespeare).

 

Wa Salam.

Saïdou Nour Bokoum

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