Le micmac ivoirien

La CEI depuis l’autel du Golfe, proclame Alassane Ouattara élu. La Cour constitutionnelle de Côte d’Ivoire, après avoir invalidé les suffrages favorables à M. Ouattara, proclame Gbagbo élu et l’investit presque aussitôt. Or la proclamation des résultats par la CEI avait été certifiée disons pour simplifier, par l’ONU, ce machin comme dit Monenembo, reprenant le mot de de Gaulle.

Et voilà cinq semaines que nous sommes gratifiés chez nos voisins, de deux présidents. Les Ivoiriens sont accablés par deux légitimités, dont l’hypocrisie de l’une est de notoriété mondialement connue par les plus pauvres de la planète, notamment les Africains. D’où l’indignation de Monenembo, de l’écrivaine camerounaise Calixte Beyala et de plus en plus de panafricanistes plus ou moins sincères, plus ou moins avertis du micmac sanglant auquel est livré ce pays frère, depuis une décennie.

Quand l’avocat, je ne dis pas de la vérité, mais du droit se trouve être le diable..

C’est étrange, la communauté internationale, Ouattara, la première victime du hold-up probable de Gbagbo, semblent y perdre leur latin. Comment faire quand la plus haute instance constitutionnelle d’un pays souverain valide une élection, d’un côté, alors que de l’autre côté, la communauté internationale valide celle de son rival ? Où est le droit ?

Gbagbo la peste, la communauté internationale le choléra,

Où est le droit ?

Le droit est du côté de Ouattara, parce que la Côte d’Ivoire pour ces élections, est liée par une convention internationale. En effet :

En « ..2005, ce sont les leaders politiques ivoiriens, avec à leur tête le président de la république d’alors, Laurent Gbagbo, qui ont demandé à l’ONU de venir certifier tout le processus électoral ivoirien. Et chaque étape du processus a dû être validée par l’Onu avant que l’on ne passe à la suivante. .Et dans les attendus du décret signé par M. Gbagbo pour convoquer les Ivoiriens au second tour, il est bien mentionné « vu la certification des résultats du premier tour par le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU… » (Venance Konan).

Or Les conventions internationales priment sur les constitutions, à fortiori sur les cours constitutionnelles nationales.

Et le concept clé est bien cette certification par l’ONU, sceau accepté par toutes les parties, à savoir les deux candidats représentants l’Etat ivoirien d’une part, et l’ONU d’autre part.

Passe, que les éminents juristes sénégalais pro-Gbagbo, les éminents avocats tels que maître Vergès et Roland Dumas, fassent l’impasse sur ce mot clé ! Ce sont des avocats. Mais le mutisme ou l’amnésie scolaire des ténors de l’ONU, du président Sarkozy, avocat de son état, sont proprement effarants ! Que Ouattara lui-même, bof, lui est excusable, il n’est pas juriste. Je crois que Gbagbo a « gbassé » (marabouté) tous ceux qui sont favorables à Ouattara !

Tout sauf ADO, disait-on il y à peine une décennie.

Ouattara, l’ONU et tous les signataires ont obligation d’exfiltrer Gabgbo, avec certes le minimum de dégâts collatéraux, les morts de civils notamment. Ils en ont les moyens technologiques.

La naïveté de Ouattara, a laissé 5 semaines à Gbagbo pour semer la confusion à la RTI et réactiver un pseudo panafricanisme, boosté par une communauté internationale dont l’hypocrisie est certaine. Non seulement elle valide ici des fraudes massives, mais là elles se défaussent toujours sur d’abord l’UA, ensuite sur la CEDEAO, selon les régions, mais toujours, elle refile la patate chaude aux Nègres, quand il s’agit du pays de Kouch. Autant que Gbagbo, elle est liée à l’application de cette convention internationale.

La situation ivoirienne est entrain de pourrir, parce que la communauté internationale est pourrie. Dans le bien et dans le mal. D’où pour finir, ce paradoxe.

Thierno Monenembo a tort d’avoir raison : c’est à la communauté internationale de dire le droit et de le faire appliquer.

Wa Salam,

Saïdou Nour Bokoum.

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Commentaires

  • barry
    • 1. barry Le 06/01/2011
    alassane ne seras jamais president en coue d ivoire , dieu ne dors pas.

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