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Les Forces Vives et les preneurs d'otages

 

Commençons d'emblée par demander aux Forces Vives (FV) de ne pas jouer aux autruches: il faut appeler un ''chat'', un ''chat'' et surtout faire une juste et réaliste évaluation des moyens dont vous disposez et ceux qui vous manquent pour pouvoir imposer la volonté de la très grande majorité des Guinéens; c'est à dire le départ de Dadis et sa bande.

 Le ''marathon'' de Ouagadougou a commencé sur des bases fébriles, comme il fallait s'y attendre. En effet, nous sommes encore étonné que les FV ne mentionnent pas clairement dans leur propositions que Dadis et son CNDD ne peuvent négocier avec eux comme s'ils étaient un gouvernement légitime et légale. Nous sommes plutôt dans une situation de prise d'otages. Ce ''conflit'' guinéen est tout particulier dû aux frasques et caractère du principal protagoniste de l'agression (contre le peuple) qu'est ''le Dadis''. Et les atrocités du 28 septembre 2009 lui ont conféré une dimension proche de celle du Rwanda, sur le plan de l'horreur, si nous nous fions aux premiers indices. Même si Dadis a des milices armées, il ne peut être comparé à Lansana Conté (ou Laurent Gbagbo) qui avait, même mal élu, une légitimité (reconnue) et protégé par une constitution. Alors que avec le Dadis, ce n'est pas le cas! Il s'est imposé par la force aux Guinéens, les intimide et les tuent sans scrupules. Nous ne comprenons donc pas pourquoi certains parmi les FV veulent le ménager. Les Forces Vives ont plus de légitimité car ils et elles sont mandatés par une partie (sinon la majorité) des Guinéens. Pour être concis:

  • nous ne devons pas mettre Dadis au même niveau que Conté qui était, malgré tout, le Président de la république de Guinée lorsque nous négocions avec lui en 2007. Or avec Dadis, c'est une usurpation de fonction et un abus de titres: il veut s'imposer par la violence.

  • Dadis à la tête d'une milice (que nous soupçonnons d'être devenue) ''génocidaire''(vocable utilisé avec précaution) depuis le 28 septembre 2009 a pris le pouvoir de force et le peuple en otage: personne ne l'a élu et aucune loi fondamentale ne régit son ''magistère''. Pire, il est entrain de piller nos maigres ressources financières avec l'aide de ses civils. Il ne peut donc se prévaloir d'aucun statut officiel ou représenter la Présidence de la République dans les négociations (la constitution est en plus suspendue!). Il ne représente que son CNDD!

  • Les FV commettraient une grave erreur et prolongeraient les souffrances des Guinéens en élevant Dadis à un niveau qu'il n'a pas, simplement parce qu'il a des armes et utilise la violence: la mégalomanie du Dadis ne rendra leur tâche que plus difficile! Ce serait même récompenser le banditisme armé!

Nous nous répétons volontairement pour insister sur le fait que les Forces Vives doivent clairement afficher leur position et faire comprendre aux preneurs d'otages, tueurs et violeurs qu'ils n'ont pas d' autre choix que de partir. Ils n'ont absolument rien qui plaide en leur faveur, surtout maintenant! Ils étaient déjà dans l'illégalité depuis décembre 2008; et ils sont maintenant dans la criminalité, officiellement, depuis le 28 septembre 2009 (quoique ils l'étaient déjà avant!).

Voilà le message clair à leur envoyer sans ambiguïté et qui permettra d'envisager les étapes suivantes.

Que faire?

Utiliser toutes nos ressources et talents de persuasion avec les faits(à ce sujet, Dadis aura été très utile grâce à ses les frasques) et preuves à notre disposition pour convaincre les amis et alliés de la Guinée d'accepter nos solutions. Que fait-on lorsque des bandes armées avec probablement des mercenaires (ex-rebelles de pays voisins) déguisées en renégats de l' Armée confisquent de force le pouvoir, tuent, violent et prennent tout un peuple en otage?

Habituellement dans les prises d'otages, il y a une tentative de négociation avec les forcenés mais avec une force d'intervention prête à intervenir si nécessaire. Dans le cas des FV, cet élément important et ''argument'' convainquant manque dans leur arsenal, pour l'instant. Il ne sera donc pas surprenant de voir Dadis mépriser leurs propositions d'autant plus, qu'en tant que ''fils'' de Conté, il n'a connu et grandi que dans la loi du plus fort: l'honneur et le respect de l'autre se réduisent à un rapport de force (physique). Il est regrettable de le dire mais sans la menace du recours à la force, le Dadis et son clan n'auront point d'oreilles! Encore une fois, ne faisons pas les autruches.

Nous devons assumer nos responsabilités et regarder la réalité en face pour appliquer et utiliser les moyens nécessaires et indispensables pour sortir au plus vite la Guinée du marasme et la chienlit dans lesquels nous avons tous contribué à la mettre, activement -pour les opportunistes/réactionnaires qui sont légion au Pays- et passivement ou encore par négligence coupable-pour nous autres: nous devions agir décisivement avec détermination dans les derniers mois de Lansana Conté.

La ''force''! Le mot qui a toujours fait peur à mes compatriotes et souvent fait reculer les opposants sous Lansana Conté qui a su manier cette menace avec maestria par opposition à la ''paix sociale''(sous-entendue, division ethnique) tant que c'est lui qui détient le pouvoir et le garde. Le CNDD et Dadis tentent d'utiliser la même recette. Il y a des situations comme c'est le cas actuellement où le ''pacifisme'' n'est pas dans notre intérêt et est défaitiste; laissant les Guinéens dans la souffrance aux mains de criminels. Ainsi, dans notre tentative de trouver une solution rapide et salvatrice pour le peuple, fort de la compassion et du support de la communauté internationale, les Forces Vives peuvent envisager les options complémentaires suivantes:

  • Mettre en place avec nos compatriotes officiers dans les armées étrangères et à la retraite, une force d'intervention avec l'aide de nos alliés Occidentaux. Cette unité serait en stand-by au cas où les solutions mentionnées plus bas ne seraient pas approuvées ou applicables et que les négociations n'aboutissent pas comme souhaité. Vu les possibilités de dommages collatéraux importants, ce serait regrettable d'avoir recours à cette solution. Mais si rien d'autre ne peut nous débarrasser de Dadis, il faudrait s'y résoudre.

  • Par contre, si nos alliés américains ou/et européens consentaient à vouloir nous épargner des morts inutiles d'innocents et pour une résolution rapide de la crise, ils devraient accepter de mettre à notre(les Forces Vives)disposition un ou deux drones militaires pour appliquer la ''méthode israélienne''(condamnable en Palestine mais bien à propos pour nous!): si Dadis et ses hommes ne veulent pas entendre raison; et partir pacifiquement, ils seraient physiquement éliminés par des frappes ''chirurgicales''; ce qui éviterait un bain de sang entre Guinéens pour une bande qui le mérite surtout pas.

  • Ou alors encore, en alternative, que la CEDEAO accepte de monter elle-même cette expédition.

Sur le plan légal, à partir du moment où cela résulterait d'une demande formulée par des Guinéens persécutés et assiégés par une junte ''militaire'' sans légitimité ayant massacré des compatriotes sans défense aux mains nues; et qui est allée jusqu'à jeter des cadavres dans la mer pour les dissimuler, personne ne devrait s'indigner; surtout si la CEDEAO l'approuve en plus.


Pour finir, précisons que ces propositions n'engagent que moi, bien sûr; néanmoins, les Forces vives doivent rester réalistes et pragmatiques en gardant à l'esprit que Dadis et ses gens assument à tort qu'ils ont la force de leur côté et que de ce fait, ils n'ont rien à céder de majeur pour l'instant. La résolution de cette ''crise''(agression du CNDD) reposera sur la détermination et l'habileté des Forces Vives à montrer aussi leurs ''muscles'': c'est le seul langage que comprendra Dadis!

Autrement, le chemin sera très long, chaotique; et pire, avec un dénouement incertain. Et l'autre péril qui nous guette serait de nous laisser diviser par certains ''Judas'' et/ou opposants pusillanimes dans nos rangs.

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