Les Guinéens saluent l'accalmie revenue dans le pays

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La Guinée a vécu le 18 novembre 2010 sa première journée sous état d’urgence depuis la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. Le déploiement des para-commandos, des gendarmes et des policiers a pour l’instant dissuadé toute velléité de manifestation. Il semble également avoir donné lieu à peu de dérapages. Au point que de nombreux habitants interrogés par RFI saluent l’accalmie apportée par cette présence militaire.

L’état d’urgence semble avoir ramené un calme relatif à Conakry et dans sa banlieue hier jeudi. Le dispositif militaire et policier était très visible. Hommes en uniforme sur le bord de la route. Camions aux ronds points et aux carrefours. Patrouilles qui circulaient sur les grands axes. Cette présence semble avoir plutôt rassuré.

Un jeune habituellement révolté du quartier de Hamdallaye, salue même l’état d’urgence :« C’est une bonne chose, dit-il. Les Fossepel, forces de sécurisation du processus électoral, entraient dans les quartiers, saccageaient les maisons. Là, les gendarmes et les bérets rouges disent simplement aux gens qui sont sur le bord de la route de rentrer chez eux. »

Dans la journée, les activités ont commencé à reprendre timidement. De nombreuses boutiques sont restées cadenassées, mais des petits marchés ont rouvert. Marché au mouton à Cosa, nombreuses vendeuses de pastèques et d’ignames à Enco 5.

Toutes les poches de tension n’ont pourtant pas disparu. Selon un témoin, des femmes quittaient hier soir Kakimbo par peur des violences.

La population déplore également la poursuite des tirs d’armes à feu dans plusieurs quartiers de banlieue. « A Cobeya, cela a tiré toute la soirée, explique un père de famille, c’est extrêmement traumatisant. Mes enfants sont sous le choc. Ils courent s’agripper à moi quand ils entendent des détonations. » Et il conclue : « Cela ne me donne pas l’impression que les forces de l’ordre me protègent. »

Villes au ralenti

A l’intérieur du pays, le calme semble avoir régné dans les principales villes de moyenne Guinée. A Pita le traditionnel marché hebdomadaire n’a pas eu lieu. A Dalaba, un homme explique que la tension est retombée. Les boutiques, selon lui, sont restées fermées, les habitants sont sortis au compte goutte. Les patrouilles étaient visibles, mais les forces de l’ordre respectaient les civils.

En Guinée Forestière, la ville de Kissidougou a semblé fonctionner au ralenti. Beaucoup de magasins étaient fermés hier mais les petits étalages étaient là pour pourvoir aux besoins quotidiens.

A Nzérékoré, un commerçant du marché expliquait en fin de journée qu’il n’avait choisi d’ouvrir sa boutique que quelques heures parce que, disait-il, « je n’étais pas très tranquille, même s’il ne se passe rien dans la ville ». Ce commerçant se déclarait en revanche confiant pour la journée à venir « Ce vendredi, inch’allah, je vais ouvrir toute la journée. »

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