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M.A.K. : du duo gagnant vers un duel sanglant ?

Jpg 2Du coup KO de la présidentielle de 2015, s’achemine-t-on vers un RESISTIBLE CHAOS social et politique ? Le grand dramaturge allemand, Bertolt Brecht, avait majestueusement montré qu'il était possible de contrer la montée en puissance du Dictateur (Charlie Chaplin) dans un de ses nombreux chefs-d’œuvre La RESISTIBLE ascension d'Arturo U.

Voici donc une critique optimiste, soutenue par quelques propositions simples qui nous éviteraient la catastrophe annoncée par tous les clignotants sociopolitiques. En effet, l’Histoire nous apprend que les peuples allemand et européens n’avaient pas écouté le poète. Mais c’est connu, les poètes sont des fous. Les hommes politique n’ont rien à leur envier du reste. Un sur deux, ivres de pouvoir, sont des malades mentaux dont la majorité hélas ( ?) meurent tranquillement dans leur lit, avec tous les honneurs qui leur sont dus. Il y a seulement que c’est à observer cette injustice de l’Histoire que Victor Hugo a écrit, en substance, Quelquefois le peuple se fausse fidélité à lui-même. La foule est traître au peuple.

Voici donc quelques idées de poète fou, sans le talent des Grands que je viens de pasticher.

D’abord un recensement

Le « contentieux électoral » avait été résolu, sur papier, par Alpha Condé, président de la république et Cellou Dalein Diallo en 9 points le 2  avril 2018. Cellou, qui n’était pas obligé, avait fait suspendre les manifestations, contrairement à Aboubacar Soumah qui n’a jamais négocié son  joker avant d’avoir palpé ses fameux 40% ; il n’a jamais confondu préalable et exigences, contrairement à suivez mon regard, péché mignon de qui vous savez. Six mois après, Cellou et sa foule annoncent la reprise des manifestations aujourd’hui interdites par des commis de l'Etat qui marchent sur la loi fondamentale, pour maintenir l'ordre public. Comme le premier ministre guinéen qui pontifie :

 

«  Je l’ai dit, je le répète : entre la loi, l’ordre public, la sécurité des citoyens, je choisis l’ordre public sans lequel rien ne peut être fait ».

En clair le désordre. Cela s'appelle SCHISOPHRENIE. Hélas, il n'y a pas d'hôpital psychiatrique en Guinée.

Les syndicaliste des CNTG-USTG et les sociétés civiles, après quelques sorties, malmenés pas les gaz lacrymogènes, menacent de sortir en appelant le «peuple" à sortir ou à exprimer par tous moyens, son opposition à l’augmentation du litre des produits pétroliers qui passe de 8000fg à 10000 fg, soit une augmentation de plus de 20% décidée par le premier ministre, Kassory Fofana. Que disent, qu’en pensent la ménagère, le lambda guinéens déjà accablés par leur panier troué comme la jarre du royaume de Ghézo, emblème de la FEANF d’Alpha Condé qui en fut son président à vie (François Hollande). Avant cette grimpette ou plutôt cette vertigineuse grimpade du litron, le Guinéen moyen de la capitale la plus sale au monde ne mangeait qu’un repas par jour : riz importé, relevé de piment, parfumé de miettes de bonga presque pourri ; aujourd’hui, de Kurukanfouga à Sarèboïdou près du Sénégal, les mêters des taxi-brousse et autres Allahkabon sans fout la mort font ce qu’ils veulent avec les prix des transports ; ils ont l’habitude et font comme tout le monde, surtout celui d’en haut de en haut : tripatouiller le code et les lois. Le rackett dans toutes ses splendeurs où pandores, flics, lacourous et conducteurs de magbanas rivalisent à calculer le passager déjà conjoncturé et moisi par le tableau de bord où on lit :

Rien ne peut contre la volonté de Dieu

Traduction du créole nigérian moins abscons que les Raras de nos de technos du FMI-Banque mondiale qui règnent sur le macadam des royaumillons de la servitude volontaire. (Etienne de la Boétie)

N’oublions pas l’enfant terrible du SLEECG, Aboubacar Soumah, qui sous la pression des femmes de Kaloum, avait fait un cadeau, un geste à l’autre enfant prodigue de la  Basse Côte devenu PM, en suspendant les manifestation ou plus exactement en reportant l’entrée dans le couloir des négociation autour des 8 millions. Les examens sont finis. Le Bac fut calamiteux, et la rentrée est proche. Je ne peux m’empêcher de penser à  ce livre, Cellule 2455, couloir de la mort, écrit par un condamné à mort, Caryl Chessmann, devenu film, qui finit gazé après 12 ans de cloître, mais dont la vie ne sombrera pas dans l'anonymat. Cette évocation peut être saugrenue, même si des pratiques plus horribles furent le quotidien des pensionnaires d’un certain Camp Boiro dont les griffures excrémentielles seront effacées par l'amnésie nationale. Mais nous y allons ou retournons à grandes enjambées, peut-être ou si…

En effet si à tous ceux qu’on appelle à la mobilisation, s’ajoutaient les enseignants de Boubacar Soumah et que tous se levaient comme un seul homme, nous l’avons vu en janvier février 2007, et qu’en face on oppose une logomachie macro-économiste de toréador maniant la muleta, la foule moutonnière peut bien sortir du grégarisme, organiser ses maladroites ruades de taureau et se lever comme un seul homme. Mais avant, lisez plutôt Don Casse :

‘’Je le dis sans risque d’être démenti. Sur le plan économique, dans toute la région ouest-africaine, il n’y a qu’un seul pays qui dépasse aujourd’hui la Guinée en rythme de croissance économique. C’est la Côte d’ivoire’’, mais ’D’ici 2 ans, en termes de rythme de croissance économique, nous allons dépasser la Côte d’Ivoire’’.

Or depuis décembre 1985 et le couple Phiraouana alias Kerfalla Yansané, gouverneur, et Léon Chase, vice-gouverneur (venu du Zaïre de Mobutu où il sévissait comme blanchisseur des diamants du Katanga..), la Guinée est sous haute surveillance de l’œil de Moscou, comprenez le couple cerbère FMI-Banque mondiale, entubée au sens clinique jusqu’à bénéficier enfin de l’annulation de sa dette de PPTE, frappée du label peu glorieux des Pays Pauvres Très Endettés de la planète.

Pas de quoi parader quand le Ghana à côté, vient de dire haut et fort devant Macron, après Sankara devant Mitterrand :

"Notre reprise économique va financer notre budget". 

C’est le raisonnement du président ghanéen Nana Akufo-Addo, élu fin 2016. Ce chef d'État a décidé de ne pas solliciter de renouvellement du programme du FMI qui arrive à échéance dans deux mois.

Devant le parlement, il a fait part de sa détermination à assurer l’irréversibilité de la stabilité économique, de sorte à n’avoir "aucune raison de demander à nouveau l’aide de ce puissant organe mondial". Cet avocat de métier, ancien ministre des Affaires étrangères, considère que la croissance de son pays le permet dorénavant.

La montagne d’or et la poule aux œufs d’or

Cependant que le mendiant assis sur une montagne d’or (dixit l’ex président malien, Alpha Oumar Konaré), après avoir bu la cigüe du discours du Maître, tend sa sébile pour recevoir l’obole :

Le dernier rapport du staff était très critique pour la Guinée mettant en exerce (sic) les défis de bonne gouvernance notamment les décaissements en dehors du circuit officiel, le non respect du code de marché et les subventions coûteuses à l’électricité et les produits pétroliers.

 Après cette claque, le FMI annonce sans rire qu’il  « a achevé la première revue de la performance ( sic) économique de la Guinée dans le cadre du programme soutenu par une Facilité élargie de crédit (FEC) » et permet le décaissement immédiat de 24,3 millions de dollars américains, ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à 48,6 millions de dollars.

Cependant, cette misère administrée par perfusion à un comateux , est nettement inférieure aux saignées que la corruption ponctionne au budget national, soit 600 milliards de francs glissants, selon Don Casse lui-même. Certes, il faut choisir, et la politique, c’est l’art de choisir. La science économique n’est pas une science dure. L’ignorance de nos technocrates, fétichistes des chiffres et des lettres macroéconomiques est incurable. Ils ne savent même pas qu’ils sont manipulés (mot qu’adore Alpha Condé) par une invisible technostructure qui les aveugle au point de ne pas voir que les « sciences » économiques s’enracinent dans l’économie politique née au début du 17ème siècle. Or dans politique il y a ETHIQUE.

Les masses, c’est à dire 99,99% des Guinéens, ne se nourrissent pas de macroéconomie. Si elles pouvaient l’attraper cette macroéconomie, elles la croqueraient, comme le tigre face à la tigritude (Pardon Wole Soyinka).

Qu’arriverait-il si toute cette masse informe et sans beauté, coup de pied d’un comédien à une grosse dame qui se livrait à la danse du ventre, se mettait plutôt debout comme tous les autres acteurs pour en découdre avec une économie politique sans éthique ?

Foin de littérature !

Si Alpha aime son peuple, surtout les jeunes et les femmes, s’il veut achever ces 3 chantiers, mon peuple, les femmes et les jeunes, il doit prendre la place de cette vielle Dame, la Guinée, relever le défi, et affronter le duel. Comme aux temps héroïques des preux chevaliers, des cowboys du Far West.

D’ailleurs il n’y aura pas de duel. Le jeune Moryannais est trop fier, orgueilleux, peut-être même honnête. Selon guineelive, "Kassory aurait mis sa démission sur la  table si jamais le président Alpha Condé ramenait le prix des produits pétroliers à 8.000 GNF, comme voulu par le syndicat et la société civile".

 

1jpg 1De toute façon, Kassory n’est pas élu. Alpha si. L’équation serait donc simple. Ou Alpha Condé se met du côté de Kassory Fofana pour laisser massacrer son peuple ou Kassory en fier Moryannais, tient sa parole et rend le tablier. Kassory têtu, fier, orgueilleux et Moryannais.  Mais pas boulanger, ni Don Quichotte, encore moins Charlot..

Il suffira ensuite, c’est-à-dire, l’heure qui suit, qu’Alpha Condé donne solennellement les instructions suivantes.

1) Acceptation et mise en acte de l’intégralité de l’accord signé avec Cellou Dalein Diallo en avril 2018.

2) Revenir aux 8000 fg le litre des produits pétroliers à la pompe.

3) Entamer immédiatement les négociations avec le syndicat des enseignants autour des 8 millions fg, décidément le chiffre 8.. A moins d’entrer dans le couloir infernal des 28 septembre.. Mais alors M. le président, seuls les damnés vous suivraient. Le fameux adage de jamais deux sans trois qui vous tenterait se mordra la queue, because :

 

Never say never, ne dites jamais JAMAIS ! (James Bond, 007).

Si donc M. le président vous acceptez de faire appliquer ces trois petites exigences pour ressusciter cette petite Dame Guinée, une des damnés de la terre, sans âme, enfermée dans les ténèbres, affamée, assoiffée malgré six mois de trombes d'eau, aveuglée par  six mois d'un soleil de plomb depuis plus de cent ans de solitude, je promets que mon Parti, celui d'Allah Très Haut - Exalté ! - , oui, mes trémolos se fondront dans les couleurs de l'arc-en-ciel, en jouant du tam tam, de la flûte pastorale et de la Kora, au rythme du Niamou, du Kakilabmbè et du Soli ancestraux. Et je chanterai,

Eïa pour celui qui aura un mandat aussi long que celui des deux Noé ! 

Noé d'avant, Noé d'après le Déluge ! 

Eïa pour l'arche du Simandou et celle du Nimba !

Depuis Deencity, assis dans ma Kaaba imaginaire, le regard rivé aux deux minarets de sa célèbre mosquée,

Shalom, Salam,

 

Saïdou Nour Bokoum

www.nrgui.com

 

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