Mon engagement pour la démocratie

Je fouillais dans certains de mes textes pour une information et j’eu cet article sous les yeux ; je l’avais publié il y a des années et j’y trouve des réponses à certaines questions posées après mon article sur Zébéla Togba.

Pour certains internautes guinéens, le débat n’existe plus, tout se résume à l’ethnie, aux attaques ou calomnies gratuites.

Bref, je ne vais pas rentrer dans ce jeu et ce texte est là pour dire encore une fois, les raisons qui m’ont poussé à devenir activiste. J’ai écris ce textes il y a bien des mois et je l’assume.

 

Mon engagement pour la Démocratie.


Rassurez- vous, je n'ai ni les finances, ni la passion de créer un parti politique. Je vais être un activiste politique.
Mon combat est contre le réseau  qui contrôle les ressources de notre pays, qui créer la misère dans laquelle végète tout un peuple.
Avant de vous livrer mon analyse, je vais, comme d'habitude, vous citer les faits qui la fondent.


1) J'ai grandi à Conakry sous le régime de Sékou Touré ; gamin je voyais la détérioration du système économique, les arrestations et les délations pour avoir les faveurs du régime; la dégradation du système scolaire. A peine 18 ans, je décidai que ce système n'était pas pour moi et je parti sans le sou en poche à l'aventure. De Lomé au Togo à Montpellier en France, toujours sans le sou, j'avais en tête d'apprendre tout ce qui peut me servir plus tard en Guinée.
Passionné de création, mon rêve le plus fou était tout simplement de créer une ou des entreprises en Guinée.


2) Je travaillais à la caisse d'épargne de Toulouse en France quand je me décidai enfin à réaliser mes projets en Guinée ; au cours de ma tournée de prospection, j'ai été introduit au secrétariat général de la présidence (à l'époque pas de premier ministre), d'un commun accord avec la signature du Président Conté, j'ai représenté la Guinée à la foire internationale du tourisme de Toulouse ; un grand événement avec reportage radio, TV etc ; enfin de compte décaissement surfacturé mais ni le direction de la foire ni ma personne ne virent la couleur de l'argent. J'ai payé le pot cassé. Première affaire, premier déboire dans mon pays.  Loin de me décourager, j'étais décidé à me battre jusqu'au bout.


3) De projet en projet, de déboire en déboire, j'ai fini par créer un centre de formation professionnel à N'Zérékoré, en collaboration avec un centre français et avec des enseignant français. Huit au départ, quatre ont fait le voyage et un est resté pendant huit mois. Ce centre a formé en gestion informatique et en secrétariat trois promotions (la troisième a fait 100% à l'examen national). J'ai formé en informatique les cadres du Fida et ceux des DPDRE de toute la forêt ; projet financé par la Banque Mondiale. Suite à cette formation je suis allé rencontrer un cadre de cette banque à Washington DC et c'est à mon troisième voyage aux usa et à cause de toutes les tracasseries administratives que j'ai décidé de m'installer aux usa. Beaucoup d'efforts pour peu de résultat. Au bout de cinq ans j'ai demandé la fermeture du centre. Ceux qui ont voulu continuer l'aventure sans moi sont responsables du reste.


5) J'ai été surpris d'apprendre que Monsieur Ousmane Conté, fils du président, voulait me rencontrer pour travailler avec moi. Je suis allé à sa rencontre au camp Samory Touré sans trop y croire puisque n'ayant aucune connexion avec lui. Quand je me suis présenté, un "ahhhhhhhhhh c'est vous" me fit comprendre qu'il en savait sur moi. Il me donna rendez-vous dans son bureau le lendemain. Il n'était pas à l'heure indiquée et comme je devais prendre mon avion la nuit pour Genève, je ne pouvais pas l'attendre trop longtemps. C'est à l'aéroport qu'une dame respectable me fera cet aveu" Monsieur Paul, vous savez pourquoi vous avez du mal à réussir en Guinée? C'est parce que vous n'êtes pas du réseau, il fallait associer un membre de la famille du Président et là personne ne vous dérange"


Mon analyse:


Ce n'est un secret pour personne que la Guinée est entre les mains d'une classe bourgeoise qui contrôle toutes les ressources du pays. C'est ce réseau qui manipule les dirigeants du pays, qui fabrique et fait circuler les rumeurs.

 A mon humble avis, il n'y a jamais eu de régime ethnique en Guinée mais de régimes claniques.
Comme la majorité des guinéens, j'ai salué l'arrivée du CNDD avec ses discours porteurs et très rapidement j'ai été déçu de constater que des personnes tant décriées revenaient d'une manière ou d'une autre aux affaires ; que des comités de soutien qui ont pillé le pays dans un passé récent refaisaient surface. Les preuves palpables me montraient tout de suite qu'il y a de nouveaux visages dans le réseau mais la méthode reste la même.
Il s'est formé en Guinée un réseau de clans autour des présidents successifs et ce réseau composé de guinéens de toutes ethnies, divise et manipule pour régner.

Il a failli opposer chrétiens et musulmans ensuite Forestiers et peuls.


J'ai visité le Ghana en 1980, le pays était en ruine et un vieux malien y résidant depuis belle lurette, m'a parlé des infrastructures du début de l'indépendance. En 1996, dans mon voyage de Kuala Lumpo en Malaisie ; ensuite à Singapour, un vieux chinois a été surpris et enchanté de découvrir que j'étais guinéen. Avant de quitter la Chine communiste, il était dans une délégation qui avait séjourné en Guinée. C'est de lui que je sais qu'en 1957, la Malaisie et le Ghana ont eu leur indépendance de la Grande Bretagne, que ces deux pays se disent jumeaux. Que dans les années 60, le Ghana était de loin en avance sur la Malaisie confirmant ainsi les propos du vieux malien. Avec les coups d'État successifs et la mauvaise gestion, le Ghana était tombé en ruine.  En dix ans, le premier ministre malaisien avec une volonté politique et des institutions fortes, a économiquement propulsé son pays à tel point que ce sont des entreprises Malaisiennes qui vont investir au Ghana. C'est tout vous dire.


J'étais dans ces deux pays pour trouver des partenaires ou des sociétés qui veulent investir en Guinée.  Ce que nos compatriotes ne savent pas au pays, c'est qu’à chacun de mes projets, je passais des nuits blanches à les élaborer, ensuite à trouver des partenaires partout avant de prendre l'avion pour la Guinée. A ce stade déjà, cela vous prend du temps, de l'énergie et de l'argent.
Puisque je venais de l'Europe, il faut  payer à tout niveau pour faire avancer votre dossier. Tout le monde tend la main. Dans un bureau l'on m'a demandé de payer 9 millions pour un service, je suis allé à la maison sans rien dire. Un ami a pris le même dossier, mis son nom à la place du mien et demander à sa sœur d'accompagner le dossier. Avec 25 milles francs guinéens le service était obtenu. Des exemples de ce type je peux vous en faire un livre.
A N'Zérékoré, avec mon centre, pendant un an et demi, je devais faire face à un faux problème tous les jours que Dieu fait. Il faut toujours payer ou avoir des problèmes. Des fausses rumeurs de tout genre circulaient sur moi. C'était l'enfer sur terre.

Il y a des moments dans la vie d'un homme où il faut savoir renoncer. Au bout de dix ans, la mort dans l'âme, j'ai décidé de m'installer aux usa. Mon rêve de gamin qui consistait à créer des entreprises en Guinée, était ainsi brisé.


J'ai visité le Mali pour la première fois en 1979 et la dernière fois en 2009. L'exemple typique de ce que la démocratie peut apporter à un pays.
Après avoir visité presque toute l'Afrique de l'Ouest, la Malaisie et Singapour, séjourné en Europe et visité 45 Etats aux usa, j'ai la nette conviction que c'est la démocratie avec des institutions fortes qui anéantira ce réseau guinéen source de notre misère.


Alors voici mon engagement:      

 J’ai décidé de faire des documentaires audio et vidéo pour faire connaitre notre histoire commune afin d'éviter les mêmes erreurs du passé. Je vais raconter le parcours des guinéens et à travers ces parcours l'histoire de notre pays. C'est la démocratie qui apportera un changement de mentalité dont nous avons besoin pour la paix et le développement.
Beaucoup de guinéens comme moi, sont allés investir au pays. Certains sont morts, d'autres sont ruinés, ils vivent dans la misère et d'autres sont retournés dans leurs pays d'accueil. J'ai eu beaucoup de chance d'être ou je suis aujourd'hui car je pouvais aussi y laisser ma peau.
Si par ce travail j'arrive à faire comprendre que la Guinée a besoin de tous ses enfants pour sortir de cette misère; si j’arrive à aider un tout petit peu pour une prise de conscience, alors ma blessure sera cicatrisée à jamais.  
J'ai décidé de ne pas adhérer à un parti pour garder une certaine objectivité dans mes analyses politiques.


Paul THEA

Paul THEA

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