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Organisation du second tour de la présidentielle en Guinée : L'Ue débloque 200 mille dollars pour la Ceni

 

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L'Union européenne vole au secours de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Elle vient de lui octroyer 200 mille dollars américains pour l'aider à préparer le second tour de l'élection présidentielle du 19 septembre prochain. Ces fonds seront utilisés dans le cadre de la mobilisation des électeurs et de la formation des représentants de la Ceni dans les différents bureaux de vote.

Les problèmes d'ordre organisationnel et technique, qui avaient émaillé le premier tour de l'élection présidentielle du 27 juin dernier, sont en passe d'être résolus. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) chargée de superviser le processus électoral est en train de corriger les manquements et autres insuffisances constatés lors de la première manche du scrutin avant la tenue du second tour, prévu le 19 septembre prochain. ‘La Ceni est en train d'apporter les correctifs nécessaires pour améliorer l'organisation du second tour. Elle a reçu récemment 10 mille urnes supplémentaires du Conseil national de la transition. Nous venons aussi de bénéficier d'une aide financière d'un montant de 200 mille dollars américains de l'Union européenne’, a déclaré dimanche une source proche de la Ceni, contactée à Conakry.

La Ceni a, par ailleurs, décidé de créer 500 nouveaux bureaux de vote à travers tout le pays et recruter de nouveaux agents pour pallier les lacunes constatées lors du premier tour. Elle compte, en outre, dispenser de nouveaux modules de formation sur la tenue des registres d'émargement et des procès-verbaux à l'intention de ses représentants qui seront déployés dans les quelque 8 700 bureaux de vote implantés dans tout le pays. ‘La Ceni va aussi entreprendre une vaste campagne d'information et de sensibilisation des électeurs dans le cadre de la campagne de mobilisation pour le second tour’, précise notre interlocuteur. Plus de 240 mille électeurs potentiels seront ainsi touchés durant cette campagne qui sera menée tambours battants à travers tout le pays. L'enjeu étant d'augmenter le taux de participation qui était seulement de 52 % lors du premier tour.

Le coup d'envoi de cette campagne, qui durera en tout une dizaine de jours, sera donné le 25 août prochain grâce à la subvention (200 mille dollars américains) de l'Union européenne. La Ceni avait réclamé, la semaine dernière, trois millions d'euros pour l'organisation du second tour. Elle a dû certainement revoir à la baisse ses prétentions financières après les critiques formulées par le collectif de l'Ordre des avocats qui avait jugé ce montant d'exorbitant. Près de 600 animateurs seront ainsi déployés dans tout le pays durant cette campagne de sensibilisation dont les thèmes porteront, entre autres, sur les techniques de vote, la préservation de la paix et la concorde nationale, l'acceptation des résultats et la prévention des conflits. Les responsables de la Ceni cherchent visiblement à amoindrir les risques de contestation qui pourraient intervenir après la proclamation des résultats du second tour.

Il faut dire que la crainte des violences post-électorales sur fond d'ethnocentrisme exacerbé par les propos irresponsables de certains politiciens semble plutôt fondée. Elle s'explique par le manque de maturité de la classe politique et des électeurs qui n'ont jamais connu la démocratie.

IMPLICATION DE L'ADMINISTRATION DANS LA TENUE DU SCRUTIN : L'Ufdg dénonce le manque de neutralité du Premier ministre, de certains gouverneurs

Comme le prévoit le Code électoral guinéen, la Ceni a fait appel au ministère de l'Administration du territoire et des affaires politiques (Matap) pour l'aider dans la campagne de sensibilisation en vue du second tour. La coordination de cette campagne sera assurée par la Fondation internationale pour les systèmes électoraux (Ifes) en collaboration avec une quinzaine d'organisations de la société civile guinéenne. Toutefois, l'implication de l'Administration dans le processus électoral ne semble guère faire l'unanimité. Des soupçons de parti pris en faveur du candidat du Rassemblement du peuple de Guinée (Rpg) pèsent aujourd'hui sur certains gouverneurs des régions, préfets et ministres, si l'on en croit l'Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg).

Le parti de l'ancien Premier ministre, Cellou Dalein Diallo, avait fustigé la semaine dernière l'attitude du chef du gouvernement de la transition, Jean-Marie Doré, qu'il accuse de parti pris pour le Pr Alpha Condé de même que les gouverneurs de Boké en Guinée maritime et Kissidougou en Guinée forestière, entre autres. De son côté, le président du Rpg accuse certains responsables de la Ceni de faire la part belle à son adversaire. Il a déposé une plainte contre le chargé de la planification, El Hadji Boubacar Diallo. Ce dernier a démenti ces accusations et se dit prêt à se défendre devant la justice.

Mamadou Aliou DIALLO

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